Celui qui n’était pas libre de répondre à mes désirs (2) Les Raisons de la Colère

décembre 24th, 2007

MOI- Je me suis dit que si tu habitais une maison c’est sans doute que tu avais des enfants
LUI- c’était induit ; je t’imagine suffisemment maligne pour l’avoir compris ; c’est d’ailleurs pour ça que je t’ai contacté, finesse d’analyse et franchise
MOI - Oui mais tu as sans doute lu aussi que je ne faisais pas dans l’adultère
LUI - Je ne cherche pas à priori ça
MOI corrigeant son orthographe - a priori
LUII - si c’est pour cela uniquement, j’ai suffisemment de voyages pour règler le problème
MOI ironique - Je suis flattée ; corrigeant son orthographe - Suffisamment en tout cas
LUI- et même si je ne suis ni un appollon ni un champion au mots flèchés, j’ai parfois ma chance avec les hotesses de l’air ; bon c’est juste pour rire que j’ai dit ça, ni pour te vexer ni par mépris pour les hotesses ; enfin pour essayer de te faire sourire.
MOI cinglante – c’est loupé.
LUI – Désolé Saskia
MOI me préparant à partir – Bon, je pense que j’en sais assez ; bon courage dans tes démêlés sentimentaux.
LUI - Tu veux que je sois totalement honnete?
MOI restant – Oui
LUI – en 10 ans de voyage, je n’ai jamais trompé mon épouse ; des occasions j’en ai eu plusieurs ; mais je ne l’ai jamais fait
MOI colère froide- Ne fais pas comme si c’était un exploit ça me dégoûte
LUI - non pas du tout je le dis parce que je pense que j’ai raison de ne pas l’avoir fait et je le dis pour que tu ne penses pas que ma motivation pour te contacter était de tromper mon épouse
MOI terre-à-terre - Tu te sépares? ; rebondissant sur la phrase d’avant - Ca ne m’intéresse pas beaucoup plus tu sais.
LUI - je pense honnetement que si on continue à être malheureux 3 mois de plus on y aura droit
MOI terre-à-terre - Donc tu n’en es même pas à envisager la séparation. Je ne vois pas pourquoi tu me contactes (traduisons : tu n’avais pas besoin de mettre ce PS séducteur à la fin de ton premier mail si tu n’envisageais ni l’adultère ni la séparation d’avec ta femme).
LUI - on en a parlé hier à l’aéroport ; prendre de l’air ; mais comme tu le sais, septembre c’est pas l’idéal pour ça
MOI (donc je suis de l’air…) - Je suis flattée (bis) ; Prendre de l’air
LUI - lol je traduis? essayer d’être un peu heureux
MOI ironique - Ecoute je suis ravie pour toi, ravie aussi d’avoir chatté au lieu de te proposer une rencontre ce que j’ai failli faire ; Comme ça ça m’évitera de perdre mon temps ; Mets toi à ma place, qu’est-ce que j’aurais à faire dans une telle galère puisque tu as la délicatesse de me prévenir?
LUI- Je comprends tout à fait

Il me demande ensuite si je suis d’accord sur poursuivre sur le mode amical. Je ne suis pas particulièrement intéressée, mais je lui concède que je lui répondrai s’il m’envoie un mail… La conversation prend ensuite une tournure très étrange, où je détecte pour la première fois son côté allumeur. D’une manière emberlificotée, il veut savoir si j’aurais accepté un « plan cul » s’il m’avait caché sa situation, tout en se défendant de l’envisager autrement que de manière théorique. Voilà donc à quoi il voulait en venir ? Je suis la spécialiste des plans cul et il veut savoir si théoriquement il est éligible pour figurer dans mon tableau de chasse. Je suis consternée.

LUI- 2ème question qui me travaille, si je n’avais pas eu l’honnêteté intellectuelle de ne pas cacher ma situation et de te confirmer ce que tu avais donc déjà deviné ; en admettant que nous nous soyions mutuellement trouvé à notre goût et que nous l’ayions envisagé sur le registre du “plan cul”
MOI - C’est là que tu ne me connais pas
LUI - c’est pour ça que je pose la question
MOI- Je ne cherche plus le plan cul même si j’en trouve toujours
LUI - tu remarqueras que je suis suffisemment élégant pour ne même pas l’avoir envisagé
MOI - n’en croyant pas un mot - je préfère les plans cul avec les jeunes
LUI - pan dans les dents! ça va mon égo tiens le choc ; mais ma question est purement théorique
MOI - Mais je n’ai pas encore compris la question
LUI - un mensonge suffisemment bien ficelé peut il apporter du positif?

Mais où veut-il en venir au juste ? Est-ce qu’il me propose un plan cul de manière détournée ? Est-ce qu’il veut juste savoir s’il aurait eu sa chance pour se rassurer sur ses capacités à séduire ? Veut-il savoir de quelle manière s’y prendre pour coucher avec d’autres ?
Je préfère en rester à la première hypothèse qui, sur le moment, me parait la plus plausible:

MOI- Je ne peux pas répondre à “est-ce que tu aurais couché avec moi?” alors que je ne t’ai pas vu
LUI - je ne pose pas ce genre de question je ne l’ai même pas envisagé

Un peu plus tard, il me repose la question en théorie :

LUI- un plan cul avec un jeune marié qui te le cache suffisemment pour que tu ne le sache pas est il une expérience positive
MOI- “jeune marié” en plus?
LUI- je ne te le propose pas et n’y pense même pas, j’imagine ce que tu as du recevoir et je suis quand même au dessus de ça

Je trouve sa dernière remarque très désobligeante. Il fait référence à d’autres propositions d’hommes mariés qui me sont parvenues par ce blog et qui avaient au moins le mérite d’être plus directes. Je ne comprends toujours pas pourquoi il veut absolument que je réponde à sa question en théorie s’il n’est pas intéressé par la pratique.

MOI- Un plan cul n’est pas le type d’expérience positive que je cherche de toute façon ; j’ai déjà des amants ; Voilà la réponse ; Des amants qui ne sont pas engagés
LUI - après avoir fait le tour de la question, mieux vaut avoir des amants que l’on connait et apprécie plus que des passages

A-t-il fait le tour de la question « en théorie » ? Il préférerait coucher avec moi plutôt qu’avec des hôtesses de l’air parce qu’il a le sentiment de me connaître via ce blog ? Peut-être que c’est de moi dont il parle « en théorie ». Sa dernière remarque plaide en ce sens : « l’idée c’est que même quand on est célibataire la notion de confiance de construction et d’engagement est importante ». J’ai du mal à interpréter tout cela, je suis pressée, et je mets fin à cet entretien qui m’a beaucoup contrariée. Malédiction ? A chaque fois que j’entrevois une lueur d’espoir, elle disparaît aussi sec. La désillusion est mon pain quotidien.

Quelques temps après, il m’envoie un mail où il admet quelque peu son penchant allumeur, son besoin de plaire à quelqu’un d’autre que sa femme pour se rassurer. Il montre aussi qu’il est perdu et malheureux :

J’ai senti que tu étais en boule contre moi, et j’espère que tu n’as pas assimilé nos différents mails et ce petit chat à une complète perte de temps auquel cas j’en serais sincèrement désolé et te présenterais sincèrement mes excuses.
On peut être dans une période ou l’on vit totalement dans le brouillard et une certaine forme de solitude, sans doute la pire puisque l’on a “moralement” pas le droit d’en sortir, et chercher des contacts enrichissants qui sont réceptifs à vos qualités ou à vos intérêts et vous apprécient pour cela.
Je serais malhonnête de dire que je n’aurais pas apprécié que nous jouions un peu au jeu de la séduction, c’est sans doute très narcissique de ma part, vérifier que je peux toujours plaire à quelqu’un d’exigeant m’aurait flatté.
Je n’avais pas compris ni envisagé le fait que tu étais préoccupée par le temps qui file et que tu cherchais véritablement à t’engager, c’est une erreur de ma part.
Notre conversation aura en tout cas servi à m’aider à admettre qu’une suite d’aventures sexuelles est sans doute aussi négative que pas de sexe du tout ou du sexe rationné, et je l’espère, servi à te matérialiser ce qu’une union qui tourne mal (allez je continue à y croire, momentanément) peut avoir de destabilisant (bien que j’imagine que tu es parfaitement au courant et que c’est une des raisons de ton célibat).

Malgré ses excuses et son mea culpa, je reste de marbre et je veux lui faire mal :

Oui, tu m’as mise en colère et tu as gâché une partie de mon après-midi parce que je déteste comme tout le monde qu’on se fiche de moi. C’est très narcissique et très égoïste de ne pas réaliser que jouer avec les gens ça les fait souffrir. Mais je sais ne pas rentrer dans des situations toxiques et me protéger. C’est en effet une des raisons de mon “célibat”: contrairement à d’autres, je n’ai pas besoin d’être avec quelqu’un à tout prix, et il y a tellement de gens qui m’ennuient que je préfère la solitude à leur compagnie. Précisément, tu te trompes sur un point, je n’ai pas fait une croix sur toi en apprenant que tu étais marié (je le savais déjà, il ne me restait qu’à vérifier) mais au bout de dix minutes de chat après l’étalage autosatisfait de tes connaissances de globe-trotter. Tu savais pourtant que tu avais ce travers “pédant”, et j’avais apprécié ta crise de lucidité à ce propos l’autre jour.
Quant à tes questions alambiquées de la fin, inutile de savoir si je coucherais avec un mec marié s’il ne le disait pas, alors que de toute façon je devine ces choses là parce que je ne laisse jamais aucun détail au hasard et que j’ai pas mal d’intuition. Je ne couche avec des hommes mariés sous aucun prétexte. Tiens, surprenant de la part de Saskia-la-salope.
Enfin, ne te targues surtout pas d’avoir été honnête, puisque tu l’as été trop tard déjà. Quand je parlais de “délicatesse” tout à l’heure, tu n’as pas compris que c’était ironique. Celui qui trompe sa femme en voyage est beaucoup moins malhonnête que celui qui recherche une vraie liaison, consolante pour lui, dévastatrice pour sa maîtresse, ne le vois-tu pas? Je préfère encore les mecs qui cèdent à une pulsion et qui l’assument à ceux qui font croire qu’ils ont des sentiments quand ils recherchent surtout le regard flatteur que leur épouse ne leur accorde plus, sans doute à raison. Et c’est bien ça que tu cherches, tu l’écris noir sur blanc.

