Ceci n’est pas un post

mars 10th, 2008

… mais un avis de déménagement. Eh oui, j’ai pris un bail à mon nom. Je vous attends sur
www.saskiablog.fr pour un nouveau post et plein d’autres ensuite !

Espiègleries épistolaires et autres galanteries

février 25th, 2008

Madame,

Soyez bien assurée que le soin de votre réputation m’est plus cher que ma propre vie et que mon sang se glace à l’idée d’avoir pu vous compromettre par mon courrier déplacé. Je vous supplie de bien vouloir mettre cette imprudence sur le compte du trouble violent dont je suis le malheureux objet depuis que je suis sous l’emprise de votre prose.
Ah de quelles cruelles délices êtes-vous la cause! Le piquant, la justesse, la liberté de ton et de conduite, tout dans le récit de vos aventures est une promesse charmante mais la curiosité et même le désir ainsi mis en branle sont douloureusement contrariés par un mélange de jalousie et d’indignation face à la litanie de vos amants pour le moins inadéquats. J’ai bien honte de notre temps et plus encore de mon sexe, décidément tombé bien bas, à l’idée qu’aussi exquise créature ne puisse trouver amant pour la satisfaire, et c’est pourquoi, pour tenter de relever l’honneur de la gent masculine, je vous offre mes services, dans l’espoir de pouvoir combler un tant soit peu vos attentes. Oh certes, je ne prétends pas correspondre à tous les critères exigeants que votre récit dessine en creux mais peut-être aurais-je l’heur de ne pas être absolument odieux à vos yeux. Dois-je pour me dévoiler à vous vous renvoyer à la fiche qu’en des temps lointains j’élaborai dans le cyber-cloaque que j’ai moi aussi, vous vous en doutiez, fréquenté? Ou bien me suggérez-vous un autre procédé?
Dans l’attente fiévreuse d’une réponse de votre part, je vous adresse, Madame, mes respects les plus libertins,

F.

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Monsieur,
Je suis enlevée, enchantée, transportée de la perfection de votre prose. Je ne saurais assez vous remercier de toutes vos politesses et galanteries. Votre imprudence de tantôt est toute pardonnée, je n’ai point pris ombrage de votre aveu flamboyant, qui loin de m’outrager, m’a inondée d’une douce volupté dont je vous sais gré. Vous avez su toucher l’innocente pudeur d’une âme qui a peine à rendre les armes, au contraire de ce que la navrante réputation qui me poursuit donne à croire.
Vous êtes assuré ici d’un plein secret, mais j’avoue espérer que vous consentiez à répandre avec éclat le doux talent dont vous avez fait preuve dans cette gracieuse missive.
Mais ne perdons point de temps en discours superflus. Je suis dévorée de curiosité à l’idée de découvrir les attraits que la fiche que vous me promettez ne manquera pas de dévoiler. Je ne puis vous promettre de m’enflammer à la vue de votre portrait. Je confesse à regret la faiblesse affligeante et toute féminine, qui conduit à adorer les hommes vains, grand parleurs et mauvais plaisants, pour peu qu’ils aient de beaux traits et la taille belle.
Demeurez certain que vous m’avez déjà conquise par la force de votre esprit et que je suis à jamais
Votre obligée,

Saskia.

PS : Madame de Sévigné, Molière et La Bruyère ne prendront pas ombrage du pillage immodéré dont je viens de faire preuve…

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Ah madame, j’aurais peine à vous peindre les transports dans lesquels m’a jeté votre billet. Quoi! Non contente d’accorder votre pardon à un imprudent qui ne le méritait guère, vous lui laissez même entrevoir une lueur d’espoir! Vit-on jamais pareille bonté réunie à tant de charmes?

Trop heureux d’être parvenu à susciter votre intérêt, je vous renvoie sans plus tarder à ma fiche virtuelle. Demandez “*********”, et vous connaîtrez quelques menus détails de mon existence, mais je dois vous mettre en garde: soucieux de ma réputation, je n’ai jamais jugé bon d’y adjoindre mon portrait, aussi serez-vous déçue pour le moment de ce côté-là. Certes, j’aurais bien pu vous en faire parvenir un par ce même messager qui vous a remis ce pli-ci, mais dans mon état d’agitation extrême, j’ai préféré convoquer les meilleurs peintres de la cour afin qu’ils exécutent de moi l’image la plus flatteuse, susceptible de retenir votre attention ne serait-ce qu’un court instant. Du reste il ne me déplaît point trop de vous faire un peu languir et de prolonger un peu ce moment rare où l’imagination s’égare parmi les possibles. Au demeurant je conçois fort bien votre prudence exigeante sur cet aspect des choses et moi-même, je l’avoue, je ne suis pas insensible, c’est peu de le dire, au feu d’un regard ou à la cambrure d’une chute de reins. Figurez-vous ainsi que la vignette si joliment licencieuse et suggestive qui surplombe vos écrits échauffe déjà passablement mes sens…

Sans doute serez-vous surprise par mon jeune âge, mais j’ose espérer que vous n’oublierez pas alors ce que Rodrigue dit à son père, et qu’en amour bien plus qu’à la guerre, la valeur n’attend pas le nombre des années: pour me faire pardonner ma jeunesse, je vous promets solennellement , divine Saskia, de vous faire l’amour en alexandrins. Faites-moi connaître votre verdict et s’il n’est point trop sévère, je vous enverrai mon portrait. Mais ce faisant, n’oubliez pas, belle amie, que vous tenez entre vos mains le sort d’un malheureux qui vous idolâtre.

Votre dévoué,

F.

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Monsieur,
Grand bien vous prit de m’avertir qu’aucun portrait de vous n’ornait les murs de vos appartements, j’eusse été fort contrariée d’y pénétrer dans l’ignorance de votre petite cachotterie. C’est que je brûle d’examiner vos traits d’éphèbe et que vous êtes décidé à me faire languir ! Pourquoi tenez-vous tant à piquer plus encore ma curiosité ?
Fort bien, je n’ai pas satisfait le peu qui reste à la vôtre ! J’ai préféré vous observer sans que vous me connûtes. Cherchez ma trace, vous me trouverez déguisée ! J’ai voulu sous cet habit examiner ce que vous concédez à montrer de vous. Votre épître dédicatoire est fort aimable, on vous devine fin lettré et homme de goût. Quant à vos vertes années, ne me faites pas l’affront de supposer que je puisse y attacher la moindre signifiance. J’avoue admirer la joyeuse candeur d’un âge rempli d’ardeur, et je préfère la fougue juvénile à la triste atonie que je déplore parfois chez vos aînés.
De grâce, épargnez-moi le faste d’un portrait de cour ! Je vous offre de nous réunir dans cette galerie que les fats nomment « messager » dans la langue de Shakespeare. Votre miniature y figurera en bonne place, et vous aurez tout le loisir d’observer la mienne. Nos entretiens n’en seront que plus doux et vos égarements moins imaginaires.
Demandez *********@hotmail.fr au maître des lieux.
Adieu mon très aimable, c’est maintenant votre réponse que j’attends avec impatience.
Votre très chère,

Saskia

PS: rendez-vous sur mon nouveau blog (www.saskiablog.fr) pour découvrir ces lettres réécrites par un spécialiste…

Celui qui n’était pas libre de répondre à mes désirs (9) Un épilogue à cette histoire…

février 17th, 2008

Plus de nouvelles de l’Homme marié, mais plein de choses se passent autour de moi et je l’oublie presque tout à fait. Je trouve qu’il a finalement pris une bonne décision en faisant le mort, je lui reproche seulement l’absence de transition entre la logorrhée et le silence. Je le range tranquillement au magasin des occasions perdues. Mais j’écris les posts à son propos. Peu après avoir posté le premier épisode, lundi 17 décembre, je lui envoie la suite en fichier joint, pour savoir s’il accepte que je publie autant d’extraits de chats. Il en profite pour m’inviter à dîner en me laissant le choix entre le lendemain et deux jours plus tard.

