Celui qui n’était pas libre de répondre à mes désirs (8) Peines d’adultère perdu.
Je l’avais qualifié d’allumeur et loin de se défendre, l’Homme marié avait admis que mon accusation était légitime. Une fois de plus il reconnaissait ses erreurs. Il avait le don de faire en sorte que je ne puisse pas totalement lui en vouloir, puisqu’il arrivait à être sincère, et à être sincèrement désolé.
Une grande partie de son comportement envers moi s’expliquait par son incapacité à interpréter, voire à lire, ce que je lui écrivais. Tout occupé qu’il était à ses propres problèmes, il ne s’était jamais penché sur mes réactions et n’avait pas compris ce que je lui avais pourtant écrit en long et en large : j’étais prête à assouvir mes envies si elles persistaient lors d’une seconde rencontre. Il était si empoté qu’il avait fallu que je mette les points sur les i en expliquant que je n’étais pas contre un plan cul. Du coup, j’étais allée trop vite, trop loin, et ça me restait en travers de la gorge. J’avais l’impression de retomber dans des négociations dignes du Blaireau diplômé, qui m’avaient tellement dégoûtée. Si c’était pour rendre les choses sordides, alors elles ne valaient pas la peine d’être vécues. J’avais annihilé tout jeu et tout suspense entre nous, quel intérêt restait-il à une seconde rencontre ?
Ensuite, étais-je si sûre de ce que je voulais avec lui ? Je pensais qu’il y avait une entente et une certaine complicité entre nous, mais je ne savais pas trop ce que tout cela allait donner en réalité, ailleurs que sur MSN. J’avais un peu oublié notre soirée mais je me souvenais avoir eu une impression mitigée. Je n’avais aucune idée de ce qui se passerait réellement si on se revoyait, je n’étais même pas totalement sûre que j’aurais envie de sexe. J’étais mystifiée par un baiser. Baiser que je n’avais cessé de commenter, avec celui qui l’avait perpétré, mais aussi avec mes meilleurs amis. Fallait-il recommencer un schéma malsain parce que je voulais qu’il m’embrasse de nouveau ?
Le lendemain, je couche tout ça par écrit dans un long mail de rétractation qui avait pour but de restaurer un peu d’inattendu entre nous.
J’ai réfléchi à notre conversation hier en marchant deux heures [eh oui, il y avait les grèves !] et je me suis rendue compte qu’il y avait des choses sur lesquelles je voulais revenir pour que tu comprennes exactement ce que je ressens.
Je continue à penser que ton attitude a pu être, inconsciemment du moins, celle d’un allumeur : tu faisais constamment des compliments et des allusions coquines puis tu changeais de sujet. Je veux bien croire que c’est parce que tu pensais que je refusais toute histoire entre nous. Si tu avais fait un peu plus attention à ce que je t’ai dit et écrit, tu aurais remarqué que depuis que j’ai accepté de te rencontrer, j’ai laissé la porte ouverte à tout ce qui pouvait se passer entre nous. Je t’ai dit que j’avais peur de passer à côté d’émotions fortes à force de me protéger (je sais que tu penses que j’ai raison de me protéger, mais je me prépare une vie de regrets si je continue comme ça).
Ce qui me gêne désormais, c’est que j’ai utilisé cette expression hideuse de “plan cul”. J’ai rendu les choses sordides en tentant de les expliciter. Et pour ainsi dire je ne veux pas de plan cul, je veux vivre les choses au jour le jour, sans penser à la suite, c’est différent je crois. S’il y a une forte attirance physique entre nous, alors cessons de lutter contre. Le problème c’est que je ne te vois pas et qu’il est donc difficile de faire la part des choses entre le toi virtuel, adorable la plupart du temps mais virtuel, et le toi réel, qui m’a un peu brusquée il faut bien le dire, mais qui en m’embrassant a réveillé quelque chose de fort en moi. Je veux te voir pour savoir si cette attirance est réelle, sans être sûre de franchir le pas. Au départ, je voulais laisser la place à la séduction sur un mode léger. Les choses sont plombées maintenant, tu t’attends à ce qu’on se voie pour ça. C’est très réducteur par rapport à notre “relation” actuelle, puisque je te rappelle que tu éprouves le besoin de me parler tous les jours. (…)
Donc maintenant je ne sais plus trop quelle attitude adopter vis-à-vis de toi, parce que je refuse de retomber dans de vieux schémas mainte fois décrits dans mon blog. Je ne suis pas juste bonne à baiser (même si j’aime ça) tu comprends? Si c’est ça que tu penses, alors inutile de m’appeler ou de m’écrire. Si tu as envie de me voir sans connaître l’issue à l’avance, alors d’accord, je veux bien prendre le risque.