(A suivre)

Celui qui n’était pas libre de répondre à mes désirs (1) L’Ere du Soupçon

décembre 17th, 2007

Tout a commencé par ce genre de premier mail qui me fait jubiler, c’est-à-dire un mail travaillé au point d’être alambiqué, torturé ; flatteur, mais de manière subtile ; économe en mots et pas très sûr, mais j’adore, parce que parmi les premiers mails de lecteurs, j’ai déjà eu droit à ça :

Oserai-je attendre de toi une reponse ? A en croire tes recits … je ne devrais pas trop me tracasser ! (traduisons : “tu tombes dans les bras de mecs tellement nazes que moi qui suis tellement mieux, je n’aurai pas beaucoup d’efforts à faire pour que tu mordes à l’hameçon”…).

Mais là, rien à voir ! Un chef d’œuvre de prudence, reçu à la fin du mois d’août, dans cette période mélancolique et chargée de fin d’été, près rentrée :

Assez fasciné je l’avoue par la psychologie toute particulière des relations virtuelles et la non moins particulière concrétisation de ces relations avec son lot de déceptions et de surprises, j’ai croisé ton blog avec beaucoup d’intérêt et j’ai passé un agréable moment à lire tes analyses et tes aventures. C’est intelligemment écrit et plein de tendresse en définitive, c’est sans doute beaucoup plus facile de passer au vitriol les goujats et c’est d’autant plus fin que tu ne le fasses pas.

Glissé en PS, ce code « M37IDF », lancé à tout hasard, qui a le don d’instaurer subtilement un léger rapport de séduction, si j’accepte de saisir la balle au bond, ce que je fais, bien entendu, non sans avoir préalablement cherché tout ce qui traîne online sur ce lecteur, puisqu’il m’avait laissé son vrai nom. Ce que j’apprends sur ses activités professionnelles me donne envie d’en savoir plus.
Je le complimente donc sur son mail et il me répond qu’il est « heureux de voir que [ses] 54 écrans jetés à la corbeille après avoir écrit 2 lignes ne l’ont pas été en vain ». Dans les échanges qui suivent, je remarque sa propension à beaucoup frimer : son métier lui permet de parcourir le monde, forcément ça en jette, mais raison de plus pour ne pas l’agiter à la face des pauvres sédentaires comme moi ! Mais il en a pris conscience et m’a écrit qu’il se trouvait « pédant à force de vouloir faire spirituel ». Le voilà tout pardonné.
Une autre chose me gêne, plus préoccupante, c’est la retenue dont il témoigne quant à sa situation personnelle. Il dit avoir fait des rencontres sur le net, mais seulement pour prendre un pot et partager avec des gens qui ont les mêmes passions que lui. Il a une fiche sur Meetic mais n’a pas pris d’abonnement, parce qu’il n’est pas particulièrement « en chasse ». Je sais déjà ce que cela veut dire… en plus, lorsque je lui demande opportunément où il habite, parce que l’Ile-de-France, c’est bien vaste, il me répond qu’il a quitté un appart parisien pour une maison en grande banlieue. Je traduis donc : non seulement il n’est pas libre mais il a des enfants ! Mais pourquoi ne le dit-il pas clairement? Je lui ai laissé l’occasion d’expliciter sa situation et il ne l’a pas saisie: c’est peut-être moi qui suis trop méfiante, ou lui qui n’est pas honnête, tout en ne cherchant pas vraiment à se cacher, espérant sans doute échapper à l’opprobre en arguant qu’il avait toujours répondu aux questions que j’avais daigné poser. J’accepte de passer sur MSN pour savoir jusqu’où ira ce petit jeu.

Après tout, il est peut-être divorcé ou séparé du moins. Mais il aurait été plus clair dans ce cas. Il faut bien comprendre que je ne supporte pas l’adultère. Je n’ai rien contre dans les films, et je m’identifie sans problème aux jeunes premiers embarqués chacun de leur côté dans un mariage routinier qui ont le coup de foudre et fuient ensemble. Mais le vrai adultère de la vraie vie je l’imagine sordide. Il faut l’organiser, le planifier et vivre dans la peur d’être découvert.
Ensuite, il m’est arrivé de coucher avec trois mecs différents dans la même semaine mais sans jamais tromper personne et à ma connaissance, personne n’a jamais trompé avec moi. Je ne porte même pas de jugement moral sur ceux qui arrivent à tromper, moi j’en suis incapable. Je fuis ces situations… surtout parce que je déteste l’idée de passer en second après une « officielle », et pour ne rien arranger, je m’identifie fortement à la femme trompée, trahie.
J’essaye tant qu’à faire de construire, et non détruire, à me simplifier la vie, non la compliquer inutilement. Pourquoi perdre mon temps si je sais une histoire condamnée ?
Mais dans le cas présent, je veux en avoir le cœur net, donc j’organise le passage sur MSN.

Lorsque nous commençons à chatter, une fin d’après midi, je suis prise d’un malaise progressif. Sa photo s’affiche en miniature. On le voit debout, la chemise opportunément ouverte sur un torse suffisamment musclé pour me titiller. J’ai du mal à me faire une idée de son visage mais je l’imagine assez plaisant. Ce n’est donc pas la photo qui me rend mal à l’aise, d’ailleurs je ne pense plus. Non, le problème c’est qu’on parle de danse et de musique, et qu’il en profite pour afficher des connaissances très techniques, beaucoup trop en fait, et que pour m’en jeter plein la vue, il mentionne des villes et des pays lointains, et il raconte que tel chanteur l’invite backstage. Je lui dis texto d’arrêter de se la péter, lui se défend : ce qu’il dit est vrai (ce que je ne conteste pas) et c’est plus pour rigoler que pour frimer. Il cherche à me divertir et à me faire rire, mais je n’aime pas qu’il reporte et élude ainsi l’incontournable conversation sur son statut matrimonial. Je ne pense qu’aux questions que je veux lui poser, et ce délai ne me dispose pas à apprécier sa conversation. J’ai un impératif, je dois partir dans une heure, et il tape plus lentement que moi ! Je m’impatiente. Contrairement à une habitude que j’ai de toujours rebondir sur ce qu’écrit mon interlocuteur et de ne pas passer du coq à l’âne, je lui demande tout de go « donc tu habites une maison?». Il tourne autour du pot, alors je suis obligée de poser ma question directement.

Edit du 20 / 12 / 07

(A suivre)