Merci pour ton mail et ta confiance. Tu peux y aller, j’espère que je ne me ferai pas étriller par un ou plusieurs lecteurs à la plume moins compréhensive que la tienne.
Je serai ravi de te voir demain soir pour qu’on en parle plus en détail, cette histoire aura besoin d’un épilogue non?

Il décide enfin d’agir ! J’ai l’impression qu’il s’est repris en main, qu’il sait ce qu’il veut. Mais pff, je l’ai au téléphone le lendemain, en fin d’après midi, quand je suis encore au lycée, planquée dans une toute petite salle informatique. Il avoue être ému de me parler, j’en suis presque touchée… mais patatras ! Il est très clair sur le timing de notre soirée (il doit rentrer par le dernier train, soit vers 23h30) et sur ses intentions. Il ne se passera rien, na ! Il veut me donner mon cadeau et réparer un peu ses égarements à mon égard. Il sent qu’il a eu « tout faux » avec moi, et se préoccupe une fois de plus de l’image que j’ai de lui parce qu’il m’«apprécie beaucoup» (cette expression digne d’un échange professionnel, je la vomis). Si je résume, il est de nouveau dans une posture de mec bien parce que résolu à ne pas céder à ses pulsions. Toujours cette mauvaise foi, je crois rêver ! Je lui dis que je trouve ça nul. Je ne vois pas l’intérêt de se retrouver dans la même situation qu’à la première rencontre. J’hésite à le voir finalement, j’ai envie de tout laisser tomber s’il persiste à vouloir tout régler à l’avance sans que j’aie voix au chapitre. Il le comprend finalement, et précise que la décision de le voir me revient. Il me demande enfin ce que je veux, moi ! Il se trouve que ça tombe bien, parce que je pense que c’est à moi de décider de ce qui se passera : après tout il m’a allumée, qu’il ne l’oublie surtout pas ! Le problème c’est qu’à ce stade je ne sais pas ce que je voudrais faire de lui. Mais c’est moi qui décide !
Par ailleurs, il me fait comprendre que sa situation n’a pas évolué d’un poil et ça me désole. Je croyais l’avoir aidé à prendre la décision courageuse, et selon moi totalement nécessaire, de quitter sa femme. Mais non, il est trop lâche, ne souhaite pas renoncer entre autre à son confort matériel. Je lui ai quasiment fait une scène (je sais, c’est le comble !). Comme je dois partir en classe, il m’invite à lui envoyer un SMS avec un lieu de rendez-vous si je décide de le voir, et je raccroche sans le lui dire.
Mais bien sûr que je veux quand même le voir, parce que sinon je ne saurais jamais, et ça m’est insupportable ! La curiosité l’emporte presque toujours chez moi. Mais pas question d’aller au restaurant, on n’a pas assez de temps, et ce serait trop pratique pour lui parce qu’il est plus facile de se tenir tranquille en public. De plus, vu la teneur de notre dernière conversation, il n’est pas très raisonnable d’aller dans un lieu où on pourrait nous entendre. Je lui donne rendez-vous directement chez moi.

Lorsqu’il arrive, il est tout guilleret. J’ai l’impression qu’il veut tout de suite me sauter dessus. Je pense : pas si vite, c’est moi qui décide… alors il a de nouveau changé d’avis ! Il m’explique qu’il a finalement décidé carpe diem ! Avant, il avait peur ne pas assurer, c’est tout. C’était donc ça ! Tout s’explique enfin ! Je comprends très bien ce qu’il veut dire, cela fait longtemps qu’il n’a pas eu de relations intimes, et encore plus longtemps avec quelqu’un d’autre que sa femme. Je lui dis que je savais tout ça et depuis longtemps, mais que ça ne m’empêche pas d’être sans pitié pour ceux qui n’assurent pas (c’est faux, bien sûr, mais j’avais l’envie irrépressible de le torturer).
Je préfère garder quelques distances entre nous au début de cette rencontre. Je reconnais ce besoin qu’il a de beaucoup parler de lui, et je l’écoute, amusée, tout en gratouillant mon chat distraitement. Ce qui me frappe, c’est qu’il est chez moi, mais qu’il ne s’intéresse pas du tout à ce qu’il y a autour de lui. Il remarque juste une fissure à laquelle je n’avais jamais prêté attention. Pour le reste, c’est comme s’il se trouvait dans un café. Il ne s’est jamais intéressé à moi, je prends la mesure de ce constat mais ça m’est totalement égal. Je ne m’intéresse pas non plus à lui. De nouveau je suis étonnée par le décalage entre le réel et le virtuel : je n’avais pas en face de moi mon compagnon de MSN. En revanche, je le trouve bien mieux physiquement que lors de la première rencontre. Je lui avoue que je l’avais trouvé dévasté la première fois, et que là il a l’air en forme. Il est content que je lui fasse enfin un compliment, explique qu’il a fait du sport.
On commande du Japonais. Il mange à une vitesse phénoménale, ça m’amuse beaucoup. Je lui raconte quelques aventures cocasses que j’ai vécues récemment, la conversation est décontractée, agréable. Bon, je sais que je ne se serais pas satisfaite tant que je n’aurais pas eu droit à un nouveau baiser. Je lui donne le feu vert en lui demandant de me masser (il me l’avait tellement promis dans nos chats), je recule un peu le moment fatidique, et c’est parti. La magie n’est plus tout à fait là, même si la technique reste parfaite. Je ne parviens pas à sombrer comme la dernière fois, j’en attendais trop, sans doute. L’alcool, la surprise et l’exégèse, voilà ce qui avait rendu unique notre premier baiser ! Mais les baisers de l’Homme marié m’ont tant ravie qu’ils sont désormais l’étalon à partir duquel je juge ceux des autres !

Moralité, empruntée au film d’Emmanuel Mouret, Un baiser s’il vous plaît :

Avant de donner un baiser, on ne peut pas savoir s’il sera petit ou grand

PS : Ah oui au fait : il a assuré et puis s’en est allé.