Je n’ai jamais su comment il a compris cette lettre puisqu’il n’a jamais daigné répondre. Son voeu de silence prononcé dans le dernier chat était apparemment sans appel. Il est reparti à l’étranger mais je n’ai pas non plus eu de nouvelles à son retour. Je trouvais cette absence de réponse très impolie. Je pensais que cette fois je n’aurais jamais plus de nouvelles de lui. Mon hypothèse d’avoir eu affaire à un allumeur doublé d’un goujat s’était donc vérifiée.
J’ai écrit Ich Bin ein trentenaire célibataire parisien à cette époque. J’avais l’impression d’être sortie de l’ornière que je décrivais dans ce post, c’est à dire d’être sortie des plans culs un peu sordides et sans sentiments en refusant ce scénario écrit d’avance avec l’Homme marié (soyons honnête, j’avais refusé quelque chose qu’il ne m’avait jamais proposé en réalité !). C’est ce qui a été le premier moteur de mon envie d’écrire sur lui. Comme il connaissait l’existence de mon blog, je me sentais obligée de le prévenir de ma démarche. Prétexte pour le recontacter aussi, je voulais connaître les raisons exactes de son silence.
Mon dernier mail appelait une réaction, quelle qu’elle soit. Tu as préféré fuir. Mais bon, je ne t’écris pas à cause de ça.
Je t’écris pour te prévenir que j’ai l’intention de parler de toi dans mon blog, et je préfère que tu ne le découvres pas par hasard (…)
Et sa réponse :
Je sais que ton mail appelait une réaction, je n’ai pas fui (seulement [à l’étranger] mais ça c’était pour le boulot). Je ne suis rentré que Vendredi. J’avais même ramené un truc pour toi, oh pas grand chose, juste parce que je tiens toujours ma parole. J’attendais seulement la possibilité de te proposer une soirée, même si j’avais envie de discuter et de maintenir le contact entre ces “nous” virtuels. Comme je ne voulais pas me retrouver en situation “d’allumeur” , j’avais décidé de ne pas t’appeler, et de ne pas t’envoyer de message tant que je n’aurais pas de moment à te consacrer, sans rien d’autre dans mon esprit. (…)
Intéressant, cette façon de croire un silence plus respectueux qu’une parole contrôlée. Il ne pouvait donc pas me parler sans m’allumer ? Il avait promis de me rapporter quelque chose de ses voyages, parce qu’il tient ses promesses (comique, n’est-ce pas, de la part d’un allumeur) non pour me faire plaisir, parce qu’il n’y a que lui et l’image qu’il a de lui-même qui l’intéressent. Je le sens incapable de se mettre à ma place et je le lui écris dans une réponse qui restera lettre morte. Les posts qui lui seront consacrés seront l’occasion rêvée pour qu’il y parvienne enfin…
(A suivre)
février 8th, 2008 at 06:24
Il ne remonte toujours psa dans mon estime.
Et pour ma part je ne prends pas à ma lettre son dernier mail. Pour moi le “respect” est une excuse foireuse pour expliquer sa lâcheté et son silence… même si il croit peut-être lui-même: certains ont le chic pour se monter tout seuls des versions de l’histoire où ils ont toujours raison….
février 8th, 2008 at 10:21
“J’avais annihilé tout jeu et tout suspense entre nous, quel intérêt restait-il à une seconde rencontre ?”
-> et pourquoi une rencontre devrait avoir ce genre d’intérêt ? Pourquoi ne pas rencontrer une persone simplement parce qu’on aime bien son contact (réel ou virtuel) ? Pourquoi faut-il que ca soit calculé ?
D’autre part tu lui laisses le choix de répondre ou pas et après tu vas râler car il ne réponds pas ! C’est dingue quand même. Il ne fallait pas lui proposer un choix dans ce cas !
Tu le traites comme un allumeur mais personnellement je vois juste un homme qui dit ce qui pense, peut-être en exagérant un peu parfois il est vrai.