Lecteur mon amour ma béquille

décembre 11th, 2007

Adolescente, je dévorais Simone de Beauvoir et j’espérais devenir comme elle, vivre sa vie de femme libérée des conventions, qui préférait l’union libre et sans enfant au mariage, qui a vécu plusieurs histoires d’amour magnifiques, tout en communiant avec un écrivain génial ! (On se demande bien pourquoi, avec un tel modèle, je ne me sens pas particulièrement faite pour la vie de couple traditionnelle…) Je me rêvais donc aussi complaisamment en écrivain…En grandissant, j’ai constaté chez moi un tel manque d’imagination et d’aisance, que j’ai compris que je n’étais pas une artiste. Certes, j’ai des envies d’écrire, assez intermittentes d’ailleurs, mais je ne me méprends pas sur ce besoin de confession / bilan. Ce n’est pas parce 50 000 manuscrits sont envoyés chaque année aux éditeurs français qu’il y a 50 000 écrivains derrière !
Et pourtant, maintenant que j’ai ce blog, je partage une faiblesse propre aux écrivains, cette relation de dépendance qu’ils ont vis-à-vis de leurs lecteurs. Plus que d’autres peut-être, les écrivains veulent être aimés et leur soif de reconnaissance ne s’apaise que si leur lectorat est abondant et fidèle… je sais bien que le mien est squelettique et volage, mais il a le mérite d’exister !
C’est avec surprise, et je dois le dire, avec un certain soulagement, que j’ai découvert que mon propre besoin de reconnaissance a été assouvi en partie grâce à mon blog. Il ne pouvait pas l’être dans mon métier (la gratitude des élèves et de leurs parents est bien trop rare et fragile) ni en société, où mon esprit de l’escalier me prive des formules cinglantes et amusantes qui font le succès des vrais noceurs.
Pourtant le chemin a été long avant que j’apprécie le fait d’avoir des lecteurs. Dans les premiers jours de publication de ce blog, j’étais effrayée de ma propre audace. J’avais une peur panique qu’on me reconnaisse, et également que d’anciennes conquêtes découvrent que je parle d’eux (mon souci constant d’éliminer tous les détails personnels garantissait cependant que leur entourage ne les reconnaîtrait pas). Le premier post où je parlais de sexe a été dur à publier. Là j’avais peur des insultes, et j’ai d’ailleurs eu droit à quelques horreurs que je n’ai pas publiées. Finalement les échos qui me parvenaient étaient plutôt positifs. Je trouvais les commentaires les plus critiques parfois assez idiots, de ce fait, j’ai cessé de m’en formaliser, ce que je fais déjà assez peu dans la vie de tous les jours.
Du côté de la boîte mail, des propositions de rencontre plus ou moins directes ont commencé à me parvenir régulièrement. Je ne me méprends pas sur les raisons de ces sollicitations : j’affiche le profil d’une fille libérée qui aime le sexe, c’est déjà suffisamment attrayant pour bien des hommes qui en oublient un peu trop vite mon côté ressasseur (eux disent « prise de tête », inutile de préciser que je déteste cette expression…). Pourtant, à aucun moment lorsque j’ai créé le blog, je n’avais voulu cela, parce que je n’étais pas libre, et parce que je jugeais mes histoires plutôt pathétiques et je n’imaginais susciter au mieux qu’une pitié bienveillante…
J’ai d’abord traité ces missives de lecteurs avec une ignorance amusée. Je trouvais leur démarche bien présomptueuse puisqu’ils ne savaient pas si j’étais restée célibataire ou non. Je précise que, contrairement à Anadema, aucun lecteur ne m’a contactée sur Meetic en prétendant ignorer mon identité bloguesque, sans doute parce que je suis mieux camouflée que lui, sans doute aussi parce que les hommes sont moins tordus que les femmes et vont droit au but.
Lorsque je suis revenue au célibat, je me suis davantage intéressée à ce vivier. J’ai répondu en général à tous les mails, sauf ceux qui ne consistaient en tout et pour tout que d’un pseudo Meetic ou d’une adresse MSN. Ces lecteurs-là ne m’avaient pas tellement cernée en lisant mon blog s’ils espéraient qu’une ligne suffirait à soulever chez moi un quelconque intérêt… Je ne réponds pas non plus toujours à ceux que je trouve trop directs, pas assez prudents (ou qui m’écrivent en plein mois d’août, quand je ne suis pas connectée)…tout dépend en réalité de mon état d’esprit du moment, de si je suis disponible ou non, et j’ai regretté de ne pas avoir répondu à certains en en relisant quelques uns, dont celui-ci par exemple :

Nom : *****
Sexe : Masculin
Age : 34 ans
Activité : Me prendre pour le prince charmant
Véhicule : Une citrouille.
Phobie : Avoir un pépin
Ambition : Etre pris pour le prince charmant
Regret : A venir si je suis la 800 ème personne a envoyer un mail.

Comme sur Meetic, il y a eu une période d’apprivoisement. J’ai cessé peu à peu de me défier excessivement de ces lecteurs qui avaient eu accès à mon intimité, mais je les ai filtrés avec beaucoup plus de détermination que sur Meetic, et ce malthusianisme m’a conduit à limiter drastiquement le nombre de rencontres. En tout et pour tout, je n’ai vu que cinq lecteurs en un an. J’ai franchi en même temps le pas de la rencontre et de l’aventure, suite à une lettre qui m’a fait fondre. En voici un extrait qui montre que je ne me remets pas de compliments bien troussés :

…ce qui m’a le plus emballé c’est toi !
Oui toi, et cette façon que tu as d’être ambivalente : libertine et romantique, crue et alambiquée dans tes propos, douce et souvent dure, très féminine et parfois très masculine, sure de toi et à certains moments complexée, intuitive et tellement analyste.

L’issue de la rencontre avec un lecteur ne diffère pas forcément d’une rencontre Meetic, puisque le problème du passage du virtuel au réel reste le même. Ce qui change fondamentalement, c’est la façon dont ces lecteurs me voient. Ils ont une sorte d’admiration a priori qui ne peut exister sur Meetic. Je me délecte quelquefois de cette illusion (bien sûr que ç’en est une !) selon laquelle je séduis certains hommes par la seule force de mon écriture et de mon esprit ! (Rien que de l’écrire, j’ai honte…).
Enfin, je ne veux pas oublier ces lecteurs désintéressés, dont les commentaires sont pour moi les plus précieux. Pour donner l’exemple qui me tient le plus à cœur, pas une fois je n’ai été déçue par un commentaire de C. ma collègue….
Mes lecteurs ne sont pas si nombreux, quelques centaines, mais cela ne fait rien à l’affaire, j’ai droit à cette petite reconnaissance et je la chéris.

Je comprendrais bien qu’à ce stade, j’aie perdu les trois-quarts des lecteurs qui me restent à force de multiplier les posts théoriques qui ne racontent rien de concret… voilà donc un cas de conscience inédit : comment parler des lecteurs, puisque certains sont entrés dans ma vie sentimentale et que j’éprouve le besoin de le raconter ? L’envie d’écrire m’a reprise, mais de manière sélective, à propos d’un seul épisode à vrai dire. La perspective d’aborder certaines rencontres que j’ai pourtant l’intention de raconter sur ce blog me réjouit autant que celle de rédiger un corrigé de devoir ! Or, là, j’en ai vraiment envie.
Le problème ne vient pas du fait que le lecteur concerné lira ce que je dis de lui et que cela risque de fausser les choses,de peur de le froisser, parce que j’ai toujours axé mes commentaires sur la façon dont j’ai ressenti les choses personnellement, sans prétendre être objective autrement qu’à propos de mes propres perceptions.
Ma gêne vient du fait que lorsqu’on m’écrit suite à la lecture de ma confession bloguesque, cela oriente d’emblée les conversations vers quelque chose de plus riche et de plus intime que les premiers mails ou chats quasi-impersonnels de sites de rencontre, cela les rend impubliables. Cela explique aussi que le lecteur dont j’ai l’intention de parler compte plus à me yeux que ceux déjà mentionnés dans ce blog. Je l’ai prévenu de ma démarche et je lui ai demandé l’autorisation de reproduire certains de nos dialogues. Il dit me faire confiance, mais je ne souhaite pas en abuser. J’ai donc pris la décision de limiter ces extraits au strict minimum même si cela risque de caricaturer fortement cette histoire. Tant pis. Autant appuyer ce côté totalement artificiel en la racontant sous forme d’une tragi-comédie en cinq actes.

En un mot commençons : A SUIVRE !

Ich bin ein trentenaire célibataire parisien

décembre 3rd, 2007

Je l’ai en tête depuis quelques temps, ce titre, et ce qu’il implique. Eh oui, rappelez-vous, c’était un de ces vieux posts bilans, et ça datait en fait de fin 2005.

Le trentenaire célibataire a beaucoup baisé dans sa vie, donc il ne s’excite que pour du cul insolite (sodomie, plans à plusieurs, échangisme, voyeurisme, SM, etc.) sinon la baise classique ne l’intéresse plus. Il est parfois si peu motivé qu’il n’arrive pas à la lever. Le trentenaire célibataire n’est prêt à y retourner que s’il a des « sentiments » pour la fille avec laquelle il couche. La position préférée du trentenaire célibataire est la levrette. Il est rare que le trentenaire célibataire lèche, même si sa partenaire le suce, ce qu’il encourage évidemment, à moins d’avoir des « sentiments ». Sous aucun prétexte le trentenaire célibataire ne passe la nuit, ou alors seulement s’il a des « sentiments ». Faut pas déconner, il doit retourner au bureau le lendemain et c’est pas confortable de dormir à deux. Surtout c’est plus facile de sauter une fille que de dormir avec.
On l’aura compris, le trentenaire célibataire garde toute sa tendresse et son romantisme pour les filles pour qui il a des « sentiments ». Seulement voilà, le trentenaire célibataire a beaucoup de mal à rencontrer une fille pour qui il peut développer des « sentiments ». Le trentenaire célibataire a souvent eu une longue histoire avec quelqu’un pour qui il avait des « sentiments » et puis il s’est fait larguer et en garde un souvenir cuisant. Il le fait payer aux autres. Les autres sont des « plans » dont on peut disposer, qu’on peut ne jamais rappeler, qu’on traite avec une désinvolture caractérisée. Le trentenaire célibataire ne promet jamais rien. Il refuse de faire des projets plus de trois jours d’avance. Il refuse systématiquement de partir en week-end avec une meetic girl, c’est trop d’engagement. Quand il veut la larguer, il ne résiste pas à la tentation coucher avec elle une dernière fois juste avant.