Celui qui n’était pas libre de répondre à mes désirs (8) Peines d’adultère perdu.

février 7th, 2008

Je l’avais qualifié d’allumeur et loin de se défendre, l’Homme marié avait admis que mon accusation était légitime. Une fois de plus il reconnaissait ses erreurs. Il avait le don de faire en sorte que je ne puisse pas totalement lui en vouloir, puisqu’il arrivait à être sincère, et à être sincèrement désolé.
Une grande partie de son comportement envers moi s’expliquait par son incapacité à interpréter, voire à lire, ce que je lui écrivais. Tout occupé qu’il était à ses propres problèmes, il ne s’était jamais penché sur mes réactions et n’avait pas compris ce que je lui avais pourtant écrit en long et en large : j’étais prête à assouvir mes envies si elles persistaient lors d’une seconde rencontre. Il était si empoté qu’il avait fallu que je mette les points sur les i en expliquant que je n’étais pas contre un plan cul. Du coup, j’étais allée trop vite, trop loin, et ça me restait en travers de la gorge. J’avais l’impression de retomber dans des négociations dignes du Blaireau diplômé, qui m’avaient tellement dégoûtée. Si c’était pour rendre les choses sordides, alors elles ne valaient pas la peine d’être vécues. J’avais annihilé tout jeu et tout suspense entre nous, quel intérêt restait-il à une seconde rencontre ?
Ensuite, étais-je si sûre de ce que je voulais avec lui ? Je pensais qu’il y avait une entente et une certaine complicité entre nous, mais je ne savais pas trop ce que tout cela allait donner en réalité, ailleurs que sur MSN. J’avais un peu oublié notre soirée mais je me souvenais avoir eu une impression mitigée. Je n’avais aucune idée de ce qui se passerait réellement si on se revoyait, je n’étais même pas totalement sûre que j’aurais envie de sexe. J’étais mystifiée par un baiser. Baiser que je n’avais cessé de commenter, avec celui qui l’avait perpétré, mais aussi avec mes meilleurs amis. Fallait-il recommencer un schéma malsain parce que je voulais qu’il m’embrasse de nouveau ?
Le lendemain, je couche tout ça par écrit dans un long mail de rétractation qui avait pour but de restaurer un peu d’inattendu entre nous.

J’ai réfléchi à notre conversation hier en marchant deux heures [eh oui, il y avait les grèves !] et je me suis rendue compte qu’il y avait des choses sur lesquelles je voulais revenir pour que tu comprennes exactement ce que je ressens.
Je continue à penser que ton attitude a pu être, inconsciemment du moins, celle d’un allumeur : tu faisais constamment des compliments et des allusions coquines puis tu changeais de sujet. Je veux bien croire que c’est parce que tu pensais que je refusais toute histoire entre nous. Si tu avais fait un peu plus attention à ce que je t’ai dit et écrit, tu aurais remarqué que depuis que j’ai accepté de te rencontrer, j’ai laissé la porte ouverte à tout ce qui pouvait se passer entre nous. Je t’ai dit que j’avais peur de passer à côté d’émotions fortes à force de me protéger (je sais que tu penses que j’ai raison de me protéger, mais je me prépare une vie de regrets si je continue comme ça).
Ce qui me gêne désormais, c’est que j’ai utilisé cette expression hideuse de “plan cul”. J’ai rendu les choses sordides en tentant de les expliciter. Et pour ainsi dire je ne veux pas de plan cul, je veux vivre les choses au jour le jour, sans penser à la suite, c’est différent je crois. S’il y a une forte attirance physique entre nous, alors cessons de lutter contre. Le problème c’est que je ne te vois pas et qu’il est donc difficile de faire la part des choses entre le toi virtuel, adorable la plupart du temps mais virtuel, et le toi réel, qui m’a un peu brusquée il faut bien le dire, mais qui en m’embrassant a réveillé quelque chose de fort en moi. Je veux te voir pour savoir si cette attirance est réelle, sans être sûre de franchir le pas. Au départ, je voulais laisser la place à la séduction sur un mode léger. Les choses sont plombées maintenant, tu t’attends à ce qu’on se voie pour ça. C’est très réducteur par rapport à notre “relation” actuelle, puisque je te rappelle que tu éprouves le besoin de me parler tous les jours. (…)
Donc maintenant je ne sais plus trop quelle attitude adopter vis-à-vis de toi, parce que je refuse de retomber dans de vieux schémas mainte fois décrits dans mon blog. Je ne suis pas juste bonne à baiser (même si j’aime ça) tu comprends? Si c’est ça que tu penses, alors inutile de m’appeler ou de m’écrire. Si tu as envie de me voir sans connaître l’issue à l’avance, alors d’accord, je veux bien prendre le risque.

Je n’ai jamais su comment il a compris cette lettre puisqu’il n’a jamais daigné répondre. Son voeu de silence prononcé dans le dernier chat était apparemment sans appel. Il est reparti à l’étranger mais je n’ai pas non plus eu de nouvelles à son retour. Je trouvais cette absence de réponse très impolie. Je pensais que cette fois je n’aurais jamais plus de nouvelles de lui. Mon hypothèse d’avoir eu affaire à un allumeur doublé d’un goujat s’était donc vérifiée.
J’ai écrit Ich Bin ein trentenaire célibataire parisien à cette époque. J’avais l’impression d’être sortie de l’ornière que je décrivais dans ce post, c’est à dire d’être sortie des plans culs un peu sordides et sans sentiments en refusant ce scénario écrit d’avance avec l’Homme marié (soyons honnête, j’avais refusé quelque chose qu’il ne m’avait jamais proposé en réalité !). C’est ce qui a été le premier moteur de mon envie d’écrire sur lui. Comme il connaissait l’existence de mon blog, je me sentais obligée de le prévenir de ma démarche. Prétexte pour le recontacter aussi, je voulais connaître les raisons exactes de son silence.

Mon dernier mail appelait une réaction, quelle qu’elle soit. Tu as préféré fuir. Mais bon, je ne t’écris pas à cause de ça.
Je t’écris pour te prévenir que j’ai l’intention de parler de toi dans mon blog, et je préfère que tu ne le découvres pas par hasard (…)

Et sa réponse :

Je sais que ton mail appelait une réaction, je n’ai pas fui (seulement [à l’étranger] mais ça c’était pour le boulot). Je ne suis rentré que Vendredi. J’avais même ramené un truc pour toi, oh pas grand chose, juste parce que je tiens toujours ma parole. J’attendais seulement la possibilité de te proposer une soirée, même si j’avais envie de discuter et de maintenir le contact entre ces “nous” virtuels. Comme je ne voulais pas me retrouver en situation “d’allumeur” , j’avais décidé de ne pas t’appeler, et de ne pas t’envoyer de message tant que je n’aurais pas de moment à te consacrer, sans rien d’autre dans mon esprit. (…)

Intéressant, cette façon de croire un silence plus respectueux qu’une parole contrôlée. Il ne pouvait donc pas me parler sans m’allumer ? Il avait promis de me rapporter quelque chose de ses voyages, parce qu’il tient ses promesses (comique, n’est-ce pas, de la part d’un allumeur) non pour me faire plaisir, parce qu’il n’y a que lui et l’image qu’il a de lui-même qui l’intéressent. Je le sens incapable de se mettre à ma place et je le lui écris dans une réponse qui restera lettre morte. Les posts qui lui seront consacrés seront l’occasion rêvée pour qu’il y parvienne enfin…

(A suivre)

Celui qui n’était pas libre de répondre à mes désirs (7) …des Allumeurs.

