Saskia - Histoire de mes rencontres coquines et cocasses sur Internet

Quand je le vois je ne suis pas vraiment emballée. Je pense qu’il ne me plaît pas. L’impression d’un mec un peu propre sur lui, bourgeois, golden boy, pas mon type quoi, remonte à la surface. J’ai peur que ce mec soit un peu bourrin et fasse par exemple des blagues pas drôles (ce qui est d’ailleurs son cas !) Mais bon, je m’étais promis de ne plus faire des conclusions hâtives dans ce genre de cas. Je fais exprès de me lever pour aller au porte-manteau : il va me regarder… et d’ailleurs il me complimente sur ma jupe. Premiers compliments parmi une longue liste : mais est-ce sérieux ? Ils avaient commencé dès la lecture de ma fiche Meetic, et il avait bien dit que cela n’engageait à rien.
Ce que je remarque aussi et que je n’aime pas trop sont ses bijoux : une chevalière et un bracelet en argent, et surtout sa médaille. Une médaille de baptême : berk ! Vraiment je ne me vois pas avec un catho. Je lui demande de me la montrer pour être sûre qu’il s’agit bien de cela, en précisant que je suis athée de mon côté. Oui, mais « je ne suis pas croyant »… mais élevé chez les Jésuites pendant 10 ans ! Il retourne sa médaille et me montre pourquoi il la porte : son groupe sanguin y est inscrit, le même que le mien. Mais c’est « rare » me dit-il, oui, je sais, et on peut se sauver mutuellement la vie…
Dans la course aux compliments, il me dit que je suis amusante, que ce dont je parle est intéressant. Je lui plais donc, je commence à m’en rendre compte. Il est tard, le restaurant va fermer, je lui propose d’aller prendre un verre ailleurs. Il paye, mais je lui ai proposé de partager, pour faire style.
Arrivé au café boulevard du Montparnasse, je lui précise que je dois prendre le métro, mais il compte me raccompagner en voiture. Donc on a le temps, et on le prend. On commande des cocktails et c’est moi qui invite.
Re course aux compliments. Il remarque mes mains, il sent que je suis exigeante, que j’ai un caractère fort, beaucoup de charisme. Je lui parle de mon métier du coup… Il s’interroge sur ce qui fait qu’une fille comme moi, brillante, jolie, etc. soit seule. Je lui dis que n’ai jamais eu de relations de plus d’un an, je ne peux pas m’engager et que je préfère cent fois être seule que mal accompagnée, contrairement à beaucoup de filles.
Ce qui m’a le plus surprise c’est son point sur ce qui allait se passer entre nous, en gros il y a trois possibilités : on reste ami (ce qui sous-entend qu’il m’apprécie assez pour que l’on reste en contact) ou bien on vit une histoire, ou bien cela marche et devient sérieux. Je suis bluffée parce que c’est la première fois que j’entends un tel discours avec un mec de Meetic. La première fois qu’on me dit franchement que du sérieux est envisageable. Est-ce sa jeunesse sur le site ? Je ne prends pas cela de travers, je pense. Il faut d’abord qu’on essaye et d’ailleurs il lui est arrivé souvent de mettre fin à une relation au bout de quelques jours. En tout cas je lui plais sans aucun doute. Et il me le dit sans aucun problème. Sa franchise est tout à son honneur. Il ne joue pas, il dit ce qu’il pense, c’est incroyablement nouveau et cela me plaît.
Il me prend les mains et les malaxe longuement. Je me laisse faire. A ce stade, je sais qu’il se passera quelque chose. Il me dit que c’est comme ça qu’il fait l’amour. Hum, intéressant. Il me dit aussi qu’il ne pouvait pas faire autrement que me toucher. Plus tard il me dit qu’il a envie de m’embrasser. Je me demande si je ne vais pas lui dire de venir s’asseoir à côté de moi. Mais je n’y arrive pas. J’aurais préféré qu’il le fasse au lieu de dire qu’il avait envie de le faire. Donc j’attends. Il me demande aussi si je l’invite chez moi, je lui dis non à cause du bordel, et comme je suis franche moi aussi, je lui dis aussi que j’ai l’intention d’arrêter de coucher dès le premier soir, mais que cela ne veut pas dire qu’on ne le fera pas, que je n’ai pas exactement calmé ses ardeurs, ce qu’il m’arrive de faire avec d’autres. Par ailleurs, il m’a demandé s’il ressemble à mes autres rencontres Meetic, je lui ai répondu franchement : il ressemble à ceux avec qui j’ai couché. J’ajoute qu’en même temps il est très différent. Ses points communs avec les autres sont son côté séducteur mais sa franchise, je la trouve neuve (tiens, sauf le Menteur, un autre mec très intelligent, mais qui me plaisait moins).
Avec une telle ouverture je pense qu’il tentera un truc dans sa voiture (un cabriolet de frimeur). Quand il me raccompagne, on parle de choses et d’autres. Je pense qu’il va se passer quelque chose comme dans les films, au moment de se dire au revoir en bas de chez moi. Je lui propose de s’arrêter à l’angle de ma rue, mais ça ne colle pas avec le scénario que je commence à échafauder. Il y a un feu, il devra partir en coup de vent. Il aura à faire le tour de toutes façons, donc autant qu’il me raccompagne en bas de chez moi. Et « faire durer le plaisir », dit-il. Il a beau être baratineur, je crois qu’il apprécie vraiment ma compagnie. Arrivé en bas, on se fait la bise. Il me semble qu’il me dit que j’ai résisté. Je lui dis non, c’est toi qui as résisté. Je pense qu’il aurait dû prendre l’initiative de m’embrasser, mais c’est moi qui prends les devants. Je dis : « tu as résisté à ça » et je l’embrasse. Il embrasse bien. On fait durer le plaisir, je sens d’ailleurs mon désir monter. J’ai envie de sentir son sexe mais je n’y touche pas. Lui m’effleure les seins, me touche le cou. Je me serre de plus en plus contre lui. Même sa façon d’émettre un petit râle, qui pourrait me déranger avec d’autres, ne me gêne pas. Il dit « tu m’excites » et dans sa bouche je trouve cela plus agréable que dans celle du Jeune. Au bout d’un moment, il me dit qu’une voiture est derrière. J’avais vérifié avant de faire mon geste et il n’y avait personne. Il faut bien se quitter. « Je t’avais bien dit qu’il ne se passerait rien… sauf ça », ai-je dit en partant. Il était presque 2 heures du matin… et voilà comment s’est terminée ma rencontre meetic la plus encourageante, la plus agréable, la plus romantique.

(A suivre).

This entry was posted on Samedi, avril 28th, 2007 at 15:06 and is filed under Journal. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, or trackback from your own site.