Oh, je les avais travaillées, ces lignes, à l’époque où j’avais besoin de libérer le fiel qui m’étouffait. J’étais pleine de rancune envers le Libanais, évidemment. J’aurais voulu être plus cinglante, mais déjà à l’époque, et plus encore maintenant, j’avais une certaine tendresse pour le trentenaire célibataire parisien. Et je me sens proche de son pendant féminin, une de ces « trentenaires désillusionnées qui recherchent essentiellement de la baise » (dixit le Libanais). Je peux aisément imaginer son monologue…

Je suis en quête de sexe, je n’ai jamais le sentiment d’en avoir assez. Je donne des rendez-vous dont je sais qu’ils seront quasi-exclusivement sexuels. C’est presque toujours moi qui reçois. Ma position préférée est le missionnaire : la baise classique continue à me plaire. Mais je me bande parfois les yeux pour laisser libre cours à des fantasmes qui n’incluent pas toujours la personne avec laquelle je suis. Je suis très déçue quand je n’ai pas d’orgasme, je le revendique presque comme un droit si mon partenaire en a un. J’aime qu’on s’occupe de moi, il m’est plus facile de recevoir de la tendresse que d’en donner. Je n’ai pas toujours envie de sucer et je ne me force pas. J’attache une importance réelle à la taille du sexe de mes partenaires. Je ne cherche pas à les consoler s’ils n’arrivent pas à assurer. S’ils ne savent pas embrasser, je ne les embrasse pas. Je suis peu peinée lorsqu’un amant ne passe pas la nuit ; parfois même je suis soulagée.
Je ne promets rien à mes amants, je ne les rappelle pas, j’attends qu’ils le fassent. Je n’envisage pas toujours de les revoir et je le leur dit sans détour. Je ne leur demande pas d’être fidèles et je n’estime pas devoir l’être. J’ai déjà eu trois partenaires différents dans la même semaine, j’ai déjà envisagé l’adultère sérieusement. J’ai quitté des hommes sans rien dire et ils ont su d’un simple regard que ce n’était pas la peine de rappeler. Certains qui voulaient me revoir ont eu droit à un refus tranchant, j’en ai fait mariner d’autres pendant des mois jusqu’à ce qu’ils se lassent.
Il m’est arrivé de désirer violemment, d’être obsédée, mais je ne tombe pas amoureuse.

Que le lecteur se rassure, le monstre d’égoïsme et de froideur qui parlerait ainsi n’est pas moi. Cette description ne représente qu’une tendance vers laquelle j’essaye de ne pas (trop) aller, et ceci n’est pas une précaution oratoire pour éviter le tombereau d’injures qui risque de se déverser dans la boîte des commentaires. Je l’admets, j’ai vécu et pensé tout cela, mais il faudrait remplacer « ils », « certains » et « parfois » par « il », « un » et « une fois ». Je n’ai pas collectionné les amants, je n’ai pas couché avec n’importe qui, j’ai refusé les avances de ceux que je ne désirais pas assez. Simplement il m’arrive de me laisser aller à des aventures sans trop savoir pourquoi, par curiosité ou amusement, pour tromper l’ennui, par peur de l’alternative qui consiste à ne rien faire, par peur de me tromper sur quelqu’un. En effet, je suis assez sûre de mes instincts lorsque je l’ai en face de moi, mais parfois, me retrouvant seule, je me refais des illusions sur une personne, j’accepte de la revoir, puis l’absence de motivation reprend le dessus quand je la revois effectivement.
Soyons clairs, une partie du comportement décrit me paraît intègre. Je privilégie en général l’honnêteté dans mes relations. Je n’ai rien de l’allumeuse et j’offre ce que je suis en mesure d’offrir, sans jamais promettre en l’air. Quand je ne suis pas sûre d’avoir envie de revoir un homme et que je sais qu’il y a un risque que je me dégonfle, je le lui dis, libre à lui de ne pas accepter ces conditions… Certes, je ne suis pas toujours gentille, mais en contrepartie, les hommes ne sont-ils pas soulagés de tomber sur une fille qui ne s’accroche pas, qui n’exige rien, qu’ils n’ont pas à présenter à leurs amis? Ils me disent que je ne ressemble à personne, en tout cas pas aux filles qu’ils ont l’habitude de côtoyer, et souvent ça les arrange.

Reste une certaine gêne et une volonté de ne pas me complaire dans ce comportement. Il n’a rien de sordide, il ne s’agit pas de cela, mais il révèle une absence de projets et une absence de sentiments somme toute assez préoccupantes. J’ai volontairement fui les projets qui me paraissaient factices et illusoires avec des gens que je n’aime pas assez, au prix d’un célibat résolu, mais je me retrouve sans perspective. Parfois je pense que l’absence de sentiments correspond à une défense, une carapace dont je n’arrive pas à me dépouiller. Je suis pourtant capable d’être une vraie midinette qui guette ses mails et ses coups de fil. Un autre problème se présente donc, tout aussi difficile à résoudre, celui qui consiste à n’éprouver des sentiments que pour ceux qui ne me paraissent pas accessibles, pour mieux ignorer ceux qui le sont. Est-ce que je n’ai pas déjà laissé passé le « bon » à ce petit jeu ? Je ne le pense pas… j’espère que non !

Meetic, rien ne va plus !

novembre 24th, 2007

En écrivant le précédent post ( vous savez, il y a un mois…), j’ai mis un point final à la première partie de ce blog, qui reposait essentiellement sur des choses déjà rédigées en janvier-mars 2006. Bon, cela ne veut pas dire que j’ai l’intention de ne pas le poursuivre. Sans doute ai-je besoin encore de faire des points, voire, même, je l’avoue, de recevoir des commentaires, qui se sont raréfiés, certes, mais j’en assume la responsabilité !
Je n’ai pas cessé les rencontres sur Internet, mais elles ont été plus sporadiques et parfois improvisées le soir du premier contact. Il m’a fallu un gros effort de mémoire pour compter le nombre d’hommes que j’ai rencontré sur Meetic depuis la Fin de série. Sept tout de même ! Je ne me souviens pas des dates des rencontres, et j’ai parfois un souvenir très lointain de ce qui s’est passé. J’ai perdu une grande partie des chats et des sms qui pourraient m’aider à retrouver des détails précis. Les lecteurs ont pu croire que je passais mon temps à faire des listes de mes amants et à les noter, or ce n’est vraiment pas le cas. Cette obsession des classements et de la sauvegarde systématique, ce n’est pas moi… d’autant que cette année j’ai eu bien d’autres problèmes à régler qui ont occupé une bonne partie de mon temps libre.
Ce blog prendra donc nécessairement une autre direction, plus thématique que chronologique. Je ne présenterai plus chaque rencontre les unes après les autres (j’en serais bien incapable), mais je chercherai au contraire à montrer les points communs dans mon comportement et celui des autres, que je n’ai pas cessé d’analyser. Je ne partirai pas d’une case départ dans le passé, comme je l’ai fait dans le premier post, mais de ma situation actuelle de célibataire éclairée qui remonte dans le passé par forages successifs.

Une des choses que je voulais aborder en premier c’est le malaise que j’éprouve désormais vis-à-vis de Meetic. C’est d’autant plus remarquable qu’il y a deux ans je passais beaucoup de temps sur ce site et avec un réel plaisir. Maintenant je ne le supporte plus.
Désormais, plusieurs choses ont changé : d’abord le manque de disponibilité, qui me rend impatiente et incapable de donner une chance équitable à chaque contact. Je suis vite exaspérée, et cela vient sans doute plus de moi que de mes interlocuteurs, qui ne peuvent pas être tellement pires que ceux d’il y a deux ans !
Mais mes attentes ont évolué surtout, et j’évacue ceux qui ne me paraissent pas vraiment avoir le potentiel de m’intéresser réellement. La première période de rencontres était nécessaire pour expérimenter, apprendre des choses sur moi et les autres. Désormais j’ai une idée plus précise de ce que je veux et surtout de ce que je ne veux pas. Je ne veux pas être en couple à tout prix, je préfère largement être seule que m’ennuyer avec quelqu’un ou pire, ne pas ressentir de désir pour lui. Je ne veux pas continuer une relation lorsque je sais qu’elle ne donnera rien. Je veux limiter (pas forcément supprimer) les plans cul parce que je veux pas me satisfaire de demi-relations. Or, Meetic est beaucoup plus approprié pour de l’expérimentation que pour du sérieux. Je hais cette expression, mais je n’en ai pas d’autre ! Le pire, c’est que je suis la première à trouver pathétiques les gens qui cherchent du sérieux a priori, parce que je suis pour le principe d’ouvrir la porte à tout ce qui peut arriver, même des plans purement sexuels si c’est de cela dont j’ai envie avec quelqu’un.
Mais voilà je me suis mise à chercher des gens qui me correspondent vraiment, merde pour moi ! Merde pour moi, parce que s’il y a bien une chose que j’ai comprise et qu’on m’a tellement fait comprendre, c’est que très peu de gens sont susceptibles de me correspondre. Je ne suis pas commune, c’est de l’ordre du simple constat et cela ne me fait pas particulièrement plaisir. Je ne peux pas et je n’arriverai pas me conformer à des comportements attendus. C’est ainsi que je suis en train de me demander si de toutes les façons, le comportement attendu qui consiste à se caser et à faire des enfants a une quelconque chance de m’arriver un jour. J’en doute.

Autre chose a changé, et qui me fait autrement plus plaisir. Via ce blog, je touche des lecteurs qui souhaitent entrer en contact avec moi parce qu’ils sont intrigués par ce que je suis (pas toujours dans le cadre d’une recherche amoureuse). En comparaison avec un blog, une fiche Meetic ne dit rien, c’est aussi pour cela que j’ai perdu tout mon enthousiasme. D’un côté, je n’ose pas parler du blog aux gens qui me contactent sur Meetic, par crainte de les faire fuir et par souci de confidentialité. Mais j’ai envie de crier que c’est là qu’on me découvre réellement, hors des cases à cocher, des critères à déterminer, des restrictions dans la recherche. Quel soulagement quand celui que je rencontre a déjà lu le blog, et que loin de l’effrayer, cela lui a donné envie de me connaître !