En quoi est-ce comique qu’il tienne sa promesse concernant le cadeau ?
février 9th, 2008 at 19:43
Saskia où l’art et la manière de se mettre dans des histoires compliquées ce qui permet des portes de sorties, car au fond d’elle même, nulle envie d’avoir un homme dans sa vie. Fais le vide dans ta tête Saskia, fais le vide !
février 10th, 2008 at 22:07
@ Cinn – Je suis d’accord avec toi, mais ce qui le sauve, c’est qu’il prend conscience de ses défauts, m’a dit avoir eu « tout faux ». Maintenant il va falloir qu’il se serve de cette prise de conscience pour aller plus loin et prendre la décision de quitter sa femme, sinon il aura ce qu’il mérite s’il n’est pas heureux.
@ Le MéchantMax – Ca me fatigue ce genre de commentaires. Tu as lu le post attentivement avant de me désigner d’un doigt vengeur ? (je ne sais pas à qui tu m’identifies, notamment parce que je ne lis pas ton blog, mais je plains cette femme. Et avant de crier, sache qu’il n’y a qu’un blog que je lis dont je ne connais pas l’auteur personnellement).
« “J’avais annihilé tout jeu et tout suspense entre nous, quel intérêt restait-il à une seconde rencontre ?”
-> et pourquoi une rencontre devrait avoir ce genre d’intérêt ? Pourquoi ne pas rencontrer une persone simplement parce qu’on aime bien son contact (réel ou virtuel) ? Pourquoi faut-il que ca soit calculé ? »
Au contraire, je veux que CE NE SOIT PAS CALCULE, je ne veux pas qu’on se voie pour un PLAN cul. Donc si « j’annihile » le suspens, je calcule ! (A tout hasard, cherche le mot « annihiler » dans le dictionnaire).
« D’autre part tu lui laisses le choix de répondre ou pas et après tu vas râler car il ne réponds pas ! C’est dingue quand même. Il ne fallait pas lui proposer un choix dans ce cas ! »
Je vais râler, OUI et J’ASSUME parce que l’alternative que je lui donne c’est « si tu crois que je ne suis bonne qu’à baiser, alors ne me réponds pas ». C’était une façon rhétorique de lui dire qu’il avait intérêt à répondre, mais il n’a pas pigé.
« Tu le traites comme un allumeur mais personnellement je vois juste un homme qui dit ce qui pense, peut-être en exagérant un peu parfois il est vrai. »
Hum et toi tu dis « l’autre jour, tu étais douce et sensuelle comme rarement je l’ai ressenti, et tu m’as embrassé merveilleusement » et « tu dois être une amante magnifique » à une fille dont tu n’as pas envie ? Allumeur !!! (Et je t’interdis de dire qu’il exagère).
@ Tqu – Oui, ma porte de sortie avec toi, ça a été de ne plus répondre à tes mails puis ne plus répondre à tes commentaires. Raté !
février 11th, 2008 at 10:59
Finalement tu avais un principe sur lequel tu ne voulais pas transiger, pas d’adultère, et grâce à cet homme tu n’as pas fauté.
Cette histoire a bien dû te faire évoluer sur ton “principe”.
-> Est-ce que tu reconnais ta faiblesse passagère, et donc la prochaine fois tu ne te laisseras pas tenter, ou bien au contraire, tu es tellement déçue que la prochaine fois que tu pourras vivre des “émotions fortes” tu feras en sorte de les vivre vraiment, et au diable les principes?
Ta phrase “je t’ai dit que ca pourrait être OK pour un plan cul” t’a enlevé toute envie, mais vu qu’il n’a pas réagi plus que ça, il n’avait pas l’air partant pour le plan cul. Tu n’as pas de regrets à avoir avec cette phrase, sauf à être apparue un peu “salope”.
février 13th, 2008 at 13:01
On dirait qu’il y avait a cette époque moins de colère et plus de compréhension en toi.
Tu es moins revendicative sur l’autre et davantage introspective. Tu prenais davantage de recul ?
février 15th, 2008 at 00:18
Coucou,
Premier message que je laisse car c’est finalement la première fois que je lis en plusieurs fois rapprochées tes posts, ça m’a donné envie de commenter pour la première fois.
Cette “histoire” (si tu me permets d’utiliser ce terme) laisse un vide.
Des hommes comme lui on en voit souvent. Limite une impression de comment dire pas de plan foireux, mais plutot de mec sans c*****e …
Ce n’est pas parce que votre relation n’était pas basée sur une relation suivie qu’il était nécessaire de FUIR parce qu’il a beau dire mais c’est ce qu’il a fait.