janvier 28th, 2008

L’Homme marié avait promis de se faire discret. Il n’a pas tenu parole. Loin de se contenter de me “tenir au courant” de son “parcours”, il a continué à me parler régulièrement sur MSN et de mon côté je n’ai pas réussi à rompre le contact. Cela a commencé le lundi suivant, 22 octobre, par un long chat amical et très « innocent »…qui a repris deux jours plus tard. J’avais des problèmes domestiques, et il a fait mine de ne pas me proposer de venir m’aider, de peur que j’interprète mal son généreux élan : «si je te propose de venir faire le plombier, tu vas me dire que c’est un prétexte pour monter chez toi et que même si honnêtement je suis persuadé du contraire etc.». Voilà un schéma qui s’est reproduit par la suite : il propose de manière plus ou moins détournée de me revoir, mais se rétracte en jouant l’ingénu. J’ai essayé de lui faire comprendre qu’en tant qu’adultes on pouvait peut-être reconnaître certaines pulsions : «j’ai juste dit qu’il y avait des chances que ça dérape ce que tu ne veux pas admettre / or tu as déjà croqué le fruit défendu ». Et il répond sans réaliser qu’il est en pleine contradiction : «croqué, tu y vas fort, juste senti et effleuré, d’ailleurs il sent bon et il est doux mais c’est totalement objectif, donc danger ».
J’attends le moment où il sera prêt à admettre qu’il y a de l’unfinished business dans l’air. Quelques jours plus tard, après une interruption pour cause de vacances, il annonce qu’il s’absentera pendant trois semaines. J’avais raison de penser qu’il allait finir par craquer. N’y tenant plus, il se lâche enfin.

LUI - et ben tu es allongée alors j’en profite, l’autre jour, tu étais douce et sensuelle comme rarement je l’ai ressenti, et tu m’as embrassé merveilleusement ; comme ça tu ne peux pas tomber de ta chaise

Je ne m’étais pas préparée à une telle révélation. Elle me fait suffoquer. J’ai l’impression qu’il est de nouveau en train de m’embrasser et je ressens le même effet que lorsque c’était réel. Il faut que je saisisse l’occasion avant qu’il trouve le moyen de changer de sujet. Je réponds délibérément en insistant sur le côté purement sexuel de mes envies, au cas où ça le rassurerait de comprendre que je ne voulais pas d’une liaison romantique.

MOI- moi aussi j’ai trouvé ça sensuel ; franchement ça faisait très longtemps que je n’avais pas été aussi excitée par un baiser ; du coup j’étais très embêtée le lendemain
LUI- tu vois, le frisson était tout partagé
MOI- c’est bien pour ça que c’était excitant
LUI- enfin moi je crains que cela ne se soit vu
MOI- oui, je sais, c’était drôle ; mais en réalité j’étais dans le même état ; tout en étant très attérée par tout ça
LUI- drole drole, mais tu vas me vexer!
MOI- pourquoi?
LUI - (ouf, j’ai trouvé une pirouette de sortie)
Moi (ah non, tu ne sortiras pas si facilement de cette conversation, mon coco) - si c’était drôle parce que c’était à travers une espèce de doudoune ; je sais là tu te dis qu’on va trop loin
LUI- pourtant j’en avais prise une épaisse
MOI- mais franchement je ne vois pas où est le problème si tu te casses trois semaines ; tu as déjà eu le temps de digérer ce baiser
LUI- la meilleure gastronomie ne s’oublie jamais, pense aux madeleines ; tiens d’ailleurs, j’ai super fin moi ; faim ou la la
MOI - oh le beau lapsus ; tu essayes de t’échapper là (et tu n’y arriveras pas si facilement…) est-ce que tu avais compris que moi aussi ça m’avait fait de l’effet?
LUI – oui ; je sais qu’on avait mutuellement très envie l’un de l’autre

Bon, je pense que désormais il ne nous reste plus qu’à assouvir une envie mutuellement avouée et partagée, qu’il vient opportunément de réactiver. En plus, il enfonce le clou : « en tout cas, c’était un des baisers les plus érotiques de ma vie / tu dois être une magnifique amante ». Je lui explique que je suis frustrée par sa faute, et il insiste encore « ou la la, on va vraiment devenir dangereux ». Je réponds que je ne vois pas ce qui serait dangereux. A t-il compris qu’il avait le feu vert pour entreprendre de me revoir avec autre chose que des intentions innocentes ? Je pense que oui, et je me trompe.
Même pendant son voyage, quand il arrive à se connecter, il continue à attiser l’envie, par exemple en me proposant des massages. Lorsqu’il rentre en France entre deux départs, il recommence son petit jeu : il me demande en plaisantant de l’héberger à cause des grèves. Il promet qu’on se reverra bientôt, je lui dis de ne pas trop tarder, et là tout ce qu’il trouve à me dire c’est qu’il souhaite que je tombe amoureuse d’un autre : « je serais ravi et sincèrement, si tu me disais que tu étais heureuse et amoureuse dans 2 3 5 ou 10 jours ». Je suis exaspérée.

MOI- tu sais, je trouve que ton attitude est celle d’un allumeur ; et ça ne me plaît pas ; parce que relis tes chats
LUI- je te sentais énervée aujourd’hui ; j’aurais pas dû
MOI- non, je ne suis pas énervée
LUI - c’est pire pour moi
MOI- c’est-à-dire que cette hypothèse se vérifie ; à chaque fois que tu m’écris, tu me fais des compliments, des allusions coquines ; donc tu m’allumes et depuis notre baiser j’y suis sensible ; mais tu te rétractes
LUI - rappelle toi que qu’à la base, on ne veut d’une liaison ni l’un ni l’autre ; désolé, sincèrement, mais ça sur le compte des hormones
MOI (les hormones, à son âge, je rêve ! ) - c’est trop facile ; je n’ai pas dit que je voulais d’une liaison et je n’ai pas changé d’avis (…) mais il y a aussi le plan cul tu le sais bien ; tu sais bien que je suis sensible quand on m’allume ; c’est partout dans mon blog (…) traite les autres de goujat tant que tu peux ; pour moi le goujat en chef c’est l’allumeur
(…)
Lui – l’allumeur, comment ne pas l’être alors que tu ne veux ni liaison ni plan cul, je ne sais pas
MOI- mais tu n’as pas compris: j’ai dit que j’étais OK pour tenter le plan cul
(…)
LUI- ahh, là j’avais pas compris du tout
MOI- parce qu’une alchimie comme celle là n’est pas banale
LUI- vu et reçu
Moi- enfin tu te fiches un peu de moi là
LUI- non honnêtement ; je suis sans doute un peu naïf et benet mais j’avais pas saisi que tu laissais la chance ; je comprends nettement mieux l’allumeur maintenant

Il explique qu’il a tendance à faire des compliments à tour de bras sans penser à mal, qu’il fait ça avec sa (vieille) secrétaire. Oui, mais a-t-il embrassé sa secrétaire ? Il admet qu’avec moi il entretient une grosse ambiguïté, parce que « ce qui est anodin et presque réflexe » avec d’autres, il doit admettre qu’il aimerait bien le « réaliser » avec moi. Il reconnaît qu’il m’a allumée, et propose de se faire « silencieux et discret », qu’il finira par se libérer. Je n’avais pas compris que sa résolution de ne plus me parler commençait à cet instant même.

Mettre son bout : l’obsession du séducteur. Mettre les bouts : l’obsession de l’allumeur*.