Je suis donc incapable de continuer Meetic. J’y oscille constamment entre l’ennui et la défensive, triste cocktail pour faire des rencontres. Quand je lis les fiches, je suis tentée de mettre mon veto sur tout le monde. Quand je réponds, c’est parce que je me force. (Petite remarque au passage : je me suis réinscrite il y a un an et j’ai accès à toutes les applications sans rien payer : le souci de rentabilité qu’ont les hommes par rapport à ce site me reste étranger !)
Pour illustrer mon propos, voici un exemple d’échanges que j’ai eus récemment avec un mec de Meetic, 30 ans, no photo. Je réponds à un mail daté du 20 octobre 2007, que j’aurais dû ignorer, parce qu’il commençait ainsi : « coucou je viens de remonter les champs elysées en roller direction mon PC et je suis tombé par hasard sur ton profil (qui m’a beaucoup plu ) grace au meet shake (…) je me présente unpetit peu plus je suis qu’elqu’un d’equilibré qui fait pas mal de sport qui aime sortir authéatre ou à l’opéra je reviens d un voyage de trois semaines au brésil ou j’en ai pris pleins les yeux » . Les Champs, pff… et en roller, en voilà un pas très tendance, mais il habite près de chez moi, il très grand et il me promet une photo, lui qui se présente comme “très agréable à regarder”! En effet, sur hotmail, je reçois la photo d’un très beau mec, et en quelques lignes, il mentionne qu’il est allé voir un concert de Marc Lavoine et qu’il va jouer dans une pièce de théâtre. Je sens déjà que je ne suis pas le genre de ce mec, qui écrit des mails un peu courts et qui frime toutes les deux lignes en parlant beaucoup de lui, pour ensuite me demander mes “projets”, “let me know”. Je ne comprends pas ce vocabulaire de “projet”, on n’est tout de même pas dans le cadre professionnel ! Et l’anglais! Ah, ça m’énerve! Je dois lui répondre quoi? Bah, je lui dis que je pars pour le week-end de la Toussaint en Bretagne, me complaisant exprès dans la médiocrité supposée d’un tel projet ! Et tiens, j’ai vu Emilie Simon de mon côté, et je connais mal Marc Lavoine (périphrase: j’en connais assez pour savoir que ce n’est pas mon truc). Il répond le lendemain et je suis de plus en plus perplexe par la brièveté de ses mails et par le fait qu’il me renvoie une autre photo (image ultra-bright d’un très beau gosse bien coiffé) et m’en réclame une alors qu’il a vu ma tête sur Meetic. Je ne réponds pas immédiatement, j’ai des tas de problèmes domestiques urgents, mais il est clair que si j’étais motivée, j’aurais trouvé les cinq minutes pour le faire !
Mais monsieur s’impatiente de son côté et doit sans doute se demander pourquoi je ne suis pas tombée raide dingue de sa belle tronche et pourquoi je ne suis pas déjà en train de le supplier de me rencontrer et de me sauter sur-le-champ. Deux jours plus tard, le vendredi 26 octobre, il m’envoie un simple « alors ??? » que je trouve très offusquant. J’hésite entre le silence et la réponse cinglante. Je décide de marquer mon désappointement mais sur un mode mineur : « Ouh là, as-tu besoin de me brusquer? Je n’ai pas de photo de book comme toi! voici celle qui est sur meetic (…). Je te mets dans mes contacts, on pourra discuter un peu. » Je lui envoie la même photo que celle du profil Meetic qui lui avait « bien plu ». Dans la semaine, je suis parfois en ligne et je vois qu’il l’est également, mais j’attends qu’il me contacte. Ensuite je pars à ce fameux week-end et à mon retour je découvre ce mail : « désolé mais je ne te trouve pas belle du tout biz ».
Je me doutais bien que ce type qui se présente comme « équilibré » est un connard et un goujat. Il y a bien d’autres façons d’éconduire quelqu’un qui ne nous plaît pas physiquement, mais il veut délibérément me blesser, d’une façon tellement puérile et stupide que ça m’a surtout fait rire. La vérité est sans doute qu’il n’a pas aimé le fait que je laisse traîner les choses. Je trouve ridicule qu’il me dise cela à propos d’une photo qu’il avait déjà vue (avec une résolution plus basse, certes) et qu’il avait sans doute consultée avant d’accepter de se mettre dans mes contacts.
Et puis il ne me trouve pas belle, moi je le trouve trop con.

La Fin de Série.

octobre 20th, 2007

Il me reste encore une rencontre à raconter en ce qui concerne la période octobre 2005 – mars 2006, la dernière que j’ai consignée par écrit quelques jours après. Ensuite, je n’ai plus jamais repris ce « journal » et je suis passée à autre chose.
Cette rencontre ressemble étrangement à toutes les autres, la motivation en moins. Il était temps de raccrocher de Meetic, parce que j’avais mis en place un schéma (le « protocole », disait une de mes lectrices, C.) qui devenait automatique : chat, rencontre, resto, baise. Tout cela en se laissant presque porter par les événements.

Le premier contact avec la Fin de Série, un informaticien je crois, brun, assez mignon et souriant, a eu lieu quelques jours après le premier chat avec le Burn-Out. Je l’ai trouvé très gentil, contrairement à l’avocat agressif. Dans les trois semaines suivantes, j’ai chatté avec lui de loin en loin, et jamais très longtemps. Je ne l’ai jamais contacté moi-même. Ce détachement n’était pas calculé : ce type ne me captivait pas en chat. La conversation était ronronnante, plan-plan. On parlait surtout de ses histoires de déménagement. Dans ces conditions, je n’aurais sans doute pas poursuivi avec lui si je n’avais pas eu envie de rebondir suite aux échecs consécutifs de mes histoires avec le Golden boy et le Burn Out.
J’avais donc plusieurs contacts Internet en même temps, et je les réactivais alternativement en fonction des événements : j’ai chatté avec la Fin de Série le lendemain de la « rupture » avec le Golden Boy, en même temps que le Burn Out reprenait contact, puis je l’ai évité pendant la semaine consacrée à ce fou. Comme par hasard, le lendemain du coup de fil catastrophique qui a sonné la fin de cette histoire, je suis retournée sur Meetic où j’ai retrouvé brièvement la Fin de Série. Puis on s’est croisé sur MSN immédiatement après le dernier chat du Burn Out.
Aujourd’hui, cette frénésie du contact me fait frémir. A cette époque, chaque échec me redonnait de l’énergie pour chercher ailleurs. Je parle d’énergie, parce que je pense que je n’étais plus vraiment dans une spirale où je me remettais en cause, même si je n’ai jamais cessé de réfléchir à ma situation (je ne pense pas que je cesserai un jour !)
Bref, le soir où le Burn out s’est fichu de moi, le 8 mars 2006, j’ai chatté plus longuement avec la Fin de Série. Conversation sans grand intérêt, ça ne vaut d’ailleurs pas la peine de la retranscrire. Pour vous donner une idée, voilà ce qu’il disait de Meetic : « je trouve le site foireux, mais il y a beaucoup de monde, et j’ai rencontre plusieurs personnes sympa », « je pense surtout que les rencontres sur le web, c’est vraiment l’avenir », « Y’a une douzaine d’annees c’etait ridicule d’avoir un portable, puis de plus en plus de monde s’y est mis et maintenant presque tout le mond en a un ».
Cela ne m’empêche pas de le trouver gentil et de prendre rendez-vous avec lui. On a choisi de se voir le dimanche suivant, sachant qu’on ne se reverrait pas avant deux semaines parce qu’ensuite je devais partir une semaine en Angleterre, et lui la semaine suivante au ski. J’ai plaisanté en lui disant que ce serait dur si on se plaisait, mais je sentais confusément que je ne risquais pas d’être très emballée. Confirmation quand je l’ai eu au téléphone. Il a une voix particulièrement nasillarde.

Jamais je n’ai été si détachée avant une rencontre Meetic. La dix-neuvième. Juste avant de le voir, je n’éprouve ni appréhension, ni grande curiosité. Je ne fais aucun plan quant à la suite de la soirée, mais je change les draps.
Quand je le vois, je le trouve assez mignon, et lui me regarde longuement quand on marche.
On s’était donné rendez-vous pas loin de chez moi, dans l’idée d’aller dans un des deux restaurants antillais de mon quartier, soit un petit pas cher, soit un autre un peu plus chic. On se dirige d’abord vers le restaurant pas cher, mais il me paraît cheap et mal décoré. La Fin de Série me prend par le bras et me propose d’aller à l’autre restaurant. Donc il me touche au bout de dix minutes de rendez-vous. On s’arrête finalement devant un restaurant asiatique très joliment décoré, très classe. Je préfère qu’on aille là : je suis finalement assez attachée à la forme.
J’apprécie beaucoup la douceur et la gentillesse de ce garçon, puisqu’elles contrastent une fois de plus avec le côté passif-agressif de mon dernier amant. La conversation n’est pas très captivante mais elle est naturelle et apaisée. Comme on parle beaucoup de décoration, je lui explique quels sont les changements que j’ai prévus dans mon appartement. Et je lui propose de le voir par lui-même en allant prendre un verre chez moi après le restaurant. Si j’y réfléchis, je n’ai jamais invité un Meetic boy chez moi aussi vite, c’est-à-dire dans la première demi-heure du rendez-vous. Certes, le Réparateur était venu directement, mais dans le but de voir mon PC, donc c’était finalement beaucoup moins explicite que d’inviter quelqu’un après l’avoir rencontré à l’extérieur.
Le fait de savoir qu’on poursuivra la soirée chez moi ne me met pas la pression. La Fin de Série me paraît un peu timide, je ne suis pas sûre qu’il profite de l’invitation pour tenter quoi que ce soit.
Lorsqu’on arrive chez moi, je n’ai pas le temps de lui montrer toutes les pièces qu’il commence à m’enlacer. En fait c’est un mec normal, autrement moins torturé que le Burn-out, qui comprend les implications d’une invitation après un rendez-vous Meetic. Je me laisse faire en tout cas, ce garçon est tendre et attentionné. La soirée est très sympathique, le sexe moyen, car son érection est intermittente. Lorsqu’il s’agit de dormir, je lui demande s’il préfère partir, ce à quoi il répond non.
Au moment de partir, on parle de se revoir, mais ce n’est pas possible avant deux semaines. Je lui dis qu’on se verra s’il ne rencontre pas quelqu’un d’autre, et il me retourne le compliment, en disant que c’est surtout moi qui risque d’avoir l’occasion de faire des rencontres pendant qu’il sera en vacances. Je ne sais pas si je vais le revoir et la réponse à cette question me laisse assez indifférente.

