Archive for juillet, 2007

Le Burn-out syndrom ou la première impression est toujours la meilleure (5)

Lundi, juillet 23rd, 2007

Le lendemain je le vois en ligne sur MSN. Je suis de bonne humeur pour une raison que je ne peux pas développer ici. Je lui raconte une anecdote marrante de ma journée au lycée (je me suis presque battue physiquement avec un élève). Puis je lui demande ce qu’il a fait de son côté et il se dit « submergé » par les dossiers. Je préfère mettre fin au chat dans ce cas, et je n’ai pas de nouvelles avant le dimanche soir, soit après trois jours de silence.
Je venais de lire sur le blog d’Anadema que s’il n’y a pas un contact par jour dans la première semaine on peut penser que c’est mort. Mon optimisme sur la suite des événements s’est amenuisé à mesure que les jours passaient sans nouvelles. Puis j’ai changé d’optique parce que je me suis mise à écrire sur cette histoire. Je me suis rendu compte que je n’avais pas de quoi idéaliser ce type… en particulier en restituant le premier chat et en relisant les autres, plusieurs aspects désagréables de sa personnalité me sont revenus : le refus de reconnaître le moindre tort, l’attaque sur mon caractère dès que lui reproche quelque chose, le fait qu’il ne tienne pas compte de ce que je lui dis, tout occupé de ses propres banalités, ses grosses fautes d’accord, signe selon moi d’une réelle faiblesse intellectuelle pour quelqu’un qui a fait de longues études… et pourtant je n’en ai pas tiré les conclusions qui s’imposaient. J’ai du mal à comprendre pourquoi aujourd’hui. Je pense que j’en étais à un stade où je me croyais trop exigente et où j’avais soif d’une relation, coûte que coûte, après des mois de papillonage sur Meetic.
Bref, quand il appelle le dimanche soir, je suis contente qu’il le fasse. Il me demande ce que j’ai fait de mon week-end, je lui réponds rapidement que je suis sortie très tard le vendredi, pas le samedi. Dimanche sport et déjeuner avec des copines avant de m’engouffrer dans les copies qui doivent être corrigées impérativement pour cause de semaine des conseils de classe. Lui s’étale littéralement sur ses soirées, en détaillant le lieu, l’heure à laquelle il est rentré, le caractère branché de l’endroit où il a croisé Romain Duris. Le Burn Out a manifestement besoin de se la péter. Il peut toujours me faire le coup de ses soirées branchées, lui qui n’a pas tellement hésité à me laisser payer ses sushis ! Donc je suis énervée. Et au moment où il me dit qu’il est dans le métro, ça coupe. Je rappelle au bout d’un moment (alors que c’est à cause de lui que ça a coupé). Je lui demande s’il veut me revoir. Commence une discussion catastrophique sur le fait qu’il n’a pas de voiture parce qu’il l’a prêtée à quelqu’un, qu’il a des dossiers importants … il préfère qu’on se rappelle plus tard. Ca ne me plaît pas. Je déteste être entre deux eaux, ne pas avoir de rendez-vous, attendre des coups de fil, donc je lui dis que j’ai besoin de savoir quel jour on se verra. Il parle du jeudi. Huit jours entre deux rencontres, c’est long. Je n’aime pas ça, et je le lui dis. J’ai certainement tort mais je lui en veux pour le coup du week-end branché et parce qu’il a appelé tard. Surtout je me rends compte que je ne le verrais qu’une fois par semaine si on était ensemble, et qu’il ne passerait pas la nuit. Parce que j’habite trop loin… tiens c’est encore de ma faute. Gonflé de sa part : je ne peux pas aller chez lui puisqu’il ne vit pas seul. Il trouve que je me pose beaucoup de questions. Non, j’anticipe des difficultés certaines, ce n’est pas pareil. Il me demande aussi si je veux qu’on arrête. Décidément ça sent le roussi. Je lui dis que j’ai plutôt envie d’apprendre à le connaître, mais que je n’y arriverai pas si on ne se voit jamais. Il me dit que ses amis et sa famille lui reprochent de ne pas leur consacrer assez de temps à cause de son travail. Evidemment il pense peut-être que je veux du sérieux tout de suite, maintenant. Non, je veux juste savoir si ça vaut la peine de l’attendre… La fin de l’échange (qui a d’ailleurs été interrompu une seconde fois) n’est pas chaleureuse.
Je sors éprouvée de ce coup de fil. Je sais que c’est déjà la fin. Je décide de ne pas le contacter, d’attendre qu’il le fasse. Je pense que d’ici jeudi soir on décidera de se voir ou non. J’ai raconté toute l’histoire au Menteur, qui m’a dit «il ne risque pas de te rassurer et de diminuer tes angoisses / or je crois que tu as besoin d’être rassurée ». Il a raison, comme toujours… je décide néanmoins d’attendre le jeudi en question.
Le lendemain lundi je passe un peu de temps sur Meetic et je chatte avec un autre (voir le prochain post !), que j’avais évité toute la semaine et qui me remotive brusquement, comme c’est étrange ! Le Burn Out est en ligne, je le vois tout de suite puisqu’il s’était mis dans la liste de mes « amis ». Il a même visité ma page, mais on ne s’est pas contacté.
Mercredi je découvre qu’il est marqué « on chat ». Rien de bien étonnant, mais il n’est pas sur MSN, bizarrement. Et il m’a retirée de sa liste des amis. Je vois : il espère filer à l’anglaise, lui qui avait écrit dans une expression hideuse et prétentieuse «moi je confère une grande importance à la courtoisie en toute circonstance ». Ca ne se passera pas comme ça, je veux qu’il crache ce qu’il a à me dire :