(A suivre)

* Petit cadeau d’un de mes lecteurs…

Celui qui n’était pas libre de répondre à mes désirs (6) … et Misère…

janvier 21st, 2008

Loin de se démonter par l’issue abrupte de notre première rencontre, l’Homme marié voulait me revoir. J’ai eu la naïveté de croire cela voulait dire qu’il voulait reprendre là où on en était, et que la décision de poursuivre ou non me revenait. Je n’étais pas sûre d’en avoir envie. D’un côté il y avait le sentiment que ni sa personne ni sa conversation ne m’avaient séduite. De l’autre il y avait une curiosité physique née de ce baiser tellement réussi.
Le lendemain de notre dîner, dans l’après midi, il me rejoint sur MSN et je me rends compte qu’avec lui, les choses sont bien plus compliquées qu’elles n’y paraissent. Il veut se rassurer à propos de son élan de la veille, ça l’embêterait beaucoup d’avoir raté son effet :

LUI - bon dis moi, ça m’a travaillé de savoir si tu regrettais notre au revoir sans doute trop complice aux yeux de ce qu’on avait mutuellement décidé ; (crois le si tu le veux, mais je suis venu avec l’idée que le moment serait courtois et agréable, avec poignée de main à la fin)
MOI - oui peut-être bien ; mais tu recommences un schéma déplaisant que tu m’as déjà décrit ; je vérifie si j’arrive encore à séduire ; de même: je réussis (je voulais écrire « vérifie » donc lapsus: son baiser était réussi), si je peux encore embrasser ; bander ; bref, tout cela pour ton ego, cela n’a rien à voir avec moi

Je savais qu’il avait des choses à se prouver et qu’il m’utilisait en quelque sorte pour remonter dans sa propre estime. C’était un leitmotiv de nos conversations. Lorsqu’il avait entrepris de m’embrasser c’était pour se prouver qu’il y arrivait encore. Il m’avait aussi raconté qu’il avait failli tromper sa femme mais qu’il s’était dégonflé au dernier moment : nul besoin de concrétiser puisque ce qu’il voulait, c’était se rassurer sur sa propre capacité à séduire. Il ne s’est même pas défendu quand il m’a répondu.

LUI – C’est vrai, mais c’est humain, et je pense que c’était surtout dans l’instant ; et par rapport à toi c’est pour cela que ça m’a travaillé ; je suis arrivé à la conclusion que de deux choses l’une ; Ou tu considérais que tu avais trop bu et que j’avais profité de la situation ce qui ferait d’une merveilleuse soirée un fiasco à mes yeux ; parce que j’aurai été un goujat égoïste ; Ou tu considérais somme toute qu’on était pas sur la voie ni d’une liaison dévastatrice, ni d’un coup sans lendemain, mais que c’était simplement un épilogue spontanné et pas si désagréable d’un bon moment, et un partage de tendresse qui m’a fait un bien fou :et là c’est positif pour les deux et j’en serai ravi.
MOI- tu ne comprends pas que c’est les deux à la fois ; au sens propre ; simultanément tu te montres tendre et agressif ; j’ai fini par avoir l’impression d’être avec philippe léotard dans un film de pialat ; d’où ma dernière réaction
LUI - je le comprends très bien, toute la complexité de la situation est de gérer des pulsions et des décisions totalement contradictoires ; que j’ai admis sans problème, je crois que tu as eu raison et que tu as été plus forte que moi
MOI- non, je n’ai pas eu besoin d’être forte là ; de toute façon rien n’aurait pu me faire changer d’avis ; même et surtout si tu m’avais plu (traduisons : tu ne m’as pas séduite).
(…)
LUI - dis moi, aurais tu préféré que je te fasse une bise au croisement et que je rejoigne sur le champ la station de taxi?
MOI – (pensant non) - je n’en sais rien ; tu sais il ne faut pas que tu accordes une telle importance à ce qui s’est passé ; on n’est pas allé bien loin ; compte tenu de mon passif de fille facile devant l’éternel
LUI - la seule que je lui apporte, c’est ai-je été inélégant et t’ai je fait du mal ; quant à la fille facile, je n’ose imaginer ce qu’est une fille difficile.
MOI- mais non tu ne m’as pas fait du mal ; après cela n’enlève rien au fait que tu n’as pas été très délicat ; mais ce n’est pas important ; admettant pour la première fois que j’avais aimé, mais à mots couverts - je veux dire que si c’est ça me faire du mal, tout va bien
(…)
LUI - Souhaites tu que nous testions le thé un jour dans un salon, un restau, chinois, coréen, vietnamien ou tout autre estaminet du genre, ou préfères tu que nous poursuivions nos échanges écrits au fur et à mesure de ma “libération”?
MOI - ta libération risque de prendre des mois
LUI - ou rien du tout, c’est présomptueux d’omettre cette hypothèse
MOI - oui c’est vrai ; je ne sais pas trop quelle attitude adopter ; il y a le risque que ça dérape ; le cas échéant que ça serve juste à rebooster ton ego ; voire que finalement tu préfères être avec ta femme
LUI - Saskia, d’ors et déjà, la machine à laver dans laquelle tu m’as fait passer lors de nos premiers mails à fait beaucoup de bien à mon égo et je ne t’en remercierai jamais assez ; ensuite, en ce qui concerne les risques, tu es seule juge
MOI- interprétant sa dernière remarque de travers - donc tu admets que tu veux aller plus loin ; que c’est à moi de décider ; ne sachant pas quelle attitude adopter ; ça m’embête un peu
Lui - ooops pas si vite ; plus loin peut avoir plusieurs sens
Moi - je veux dire coucher ; c’est le premier sens
LUI - donc j’ai eu raison de dire pas si vite ; quand je te propose de se revoir ; c’est pour un schéma comme celui d’hier sans cet élan presque puéril (mais je m’attendrirai presque dessus tout seul) que j’ai eu en te laissant ; d’ou mon allusion au thé sans alcool, comme ça on prendrait même pas le risque
Moi - consternée par tant de mauvaise foi - je crois que tu mens sans même t’en rendre compte ; parce que c’est une façon de m’apaiser en me disant une fois de plus qu’il n’y pas de risque
LUI - bah, c’est pas très délicat pour ma capacité à me fixer une ligne de conduite
MOI (mais pourquoi prétend-il se fixer une ligne de conduite, vu ce que cela a donné la veille ?) - bon je commence à trouver tout ça inutilement compliqué
LUI - alors s’il y en a Saskia, je retourne régler mes problèmes, mais renforcé et plus sûr de moi, et j’espère que tu auras une vie à la hauteur de tes espérances
MOI (ne comprenant pas pourquoi il a si peur des risques) - évidemment qu’il y en a ; c’est la première fois que j’étudie la “faisabilité” d’une liaison, voilà ce qu’est l’adultère
LUI - ça restera pour moi un échange entre deux personnalités intéressantes, suffisamment intense pour qu’il soit prenant, et suffisamment innocent pour qu’il reste un bon souvenir mutuel
MOI (donc il se prend pour une personnalité intéressante, est-ce à lui de le dire ?) - je vois