Après mon séjour en Angleterre, je retourne un petit peu sur Meetic. Peu de choses se passent et je m’ennuie. Quand la Fin de Série rentre du ski, j’envisage de le revoir quelques jours plus tard. Entre temps je rencontre quelqu’un d’autre autrement que sur Meetic et je commence une relation de quelques mois. La Fin de Série regrette en disant gentiment qu’il m’avait trouvée « géniale ». Finalement je ne l’ai pas revu avant le mois d’octobre dans un tout autre contexte.

Le Burn-out syndrom ou la première impression est toujours la meilleure (5)

juillet 23rd, 2007

Le lendemain je le vois en ligne sur MSN. Je suis de bonne humeur pour une raison que je ne peux pas développer ici. Je lui raconte une anecdote marrante de ma journée au lycée (je me suis presque battue physiquement avec un élève). Puis je lui demande ce qu’il a fait de son côté et il se dit « submergé » par les dossiers. Je préfère mettre fin au chat dans ce cas, et je n’ai pas de nouvelles avant le dimanche soir, soit après trois jours de silence.
Je venais de lire sur le blog d’Anadema que s’il n’y a pas un contact par jour dans la première semaine on peut penser que c’est mort. Mon optimisme sur la suite des événements s’est amenuisé à mesure que les jours passaient sans nouvelles. Puis j’ai changé d’optique parce que je me suis mise à écrire sur cette histoire. Je me suis rendu compte que je n’avais pas de quoi idéaliser ce type… en particulier en restituant le premier chat et en relisant les autres, plusieurs aspects désagréables de sa personnalité me sont revenus : le refus de reconnaître le moindre tort, l’attaque sur mon caractère dès que lui reproche quelque chose, le fait qu’il ne tienne pas compte de ce que je lui dis, tout occupé de ses propres banalités, ses grosses fautes d’accord, signe selon moi d’une réelle faiblesse intellectuelle pour quelqu’un qui a fait de longues études… et pourtant je n’en ai pas tiré les conclusions qui s’imposaient. J’ai du mal à comprendre pourquoi aujourd’hui. Je pense que j’en étais à un stade où je me croyais trop exigente et où j’avais soif d’une relation, coûte que coûte, après des mois de papillonage sur Meetic.
Bref, quand il appelle le dimanche soir, je suis contente qu’il le fasse. Il me demande ce que j’ai fait de mon week-end, je lui réponds rapidement que je suis sortie très tard le vendredi, pas le samedi. Dimanche sport et déjeuner avec des copines avant de m’engouffrer dans les copies qui doivent être corrigées impérativement pour cause de semaine des conseils de classe. Lui s’étale littéralement sur ses soirées, en détaillant le lieu, l’heure à laquelle il est rentré, le caractère branché de l’endroit où il a croisé Romain Duris. Le Burn Out a manifestement besoin de se la péter. Il peut toujours me faire le coup de ses soirées branchées, lui qui n’a pas tellement hésité à me laisser payer ses sushis ! Donc je suis énervée. Et au moment où il me dit qu’il est dans le métro, ça coupe. Je rappelle au bout d’un moment (alors que c’est à cause de lui que ça a coupé). Je lui demande s’il veut me revoir. Commence une discussion catastrophique sur le fait qu’il n’a pas de voiture parce qu’il l’a prêtée à quelqu’un, qu’il a des dossiers importants … il préfère qu’on se rappelle plus tard. Ca ne me plaît pas. Je déteste être entre deux eaux, ne pas avoir de rendez-vous, attendre des coups de fil, donc je lui dis que j’ai besoin de savoir quel jour on se verra. Il parle du jeudi. Huit jours entre deux rencontres, c’est long. Je n’aime pas ça, et je le lui dis. J’ai certainement tort mais je lui en veux pour le coup du week-end branché et parce qu’il a appelé tard. Surtout je me rends compte que je ne le verrais qu’une fois par semaine si on était ensemble, et qu’il ne passerait pas la nuit. Parce que j’habite trop loin… tiens c’est encore de ma faute. Gonflé de sa part : je ne peux pas aller chez lui puisqu’il ne vit pas seul. Il trouve que je me pose beaucoup de questions. Non, j’anticipe des difficultés certaines, ce n’est pas pareil. Il me demande aussi si je veux qu’on arrête. Décidément ça sent le roussi. Je lui dis que j’ai plutôt envie d’apprendre à le connaître, mais que je n’y arriverai pas si on ne se voit jamais. Il me dit que ses amis et sa famille lui reprochent de ne pas leur consacrer assez de temps à cause de son travail. Evidemment il pense peut-être que je veux du sérieux tout de suite, maintenant. Non, je veux juste savoir si ça vaut la peine de l’attendre… La fin de l’échange (qui a d’ailleurs été interrompu une seconde fois) n’est pas chaleureuse.
Je sors éprouvée de ce coup de fil. Je sais que c’est déjà la fin. Je décide de ne pas le contacter, d’attendre qu’il le fasse. Je pense que d’ici jeudi soir on décidera de se voir ou non. J’ai raconté toute l’histoire au Menteur, qui m’a dit «il ne risque pas de te rassurer et de diminuer tes angoisses / or je crois que tu as besoin d’être rassurée ». Il a raison, comme toujours… je décide néanmoins d’attendre le jeudi en question.
Le lendemain lundi je passe un peu de temps sur Meetic et je chatte avec un autre (voir le prochain post !), que j’avais évité toute la semaine et qui me remotive brusquement, comme c’est étrange ! Le Burn Out est en ligne, je le vois tout de suite puisqu’il s’était mis dans la liste de mes « amis ». Il a même visité ma page, mais on ne s’est pas contacté.
Mercredi je découvre qu’il est marqué « on chat ». Rien de bien étonnant, mais il n’est pas sur MSN, bizarrement. Et il m’a retirée de sa liste des amis. Je vois : il espère filer à l’anglaise, lui qui avait écrit dans une expression hideuse et prétentieuse «moi je confère une grande importance à la courtoisie en toute circonstance ». Ca ne se passera pas comme ça, je veux qu’il crache ce qu’il a à me dire :

Voilà un petit résumé de sa personnalité. Il fait décidément des fautes énormes, je ne peux que le mépriser pour cela. Sinon, je commence par une touche humoristique qu’il ne relève pas. Forcément, il n’a AUCUN HUMOUR ! Ce type se prend bien trop au sérieux pour cela. Ensuite la fuite. Le même mec qui parlait de manque de respect sur Meetic espère me retirer de sa liste et partir manger, sans doute ne plus donner de nouvelles. Son comportement est certainement plus grossier que mon langage!
Cet empoté le trouve trop cru, parce que j’utilise le mot « queue » ! Je pense qu’il est choqué parce qu’il est particulièrement nul sur le plan sexuel : il éjacule rapidement, n’aime pas les filles qui « mouillent », ne lèche pas, n’a pas la moindre idée de ce qu’est un orgasme féminin, s’offusque quand des filles proposent du sexe sans chichis*… bref sa première rencontre avait bien fait de lui dire qu’il était « coincé du cul ». Je suis contente qu’elle ait eu l’occasion de le lui dire, même si ça ne changera rien parce qu’il est beaucoup trop orgueilleux pour se remettre en cause.
Mon côté angoissé et stressé, je savais qu’il allait m’en parler. Mais il est lui-même très stressé par son boulot dont il parle beaucoup trop. Ce n’est pas moi qui cours à la crise cardiaque… et je serais moins stressée au téléphone s’il était plus agréable, c’est sûr. J’ai remarqué avec le suivant que j’étais beaucoup plus détendue avec un type doux et peu stressé : une partie de mon stress avec le Burn Out venait du sien, cela me paraît évident.
J’ai gardé un très mauvais souvenir de ce mec parce que j’ai été dans un déni total quant à sa personnalité. Au départ j’étais assez désolée, non de la rupture qui était évidemment inévitable, mais de la façon dont ça s’était passé. En effet, je lui ai offert sur un plateau l’occasion de me dire ce qu’il pensait de moi, sans que je puisse lui répondre. Je t’imagine déjà, lecteur, tout content de me dire que tout ça c’est de ma faute, que s’il s’est montré grossier avec moi c’est parce que j’ai couché avec lui tout de suite et patata. Je connais d’autres hommes qui restent courtois en toutes circonstances et c’est sur eux que je souhaite me concentrer.
Et puis finalement le Burn out était tellement con qu’il m’a recontactée quelques semaines plus tard comme si de rien était. M’expliquant qu’on n’avait pas rompu mais qu’on s’était seulement “pris la tête” et qu’on avait “cessé de communiquer”. Je lui ai donc dit tout le bien que je pensais de lui, et lui a continué la conversation sans comprendre que j’étais en train de règler mes comptes avec lui (presque au sens propre en lui rappelant l’épisode des sushis) puisqu’il m’en donnait l’occasion. Désolée lecteur, le chat en question est perdu (je compte tenter une opération sauvetage, je te tiens au courant).