Voilà un petit résumé de sa personnalité. Il fait décidément des fautes énormes, je ne peux que le mépriser pour cela. Sinon, je commence par une touche humoristique qu’il ne relève pas. Forcément, il n’a AUCUN HUMOUR ! Ce type se prend bien trop au sérieux pour cela. Ensuite la fuite. Le même mec qui parlait de manque de respect sur Meetic espère me retirer de sa liste et partir manger, sans doute ne plus donner de nouvelles. Son comportement est certainement plus grossier que mon langage!
Cet empoté le trouve trop cru, parce que j’utilise le mot « queue » ! Je pense qu’il est choqué parce qu’il est particulièrement nul sur le plan sexuel : il éjacule rapidement, n’aime pas les filles qui « mouillent », ne lèche pas, n’a pas la moindre idée de ce qu’est un orgasme féminin, s’offusque quand des filles proposent du sexe sans chichis*… bref sa première rencontre avait bien fait de lui dire qu’il était « coincé du cul ». Je suis contente qu’elle ait eu l’occasion de le lui dire, même si ça ne changera rien parce qu’il est beaucoup trop orgueilleux pour se remettre en cause.
Mon côté angoissé et stressé, je savais qu’il allait m’en parler. Mais il est lui-même très stressé par son boulot dont il parle beaucoup trop. Ce n’est pas moi qui cours à la crise cardiaque… et je serais moins stressée au téléphone s’il était plus agréable, c’est sûr. J’ai remarqué avec le suivant que j’étais beaucoup plus détendue avec un type doux et peu stressé : une partie de mon stress avec le Burn Out venait du sien, cela me paraît évident.
J’ai gardé un très mauvais souvenir de ce mec parce que j’ai été dans un déni total quant à sa personnalité. Au départ j’étais assez désolée, non de la rupture qui était évidemment inévitable, mais de la façon dont ça s’était passé. En effet, je lui ai offert sur un plateau l’occasion de me dire ce qu’il pensait de moi, sans que je puisse lui répondre. Je t’imagine déjà, lecteur, tout content de me dire que tout ça c’est de ma faute, que s’il s’est montré grossier avec moi c’est parce que j’ai couché avec lui tout de suite et patata. Je connais d’autres hommes qui restent courtois en toutes circonstances et c’est sur eux que je souhaite me concentrer.
Et puis finalement le Burn out était tellement con qu’il m’a recontactée quelques semaines plus tard comme si de rien était. M’expliquant qu’on n’avait pas rompu mais qu’on s’était seulement “pris la tête” et qu’on avait “cessé de communiquer”. Je lui ai donc dit tout le bien que je pensais de lui, et lui a continué la conversation sans comprendre que j’étais en train de règler mes comptes avec lui (presque au sens propre en lui rappelant l’épisode des sushis) puisqu’il m’en donnait l’occasion. Désolée lecteur, le chat en question est perdu (je compte tenter une opération sauvetage, je te tiens au courant).