J’annonce mon départ, et il me dit au revoir en ayant l’air satisfait. De mon côté, je suis très mécontente de cette conversation. J’ai compris pourquoi il avait d’abord affiché une certaine prudence. Vu ma réaction de la veille, il pouvait légitimement croire qu’il m’avait heurtée. En même temps comment avait-il pu manquer l’effet qu’avait eu son baiser sur moi ? J’avais l’impression de lui avoir fait comprendre que je ne l’avais pas si mal pris.
Mais je commence à comprendre ce qu’il a dit en premier. Alors que c’est moi qui ai mis fin au baiser, il affirme qu’il ne se serait rien passé de plus, ni « une liaison », ni « un coup d’un soir » : je l’avais devancé en le repoussant, et d’ailleurs j’avais eu raison, j’avais été « plus forte » selon lui. Pourquoi tant de scrupules à propos des coups d’un soir ? Les hommes sont en général preneurs… A quoi rime ce déni du « risque » ? Il n’y avait que le risque qui m’intéressait, c’était bien le sens du mail que je lui avais envoyé avant notre rencontre.
Mais je n’avais pas saisi qu’il souhaitait me revoir en pur esprit. Je le soupçonnais fortement de se mentir à lui-même, et pire, d’avoir besoin de me séduire encore, peu convaincu de sa première prestation.
Je décide de ne pas en rester là et de lui dire le fond de ma pensée et je lui écris après quelques minutes :

MOI- je sais pas où tu mets la limite entre prenant et innocent, tout repose là dessus ; je veux des rapports francs avec les gens, je n’ai pas l’impression que c’est vers ça qu’on va
LUI - alors n’y allons pas, moi je ne veux pas t’apporter de problèmes, n’y m’en créer on en a suffisamment pour ça
MOI - d’accord
LUI - et pour info, le prenant était intellectuel, l’innocent physique et je suis de bonne foi ; on se tiendra au courant de nos parcours, tu veux bien?
MOI n’en croyant pas un mot - tu te crois sincèrement de bonne foi, je le sais bien

L’innocent est physique. N’importe quoi. Je suis exaspérée. Il n’avait pas le droit de m’embrasser et de me donner envie de lui s’il pensait qu’il valait mieux qu’il ne se passât rien. J’avais été bernée.

( A suivre)

Celui qui n’était pas libre de répondre à mes désirs (5) Splendeur …

janvier 15th, 2008

L’Homme marié m’a répondu le lendemain par un mail qui m’a un peu déçue. Je sentais qu’il n’avait pas saisi toute la portée du mien. Il ne pouvait pas deviner qu’accepter de le voir était presque un revirement pour moi, mais il était si préoccupé de ses propres problèmes qu’il ne s’intéressait pas aux miens.

Tu sais, quand tu as partagé la photo de ton chat, j’ai été touché par cette marque de confiance, je suis convaincu qu’il est très important pour toi et j’ai pensé que ce vers vous allait bien.
Si je peux te rassurer, tu ne risques pas grand chose, je ne ressemble à rien en ce moment, je n’ai repris que 2 kg sur les 6 que j’ai perdu depuis Août et je ne te parle même pas de mes valises…

Non, ce n’était pas une marque de confiance que de montrer mon chat : au contraire c’est ma doublure quand j’élude mon portrait. J’ai trouvé assez triviaux ces détails physiques, alors que pour une fois j’avais parlé d’émotions (mais je suis la première à faire ce genre de remarques pour « abaisser les attentes » avant une rencontre et ainsi moins risquer de décevoir. C’est un des réflexes de ceux qui ont une mince estime d’eux-mêmes).
On a pris rendez-vous un mercredi soir, celui des premières grèves, qui lui avaient donné un prétexte idéal pour passer la nuit à Paris au lieu de se retrouver coincé dans sa banlieue le lendemain. J’avais rangé mon appartement au cas où je l’inviterais pour un dernier verre, mais j’avais exclu l’idée de coucher avec lui ce soir-là, surtout parce que c’est ce que j’avais dit et répété dans notre conversation sur MSN. (Ne me faisant pas confiance, j’ai une technique anti-dérapage qui consiste à laisser un détail qui tue dans mon accoutrement et c’est totalement dissuasif. Inutile de me demander ce que c’est, je n’avouerai pas !)
Ce soir-là, donc, il m’attend à la table d’un restaurant que j’ai choisi, pas très loin de chez moi. Lorsque je le découvre, je suis surprise du décalage très profond avec la façon dont je l’avais imaginé. On le distinguait mal sur la petite photo de MSN, et cela avait donné libre cours à mon imagination, sans que je méfie.. Celui que j’avais imaginé jeune encore m’apparaît totalement ravagé. Un visage qui est loin d’être laid, mais tiré par la fatigue et dont on peine à distinguer les yeux tant ils sont obstrués par des poches assez lourdes. Je ne peux pas m’empêcher de penser que toutes mes hésitations et mes attentes ont été vaines, puisqu’il ne peut me séduire dans cet état. Je comprends maintenant son insistance pour me prévenir de son aspect physique. Je suis déçue et soulagée à la fois.
Ensuite sa voix, souvent trop forte, ne correspond pas à ce que j’avais imaginé, mais comment aurait-il pu en être autrement ? Je l’avais aimée sur mon répondeur pourtant, mais son intonation et ses monologues me font irrésistiblement penser à Serge Gainsbourg. Il parle beaucoup, mange vite. On commande du vin, beaucoup de vin, on fume aussi, un peu trop, ce dont j’ai largement perdu l’habitude. Moi aussi je suis animée et je défends mon temps de parole. Il ne me reste que des bribes de cette soirée agréable mais pas passionnante. Personne ne cherche à séduire, et le seul compliment auquel j’ai droit c’est « tu es charmante » : pas de quoi fouetter un chat.
Quand on quitte le restaurant, il parle de choses qu’il a à régler ce soir-là à Paris (je ne peux pas entrer dans les détails et ils ont peu d’importance). Toujours est-il que je comprends qu’il va me quitter bientôt, je n’ai donc pas à lui proposer de prolonger la soirée. Je lui indique où nos chemins se séparent mais il propose de me raccompagner. C’est inutile mais j’accepte malicieusement : je suis curieuse de savoir s’il tentera quelque chose… sans y croire vraiment et sans m’intéresser outre mesure à l’enjeu. Il me suit jusqu’à la cage d’escalier, et il me fait la « bise », ou plutôt embrasse longuement chacune de mes joues. Il dit qu’il espère savoir encore le faire. Quoi, la bise ? Je suis perplexe, et le temps que je reprenne mes esprits, il a dérapé sur mes lèvres closes. Loupé ! Il recommence. Cette fois je joue mécaniquement le jeu. Et je plonge dans ce baiser sans crier gare. Il embrasse extraordinairement bien, tout en douceur, mais sans mollesse. A un moment je suis appuyée contre le mur, à un autre il me serre dans ses bras et dit que ça lui fait du bien, puis recommence à m’embrasser, et nous sommes totalement synchrones. Jamais il me semble avoir été si troublée par un seul baiser. Le Golden Boy est battu. Dois-je imputer cela à l’alcool, à l’absence de relations qui m’ont réellement touchée depuis des mois ? Toujours est-il que le désir est là, bien réel et que cela faisait longtemps que je ne l’avais pas ressenti si violemment. Et pourtant je suis agacée par cet homme qui continue à parler, trop fort de surcroît. Tout à coup je devine son sexe qui bondit à travers d’épaisses couches de vêtements. Loin de se démonter, il se déclare « plein de désir ». Ouh là, il faut que je m’échappe, vite. Je le trouve agité, ingérable. A une autre de ses saillies, je lui dis sèchement « tu as un comportement d’ivrogne, tu m’embarrasses devant mes voisins ». Il est comme un petit garçon qu’on vient de prendre en faute, il balbutie qu’il ne savait pas… je m’échappe dans l’ascenseur et je joue la consternation.
Je reçois ce SMS juste après l’avoir quitté :

L’ivrogne te souhaite la plus douce des nuits (…) et te promet que le prochain diner se fera aux sushis et au thé sans alcool si tu le veux bien !