* Là je ne parle pas de moi mais de sa première rencontre Meetic.

Le Burn-out syndrom ou la première impression est toujours la meilleure (4)

juillet 5th, 2007

Si je mets encore autant de temps à poster, c’est parce que je n’ai plus du tout envie de continuer de raconter cette histoire. Je suis dégoûtée par ce blog et le débat sempiternel et sans intérêt qu’il suscite, à savoir une fille est-elle une salope si elle couche / suce le premier soir. Par naïveté, je pensais qu’à ce stade de libération sexuelle on n’en était plus là. J’avais tort. Et je déteste aussi la concupiscence d’adolescents attardés des quelques commentateurs qui ne peuvent pas s’empêcher de ricaner bêtement dès qu’on emploie des termes explicites.
Heureusement que ma ligne de conduite personnelle me pousse à toujours terminer ce que j’ai commencé. Je ne laisserai donc pas ce blog en plan, mais je vous garantis que ses jours sont comptés.
Je vais donc reprendre le fil de l’histoire telle que je l’ai écrite l’an dernier.

Je chatte avec le Burn Out le lendemain (28 février 2006) vers 23h00. Je le préviens que je préfère ne pas chatter avec les gens que j’ai déjà rencontrés, parce qu’en gros le chat sert à filtrer, que je préfère entendre sa réaction au téléphone. La vraie raison : je pense qu’il faut sortir le plus vite possible des habitudes « Internet » quand on commence une relation. Donc il m’appelle un peu plus tard. On parle de la veille, et du premier pas… qu’il avait franchi tout naturellement.
On prévoit de se voir le lendemain, vers 20h30 après son travail, chez moi. Je lui propose de commander, n’ayant ni le temps ni l’envie de faire à manger. Je ne suis pas une bonne cuisinière, et je me lance rarement à l’aventure avant de bien connaître quelqu’un, de peur d’être jugée là-dessus.
Le lendemain mercredi, j’ai beaucoup de choses à faire avant qu’il arrive. Je ne peux pas imaginer un rendez-vous galant sans prendre une douche au préalable (alors que beaucoup de mecs viennent directement du boulot) et je dois aussi faire un peu de ménage et un nouveau cours. Bref je suis à la bourre, je fais le cours à toute vitesse, un peu survoltée sachant qu’il peut arriver à tout instant et que je devrais lui expliquer que je n’ai pas le choix. Il est en retard et cela m’arrange vraiment. Quand il arrive, je finis juste, mais je dois imprimer, rassembler tous les cours prévus pour le lendemain, c’est-à-dire récapituler les sept heures de cours (c’est énorme, je sais !) dans ma tête pour être sûre de ne pas oublier un document important, vérifier que je n’aurai pas de photocopies à faire en catastrophe.
Tout ça pour expliquer que je suis un peu speed, et je dois lui paraître bien stressée, même si ça n’a dû durer qu’un quart d’heure. Il s’assoit dans le salon, mais moi je suis entre ma chambre et mon bureau, je lui demande de venir me tenir compagnie qu’on discute un peu pendant que je fais ce que j’ai à faire. Il est en costume, pas comme l’autre soir. Je lui dis qu’il me fait craquer, parce que c’est vrai, j’adore les mecs en costume.
On commande et on passe une partie de l’attente sur mon lit. Il me caresse le pied, c’est tout. On ne s’est pas embrassé. Quand il était arrivé, il avait fait mine de me faire la bise et j’avais fait exprès de ne pas tourner la tête pour qu’il soit obligé de rester plus longuement sur une joue, et marquer ainsi qu’on est autre chose que des amis.
Ensuite la commande arrive, et il faut bien payer. Il a l’air embarrassé, de chercher je ne sais quoi. Moi je n’ai pas de liquide donc je fais un chèque pour nous deux. Je pense qu’il va me rembourser ensuite, ce qu’il ne fait pas. Mais chose plus étonnante, il ne m’a pas remerciée. Là c’est tout de même le comble. Un rat, décidément. On a d’ailleurs discuté bien plus tard de nos revenus respectifs, et je gagne largement plus que lui, mais ce n’est pas une raison.
Donc la discussion se poursuit en mangeant les sushis, on parle notamment de son mode de vie malsain : il travaille trop (il termine systématiquement vers 20h30 tous les jours, travaille souvent le samedi), ne fait pas de sport, mange n’importe comment, s’essouffle rapidement, a déjà des kilos en trop à 30 ans. Il me dit qu’il a l’intention de reprendre le sport le week-end et de manger moins le soir. Cette discussion me gêne un peu parce qu’il y a un décalage entre nous donc j’oriente cette histoire de régime sur des questions de santé plutôt que sur le physique. Et je lui prédis une crise cardiaque à 40 ans.
C’est très sérieux. Si j’analyse son caractère, je pense qu’il est ou sera victime du burn-out syndrom. Cet avocat m’a parlé de la misère humaine qu’il côtoie quotidiennement : il rencontre des femmes battues ou qui ont été violées, des étrangers sur le point d’être expulsés, bref des situations dramatiques dont l’issue se résume parfois littéralement à une question de vie ou de mort. Il a donc besoin de se blinder… il en devient cynique et en tire un fort sentiment de supériorité : il parle beaucoup de son travail, il monologue presque, tout en se plaignant des gens qui font de même (mais ce type a le don de reprocher aux gens ses propres défauts). Les gens qui se plaignent d’être stressés le font doucement rigoler, lui sait ce qu’est que le vrai stress. Il a reconnu que j’ai un boulot stressant (les enseignants sont eux aussi victimes du burn-out), mais il m’a finalement reproché de l’être trop, j’y reviendrai.
Le burn-out syndrom conduit aussi à une mauvaise image de soi. Dans le cas de ce type, je pense qu’il y a un malaise à la base. Il cherche clairement à se valoriser par son métier mais aussi par son mode de vie et ses sorties. Et la mauvaise image qu’il a de lui-même ressort dans la volonté quasi-délibérée chez lui de se fritter avec les gens pour les pousser dans leurs retranchements, et voir s’ils auront envie de découvrir ce qui se cache derrière : c’est ainsi qu’il a justifié le ton de notre premier chat. Je trouve que c’est totalement immature. Je pense à mes élèves : l’agressivité est une façon pour eux de dire « accepte moi tel que je suis ». Il a besoin de se rassurer en s’imposant de cette manière aux autres. « Si tu m’acceptes comme je suis, alors peut-être que je m’accepterai aussi »… je sais ce que c’est parce que j’ai souvent dû faire le même raisonnement semi-inconsciemment.

Quand on a fini de manger, je lui dis que je le trouve plus distant que lors de la rencontre précédente. Il m’avoue que c’est parce qu’il ne veut pas s’exciter et m’exciter si j’ai mes règles ! Je me rappelle qu’au téléphone j’avais laissé planer le doute à ce sujet parce que je ne savais pas si j’aurais envie de coucher avec lui (such a bad kisser) et que les règles sont quand même l’excuse royale. Mais je ne les ai plus, et je le lui dis. Je trouve agréable l’idée qu’il vienne me voir sachant qu’on ne va pas baiser*.
Il est sur la même longueur d’ondes que l’autre soir, me dit-il, donc on se rapproche. On finit au lit. Il embrasse un peu mieux que l’autre soir mais je ne suis toujours pas emballée. Les préliminaires ne sont pas exceptionnels mais sans doute se croit-il doué parce qu’il me branle cinq minutes. Il me demande ce que j’aime, je ne lui réponds pas : je ne veux pas qu’il se force à faire quelque chose dont il n’a pas envie puisqu’apparemment monsieur n’aime pas quand les filles sont trop humides !!!! (Authentique : il m’avait parlé d’une de ses ex était obligée de s’essuyer avec un mouchoir, la pauvre !). Ensuite quand on fait l’amour il éjacule en moins de cinq minutes. Le peu qu’il y a eu était loin d’être désagréable, mais comment fait-il pour me demander si j’ai joui ? Tous les indices convergent : il n’est pas du tout expérimenté et manque cruellement de maturité sexuelle.
En attendant, il me dit qu’il a l’intention de poursuivre notre relation. Mais on n’a pas prévu de se revoir en tout cas pas le week-end suivant parce qu’il énumère toutes les soirées qu’il a prévues. Je trouve cela très désobligeant.
Il part vers deux heures du matin. En voilà un qui ne passe pas la nuit. Zut alors, ma bonne résolution pour l’année 2006, tenue jusqu’à présent, était de ne pas rester avec un mec qui ne passe pas la nuit. Mauvais présage.

*Oui, c’est très surprenant de ma part puisque je n’hésite pas à coucher dès le premier soir. Mais je ne suis plus à une contradiction près.