Encore un qui a eu peur quoi. Ca me parait fou !
Je pense que du point de vue psychologique, il a vraiment un problème avec son égo, sinon c’est pas possible de réagir comme ca …
Bref c’est mon point de vue ! Il est peut etre pas très explicite, … J’ai souvent des problèmes pour m’exprimer correctement …
Petit message pour toi, j’essaie de rester fidèle parce que comme je t’en ai déjà parler j’ai l’impression de lire un livre. La même sensation de ne pas connaitre l’auteur et de lire une nouvelle. C’est pour ca que je me suis permis d’utiliser le mot “histoire” pour parler de ses posts!
Bonne continuation
Vivement les prochains !!!
février 16th, 2008 at 15:35
Oups, j’ai oublié le “à suivre” à la fin de ce post, et seigneur, j’ai fauté, j’ai fauté…
Donc attendons le prochain post, le dernier, OK, ce n’est pas un roman même si ça en prend l’allure des fois.
@ taupe - Oui, il y a plus d’introspection mais ce n’est pas seulement moi qui ai évolué, il y a aussi des causes liées à la genèse de ce blog. Je ferai un post là-dessus, même si ça risque d’être encore très “boring”.
février 17th, 2008 at 02:01
Saskia,
Je ne crois pas qu’il veuillent te rencontrer surtout si il déprime, il préfère te garder dans la catégorie fantasme. Avoir un nouveau contact réel avec toi risque d’abimer ce beau fantasme. Il tentera surement un nouveau dialogue sur MSN dans peu de temps afin d’alimenter son désir. Me retrouvant sous certains aspects, je suis impatient de découvrir l’happy end de cette histoire.
février 17th, 2008 at 12:58
“Ca me fatigue ce genre de commentaires. Tu as lu le post attentivement avant de me désigner d’un doigt vengeur ?”
Je ne te désigne pas d’un doigt vengeur et il n’y a pas d’agressivité dans mes questions, ce sont d’ailleurs de simples questions.
“(je ne sais pas à qui tu m’identifies, notamment parce que je ne lis pas ton blog, mais je plains cette femme. Et avant de crier, sache qu’il n’y a qu’un blog que je lis dont je ne connais pas l’auteur personnellement).”
Premièrement je ne t’identifies à personne, je ne vois pas de quoi tu parles. Deuxièmement, que tu lises mon blog ou pas n’a aucune influence sur les commentaires que je laisse ici, je ne cherche pas à avoir un maximum de lecteurs et de commentaires.
“Au contraire, je veux que CE NE SOIT PAS CALCULE, je ne veux pas qu’on se voie pour un PLAN cul. Donc si « j’annihile » le suspens, je calcule ! (A tout hasard, cherche le mot « annihiler » dans le dictionnaire).”
Ca j’avais compris qu’avec lui et avec les autres tu voulais des rencontres sans que le scénario soit écrit mais entre tuer le “suspens” et rencontrer juste par simple envie c’est différent.
Merci de ton conseil pour le dico mais je connais un minimum de vocabulaire …
“Je vais râler, OUI et J’ASSUME parce que l’alternative que je lui donne c’est « si tu crois que je ne suis bonne qu’à baiser, alors ne me réponds pas ». C’était une façon rhétorique de lui dire qu’il avait intérêt à répondre, mais il n’a pas pigé.”
Et pourquoi faire des tournures de phrases plutôt que d’y aller franco ? Ca évite bien des problèmes, la preuve.
“Hum et toi tu dis « l’autre jour, tu étais douce et sensuelle comme rarement je l’ai ressenti, et tu m’as embrassé merveilleusement » et « tu dois être une amante magnifique » à une fille dont tu n’as pas envie ? Allumeur !!! (Et je t’interdis de dire qu’il exagère).”
Y a une différence entre être un allumeur, avoir envie de quelqu’un et un simple avis. Un exemple tout con, je vois une fille dans la rue, je me dis qu’elle est jolie, ca ne veut pas dire que j’ai envie d’elle ou encore moi la prendre sauvagement contre le mur d’en face. On peut aussi avoir un avis sans forcément qu’il y est un sens caché.
Mais il faut reconnaître qu’il était de toute façon très joueur et affectionnait les non-dits.
(je trouve dommage ton agressivité dans le début de ta réponse mais bon … comme tu le vois je n’ai pas répondu avec méchanceté)