Je suis incapable de dormir en raison d’un mal de tête que j’impute à l’alcool. Je me repasse sans arrêt le film inattendu de ce baiser, par lequel l’Homme marié a réussi à planter en moi un besoin pas encore totalement formulé, celui de recommencer…

(A suivre)

Celui qui n’était pas libre de répondre à mes désirs (4) Les Confessions, suite.

janvier 8th, 2008

Deux semaines plus tard, on est déjà mi-octobre, l’homme marié me croise sur MSN et nous engageons la conversation comme deux vieux amis. Je lui demande des nouvelles de son couple. Aucune réconciliation, mais pas de réelle séparation. Une « paix armée » dira-t-il un autre jour. La conversation est facile, il ne cherche plus désormais à me « divertir » et à m’impressionner à tout prix et une petite complicité s’installe. Au bout d’une heure et demi, il évoque de nouveau le désir de me rencontrer: je lui avoue m’être « dégonflée » à ce propos, et je lui explique pourquoi.

MOI - tu comprends, je ne veux pas être impliquée dans tes histoires, même de loin
LUI - pas de souci, c’est par rapport à moi, j’aurai bien aimé que tu me voies sous mon vrai jour, indépendamment du contexte, tu vois, c’est totalement ridicule vu que tu es de fait une inconnue, mais l’opinion que tu as de moi m’importe ; orgueil mal placé sans doute
MOI - je ne comprends pas tellement effectivement qu’as tu à me montrer à moi? vraiment je ne comprends pas ; tu vois bien que tu as une image de moi totalement fabriquée par des fantasmes ; c’est que du virtuel
LUI - juste, mais ce n’est plus du tout ni physique, ni sexuel, c’est juste de la curiosité vis à vis d’une discussion a un instant t qui était très vraie et importante pour moi
MOI- dénégation: comment ça pourrait être physique si tu ne m’as jamais vue ? (….) je n’ai pas envie de savoir ce qui se passe si on se voit (….) même si comme tu le sais, les chances qu’il se passe un truc sont minimes
LUI - le minime est flatteur, même si et je pense que tu le sais, je ne l’envisage même pas
MOI- ah non que les choses soient claires ; il ne se passerait rien bien entendu puisque je l’ai dit ; mais après on se fait quand même des idées
(…)
LUI - mmm, ça par contre ça me vexe un peu, je n’ai plus quinze ans quand même ; je comprends que tu ne veuille pas me voir
MOI- pourquoi dis-tu je n’ai plus 15 ans ; je parle de mes réactions, pas des tiennes
LUI - les idées après une rencontre, quand les choses sont claires elle sont claires
MOI- non, elles ne sont jamais claires voyons
LUI- réagissant à mon avant-dernière remarque – ooops pardon je n’y étais pas
MOI - A la limite que tu aies envie de me sauter ne serait pas un problème ; sauf si moi aussi j’en ai envie ; et donc je ne veux prendre aucun risque ; tu vois c’est le principe de précaution
(…)
LUI- je te refais la proposition avec le jugement du tribunal en scan Pdf d’ici quelques mois
MOI- pff; ça ne changerait rien (…) je vais te décevoir: je crois que tu seras toujours une galère que je ne veux pas approcher
(….)
LUI - une galère assez potentiellement commestible pour qu’on la tienne à l’écart, ça me convient tout à fait, j’ai besoin de me reconstruire mon estime de moi

Ah j’étais bien raisonnable, bien déterminée à cet instant à ne pas me laisser piéger et doucement porter vers cette rencontre que je voulais prudemment éviter. Mais je sentais déjà qu’il m’en coûtait, que j’aurais du mal à m’y tenir, parce que sa conversation était agréable, surtout dans cette période de vaches maigres meeticiennes. Et puis patatras, vers la fin de cette conversation, il m’a touchée ou, pour être exacte, je me suis touchée moi-même. Un lecteur attentif se rappellera que je suis sensible à la façon dont les hommes traitent mon chat, et qu’en général j’aime les hommes qui aiment les chats. Donc vers la fin de cette conversation MSN, je montre en miniature la photo de mon chat pour une raison annexe. Et l’homme marié m’explique qu’il aime les chats, comme les « amoureux fervents et les savants austères ».
J’enchaîne :

Aiment également dans leur mûre saison
les chats puissants et doux
orgueil de la maison
qui comme eux sont frileux
et comme eux sédentaires

J’ai coupé en deux les alexandrins, mais c’est comme cela que je l’ai tapé sur MSN. Cette typographie m’a parue plus belle, et elle m’a aidée à comprendre, pour la première fois, que ce poème parle de moi ! Je suis heureuse que mon lecteur m’y ait aidé involontairement et lui me remercie pour « ce moment ». A partir de cet instant, j’ai envie de le rencontrer, et je ne peux plus retourner en arrière. Le lendemain, je lui écris un mail que je n’envoie pas immédiatement. Ce soir-là, j’ai revu un amant avec lequel les choses ont tourné au vinaigre, et j’ai sans doute comparé cet homme marié (sans le connaître toutefois) avec celui que j’avais en face de moi, qui me décevait, et que je décevais aussi.
A ce moment-là j’étais désenchantée des rencontres, entrecoupées de vide, que je faisais, et je mûrissais le post que j’avais décidé d’appeler Ich bin ein trentenaire célibataire parisien. Je commençais sérieusement à me demander si la vie de couple à laquelle je croyais aspirer était faite pour moi. Alors que me restait-il ? Etait-il prudent de renoncer aux rencontres libertines sous prétexte qu’elles m’éloignaient de mon objectif ? J’étais la première à dire qu’elles pouvaient donner lieu à plus. Et quand bien même elles ne donnaient rien, elles avaient tout de même le mérite d’exister !
Dans ce cas, il m’apparaissait plus prudent de saisir les occasions qui s’offraient à moi, sans préjuger de la suite des événements, sans ériger des barrières morales et psychologiques qui faisaient obstacle à mes envies. Il n’y avait plus vraiment de barrière morale à propos de l’Homme marié : s’il se passait quelque chose avec lui, je n’aurais pas l’impression de le voler à une autre. D’après ce que je savais de son mariage et même si je ne connaissais que sa version à lui, sa femme ne l’aimait plus, ne le touchait plus et le méprisait. Elle avait donc en quelque sorte renoncé à son droit sur lui. De plus, il avait affirmé sa volonté de la quitter, même s’il prenait son temps pour des raisons que je ne peux pas exposer ici.
C’était donc la barrière psychologique qu’il fallait faire sauter. Que voulait dire « principe de précaution » dans la vie amoureuse : dans le doute, ne rien faire par peur de souffrir et de perdre mon temps ? Souffrir, languir, c’est vivre au moins. J’avais envie d’émotions fortes, moi qui les refoule si facilement Agir trop prudemment, c’était me montrer frileuse et sédentaire, et même pas dans ma « mûre saison ».
J’ai donc décidé d’envoyer ma propre confession, et pour la première fois d’exprimer des sentiments positifs, c’est dire qu’il m’en a coûté.