(A suivre)

Le Burn-out syndrom ou la première impression est toujours la meilleure (3)

juin 24th, 2007

Une des raisons qui ont fait que j’ai repoussé la publication de ce post est un certain embarras quant à la suite de l’histoire. En effet, en relisant les chats, on se demande bien pourquoi j’ai rencontré ce garçon. Après coup j’ai pris un malin plaisir à sélectionner les bouts de chat qui montrent les faiblesses de son caractère* mais les chats ont été plus longs que ce que j’ai publié, et la conversation n’a pas toujours été à ce point catastrophique. Ils se sont déroulés sur plusieurs jours et je ne les relisais pas au fur et à mesure…
D’autre part, je ne me souviens plus de mon état d’esprit à ce moment là : je suppose que j’essayais de donner une chance à un garçon qui ne ressemblait pas à ceux que j’avais rencontrés avant lui : il n’a rien du mâle alpha ni du prédateur sexuel, il n’est qu’un piètre dragueur et il n’a pas « beaucoup baisé » contrairement à ce que certains lecteurs ont cru déceler à tort. Il y a certaines choses que je ne voulais pas voir : peut-être que cet aveuglement était lié au fait que je n’avais plus assez confiance en moi pour filtrer correctement les prétendants. Il ne faut pas oublier que ma dernière aventure datait du jeudi précédent et que le vendredi j’avais rencontré un type en live dont j’avais espéré en vain le coup de fil.
Quoi qu’il en fût, une rencontre n’engageait à rien, et dans le cas présent, elle a eu pour effet de remettre le compteur à zéro, parce qu’elle a été une agréable surprise. Il me semble qu’au départ j’ai pris les choses à la légère: par exemple, je n’avais pas pris la peine de ranger l’appat et qu’il y régnait un certain bordel (des copies et l’ordi sur la table du salon, des tas de vêtements sur le lit…) mais qui n’était pas rédhibitoire. D’autre part, je savais que je n’allais pas coucher pas avec lui parce que j’avais mes règles ce soir-là et de toute façon je ne pensais pas que j’en aurais envie. Une dernière chose que j’ai noté à l’époque : je ne pensais pas l’inviter parce que je m’étais promis de le laisser faire le premier pas, or j’étais persuadée qu’il serait trop timide, d’autant plus qu’il avait dit que pour qu’il aborde une fille, elle devait plus lui plaire que toutes les autres réunies. Je ne pensais pas être en mesure de lui faire un tel effet !

Mais reprenons notre récit…
Il me semble qu’il arrive en retard, vers dix heures du soir. Je descends. Quand il me voit sa première réflexion est que je suis classe. Moi je le trouve mignon mais… il a clairement des kilos en trop !! En revanche, je ne suis pas frappée par sa taille. Donc je pense qu’il ne me plaît pas à cause de son bide. Finalement je suis naturelle parce que, pour moi, ce sera une soirée amicale et basta. Je précise même qu’on partagera le resto. Il n’insiste pas dans l’autre sens.
Au restaurant, la discussion est intéressante parce qu’elle est profonde et à propos de sujets extérieurs (à Meetic je veux dire) comme feu la constitution européenne. Mais il se montre impatient entre la fin du plat et l’addition, alors que pourtant on a été servi très vite. Je n’aime pas quand les gens s’énervent pour si peu.
Je propose qu’on aille prendre un verre ailleurs et on va dans un bar un peu plus loin. La discussion est sympathique et décontractée. On parle notamment d’une fille qu’il a rencontrée et qui était grosse… cela me fait toujours rire de constater que même les mecs qui ont des kilos en trop ne les supportent pas pour autant chez les filles. Il ne me regarde pas en face, et je le lui fais remarquer parce qu’il m’a dit qu’il fuit du regard quand il réfléchit : à mon avis c’est plus par timidité parce qu’il me trouve jolie. Il me trouve beaucoup mieux en vrai que sur les photos. Quand j’enlève mon cache cœur parce que j’ai chaud, je lui précise que ce n’est pas pour l’aguicher (enfin, si peu…) et il me répond que si, j’y arrive très bien… de mon côté je lui dis à un autre moment qu’on pourrait être ami, ce qui est rare avec les rencontres Meetic. Je le pense vraiment : on a le même âge, des affinités évidentes.
Quand le café ferme, largement après minuit, je compte le raccompagner à sa voiture qu’il a laissée pas loin de chez moi. On marche et je ne prends même pas le trajet le plus court, je ne suis pas pressée de le quitter. Arrivée à ma rue je vais machinalement vers chez moi, avant de me raviser et de faire demi-tour vers sa voiture. Il me dit qu’il aimerait bien voir comment c’est chez moi. Je ne suis pas contre, sauf que je ne veux pas qu’il le prenne pour une invitation au sexe. Il a compris. On prend un petit peu de bière et on continue la discussion. On parle par exemple longuement d’une horrible colocataire que j’ai eue et il me dit qu’elle était peut-être jalouse. Je ne pense pas que c’était le cas mais j’aime bien qu’il pense cela.
Ce que j’apprécie : il n’est pas ridicule avec le chat, au contraire, la façon dont il l’a adopté me fait craquer. Je ne peux pas m’empêcher de comparer cela à l’exaspération qui était née de la façon ridicule qu’avait eu le Golden Boy de lui parler.
Au départ il est sur le canapé (« lit » serait plus approprié !) et moi dans le fauteuil, mais je souhaite aussi être assise plus confortablement, donc je lui demande de me laisser de la place. Il m’en laisse… un peu, et de moins en moins au fur et à mesure de la conversation, si bien que je dois lui en redemander. Il finit par dire qu’il est en train de « m’emballer ». Certes, je l’ai bien compris, mais de manière assez gamine ! Je refuse de faire quoi que ce soit de cette information, il est censé faire le premier pas !
A plus de deux heures, je finis par essayer de le faire dégager. On se lève et on parle du fait qu’il faut froid dans mon appartement. Je lui dis qu’il n’y a qu’un radiateur. Je m’appuie dessus… et il m’enserre de ses deux bras. Me frôle le cou de ses lèvres. Ca y est, il s’est décidé à faire ce fameux premier pas, et assez habilement je dois dire, parce que ça se passe de manière naturelle. Je me retourne et on s’embrasse. Aïe aïe aïe ! Il ne sait pas embrasser. Je crois que c’est le pire de Meetic. Il ouvre et il referme la bouche, il lance des petits coups avec sa langue. En plus elle est bizarrement entartrée (il n’a pas dû se laver les dents depuis la veille). Franchement le baiser n’est pas agréable. Quand on retourne sur le canapé (il n’est plus question qu’il s’en aille) je ne peux pas m’empêcher de lui dire qu’il va falloir qu’il apprenne à embrasser. J’avais aussi dit au Menteur qu’il fallait qu’il arrête de tourner la tête, et il a reconnu plus tard qu’effectivement tourner la tête n’avait aucun intérêt et qu’il faisait plus attention désormais, bref la critique avait été constructive. Mais avec le Burn Out c’était une erreur, parce qu’il est susceptible et orgueilleux. Sur le moment, il me dit que je le stresse et que je l’excite en même temps.
Sur le canapé il m’embrasse le cou, les seins, ça prend des allures de préliminaires. Quand je touche sa queue à travers le jean, il réagit de manière assez violente, je crois qu’il pousse un petit cri… et que j’ai rarement fait un tel effet à quelqu’un. Bref, on est tous les deux assez excités, mais je ne peux pas aller plus loin. Je lui propose quand même de passer la nuit. Je crois qu’il refuse, mais je suis fatiguée donc je lui annonce que je vais me coucher. Il me porte jusqu’à ma chambre pour me déposer dans mon lit. Je ne peux pas m’empêcher de trouver cela totalement ridicule et je ris de ce geste de « jeunes mariés ». Je me lève ensuite pour mettre ma chemise de nuit et me laver les dents. Il attend à côté. Donc il reste. Il me rejoint au lit. Quand je le suce, il ne tient pas très longtemps.
Ensuite il parle encore assez longuement, et je m’endors. Il est resté jusque vers 6 heures.
Je me suis trouvée assez naturellement tendre avec lui., en tout cas beaucoup plus qu’avec le Golden Boy, parce qu’il est plus « mon genre », intello, et que je ne suis pas encore frappée par son manque d’humour. De son côté, il trouve déjà que je me pose beaucoup de questions : il a remarqué que je commençais beaucoup de phrases par « je me suis demandé si ».

* Les lecteurs font d’ailleurs preuve d’une grande naïveté quand ils entendent m’apprendre que ce type est grave… n’est-ce pas moi qui l’ai soigneusement souligné ? Ce que je dis de ce garçon n’est pas objectif : je ne livre cette histoire que d’après mon point de vue, et c’est donc volontairement que le portrait a été peu flatteur. Mais attention, « subjectif » ne veut pas dire « malhonnête ».

(A suivre)

Le Burn-out syndrom ou la première impression est toujours la meilleure (2)

juin 14th, 2007

Ce que je n’aime pas le lendemain c’est qu’il me fait croire qu’il ne sait pas qui je suis. Ou alors il est vraiment grave :

Le chat décisif a lieu le lendemain vers quatre heures de l’après-midi. On commence par parler de son boulot, et il monologue littéralement dessus, je parle un peu de mes copies mais moins. Il parle de son week-end, de ses soirées, j’ai vraiment l’impression qu’il se croit branché parce qu’il parle souvent de ses sorties, et aussi du fait qu’il bosse tard dans la semaine. On finit quand même par trouver un moment pour se voir. Finalement ce sera… le soir même.

(A suivre)