Eh bien voilà, j’ai déjà changé d’avis. Une vraie girouette. J’ai désormais envie de te rencontrer parce que le mal est fait en quelque sorte, et que maintenant je préfère prendre un risque que le regretter plus tard.
Tu vas rire : le déclic est venu au moment où j’ai retrouvé ces vers de Baudelaire que je connais par cœur mais dont je n’avais jamais saisi la beauté. Sans essayer de décortiquer une fois de plus (c’est une façon de tuer la littérature), je ne veux pas être trop frileuse et trop sédentaire.
Or, c’est ce que je choisis d’être en appliquant le principe de précaution dans ma vie amoureuse. Je risque de passer à côté d’émotions à force de les fuir par peur qu’elles me submergent. C’est la première fois que je suis sincère, alors que toi tu l’as été déjà. Tu as dit que l’opinion que j’ai de toi compte à tes yeux. Quel aveu ! Au lieu de m’en réjouir je m’en suis méfiée. Dans mon refus de l’adultère, j’ai peur de passer en second, dans ma peur de te rencontrer, j’ai senti qu’il y avait une certaine peur de tes besoins (tu as besoin de tendresse, n’est-ce pas ?).
Cela ne préfigure en rien la suite des événements, tu t’en doutes. Le passage du virtuel au réel reste casse-gueule de toute façon. Si ça se trouve, on n’aura rien à se dire et on repartira chacun de notre côté !

(A suivre)

Celui qui n’était pas libre de répondre à mes désirs (3) Les Confessions

janvier 3rd, 2008

J’avais terminé mon mail incendiaire par une formule à peine plus polie « Tu as raison de présenter des excuses et je les accepte volontiers, la rancune ne faisant pas partie de mon vocabulaire ». Je fus assez étonnée de recevoir le lendemain une très longue lettre, qui commençait ainsi : « J’apprécie ta réponse et je t’en remercie parce qu’elle est très juste. C’est peut être ça que j’attendais de toi après tout. Elle est juste mais très dure j’en ai surement besoin ». J’étais assez admirative de sa capacité à encaisser les critiques et à admettre ses erreurs. Je n’ai pas regretté d’avoir déversé mon fiel, mais je savais que je n’allais pas rester dans le même registre si je lui répondais.

Je la trouve injuste sur un point: “étalage autosatisfait”. Je n’ai pas eu de crise de lucidité, je suis conscient en permanence du fait que j’ai plein de choses à raconter et j’aime le faire. Pas pour en mettre plein la vue, même si cela est perçu de cette façon.
(…)
Maintenant, même si je pense que tu n’apprécies guère que l’on fasse part de sa vie privée à quelqu’un que l’on ne connais pas, mais je pense que je te dois cet exposé, ne serait ce que pour le manque de respect que j’ai eu par rapport à ta situation. Je voudrais que tu saches pourquoi je suis paumé et je ne sais plus quoi faire de mon couple…

Sa confession a donc commencé. J’ai lu attentivement les raisons pour lesquelles il se disait si mal : son mariage était devenu un calvaire compte tenu de l’attitude qu’avait sa femme vis-à-vis de lui. J’ai cessé définitivement de m’identifier à elle et j’ai éprouvé un peu de compassion pour lui, d’autant qu’il ne cherchait plus à m’impressionner mais à me faire comprendre son lot quotidien du mieux qu’il pouvait. Son mail se terminait ainsi :

C’était une erreur grossière que de ne pas tout de suite t’exposer ma situation et jouer au joli coeur, je suis soulagé que tu aies accepté mes excuses. Ceci étant, j’ai tout fait pour que tu la comprennes dans mes messages et de fait tu l’as tout de suite compris.(…)
Voilà, c’est long, c’est dur à sortir, c’est pas terrible pour mon égo d’admettre que j’ai eu tout faux avec toi, mais par ce mail, j’espère que tu comprendras mieux mon désarroi et que je remonterai dans ton estime, que j’apparaitrait à tes yeux autrement que le mec que sa femme n’admire plus à raison et qui cherche une maitresse à la Feydau pour flatter son égo. Ca c’est faux.
Tu n’es pas psy (quoique l’enseignement, ça forme dans ce domaine), mais tu m’as mis une droite et analysé avec beaucoup de justesse, je serai ravi de savoir ce que tu ferais dans mon cas…

J’ai décidé de lui répondre le plus honnêtement possible, en essayant même de trouver des excuses à sa femme et à l’inviter à plus d’indulgence. Comme il m’invitait à trouver des solutions à son problème, je les lui ai présentées toutes, du statu quo au divorce, en indiquant ma préférence pour la dernière.

Dernière solution (ce que j’essayerais de faire à ta place mais je comprends que le courage puisse manquer): tu la quittes et basta. (…) tu seras un candidat parfait sur meetic ou ailleurs. Les filles vont se battre pour toi. Quand elles ont mon âge, elles commencent à desespérer, et le pouvoir glisse clairement en faveur des hommes.

Bien sûr que préconiser la séparation pouvait paraître intéressé de ma part, surtout si j’ajoutais qu’il aurait du succès avec les filles « de mon âge », mais je me suis réellement efforcée d’être objective. Je n’ai eu la réponse que quelques jours plus tard (soit deux semaines après le premier mail, soit déjà après la rentrée). Encore un très long mail, qui affinait la perception que j’avais de sa situation. Il racontait des détails précis sur un gros différend provoqué par sa femme. J’en fus si abasourdie que j’en ai perdu prudence et objectivité : « Ton mail m’a fait bouillir d’indignation, je ne sais pas pourquoi je prends tout cela à coeur, je ne dois pas être un bon coach en fait ». J’ai ensuite une fois de plus analysé sa situation en lui prodiguant des conseils et en l’invitant à réfléchir encore. Lorsqu’il a répondu, plus d’une semaine s’était passée car il était parti à l’étranger.

Ta réponse m’a profondément touché en ce sens qu’elle m’a mis devant l’issue sans doute inévitable de ma situation. (…) Malgré l’inévitable vanne sur mon incommensurable fatuité, j’ai quand même cru déceler un peu de compassion, je n’ose dire de sympathie à mon égard et je t’en remercie.
J’espère que ta rentrée se passe bien et que les élèves sont à la hauteur. (….) j’espère pouvoir un jour t’offrir un café ou un triple sec le jour ou je me pinterai comme dans les films pour oublier tout ça.

Je me pensais suffisamment blindée pour une rencontre, et j’ai donc accepté sans trop y réfléchir. Nouvelle semaine de silence et nouveau break à l’étranger, et il réitérait sa proposition. Cette fois-ci, j’ai préféré réfléchir et je n’ai pas répondu immédiatement. Du temps avait passé, et la perspective de rencontrer cet homme blessé ne me réjouissait pas particulièrement. Je le trouvais un petit peu intense, je n’étais pas sûre d’être à l’aise avec lui après ce grand déballage, et puis j’étais embarquée dans d’autres histoires, d’autres espoirs (d’autres déceptions). Ensuite je ne voyais pas trop ce que j’aurais à gagner à rencontrer un homme qui manifestement n’aurait pas de temps à me consacrer : une amitié, mais j’en doutais, ou le début d’une liaison qui m’aurait fait perdre du temps et qui potentiellement m’aurait fait souffrir. Je n’ai jamais répondu à ce mail.

(A suivre)

Ouf

janvier 1st, 2008

Heureusement que mon chat est là, j’allais commencer un tchat !