* Là je ne parle pas de moi mais de sa première rencontre Meetic.

Le Burn-out syndrom ou la première impression est toujours la meilleure (4)

Jeudi, juillet 5th, 2007

Si je mets encore autant de temps à poster, c’est parce que je n’ai plus du tout envie de continuer de raconter cette histoire. Je suis dégoûtée par ce blog et le débat sempiternel et sans intérêt qu’il suscite, à savoir une fille est-elle une salope si elle couche / suce le premier soir. Par naïveté, je pensais qu’à ce stade de libération sexuelle on n’en était plus là. J’avais tort. Et je déteste aussi la concupiscence d’adolescents attardés des quelques commentateurs qui ne peuvent pas s’empêcher de ricaner bêtement dès qu’on emploie des termes explicites.
Heureusement que ma ligne de conduite personnelle me pousse à toujours terminer ce que j’ai commencé. Je ne laisserai donc pas ce blog en plan, mais je vous garantis que ses jours sont comptés.
Je vais donc reprendre le fil de l’histoire telle que je l’ai écrite l’an dernier.

Je chatte avec le Burn Out le lendemain (28 février 2006) vers 23h00. Je le préviens que je préfère ne pas chatter avec les gens que j’ai déjà rencontrés, parce qu’en gros le chat sert à filtrer, que je préfère entendre sa réaction au téléphone. La vraie raison : je pense qu’il faut sortir le plus vite possible des habitudes « Internet » quand on commence une relation. Donc il m’appelle un peu plus tard. On parle de la veille, et du premier pas… qu’il avait franchi tout naturellement.
On prévoit de se voir le lendemain, vers 20h30 après son travail, chez moi. Je lui propose de commander, n’ayant ni le temps ni l’envie de faire à manger. Je ne suis pas une bonne cuisinière, et je me lance rarement à l’aventure avant de bien connaître quelqu’un, de peur d’être jugée là-dessus.
Le lendemain mercredi, j’ai beaucoup de choses à faire avant qu’il arrive. Je ne peux pas imaginer un rendez-vous galant sans prendre une douche au préalable (alors que beaucoup de mecs viennent directement du boulot) et je dois aussi faire un peu de ménage et un nouveau cours. Bref je suis à la bourre, je fais le cours à toute vitesse, un peu survoltée sachant qu’il peut arriver à tout instant et que je devrais lui expliquer que je n’ai pas le choix. Il est en retard et cela m’arrange vraiment. Quand il arrive, je finis juste, mais je dois imprimer, rassembler tous les cours prévus pour le lendemain, c’est-à-dire récapituler les sept heures de cours (c’est énorme, je sais !) dans ma tête pour être sûre de ne pas oublier un document important, vérifier que je n’aurai pas de photocopies à faire en catastrophe.
Tout ça pour expliquer que je suis un peu speed, et je dois lui paraître bien stressée, même si ça n’a dû durer qu’un quart d’heure. Il s’assoit dans le salon, mais moi je suis entre ma chambre et mon bureau, je lui demande de venir me tenir compagnie qu’on discute un peu pendant que je fais ce que j’ai à faire. Il est en costume, pas comme l’autre soir. Je lui dis qu’il me fait craquer, parce que c’est vrai, j’adore les mecs en costume.
On commande et on passe une partie de l’attente sur mon lit. Il me caresse le pied, c’est tout. On ne s’est pas embrassé. Quand il était arrivé, il avait fait mine de me faire la bise et j’avais fait exprès de ne pas tourner la tête pour qu’il soit obligé de rester plus longuement sur une joue, et marquer ainsi qu’on est autre chose que des amis.
Ensuite la commande arrive, et il faut bien payer. Il a l’air embarrassé, de chercher je ne sais quoi. Moi je n’ai pas de liquide donc je fais un chèque pour nous deux. Je pense qu’il va me rembourser ensuite, ce qu’il ne fait pas. Mais chose plus étonnante, il ne m’a pas remerciée. Là c’est tout de même le comble. Un rat, décidément. On a d’ailleurs discuté bien plus tard de nos revenus respectifs, et je gagne largement plus que lui, mais ce n’est pas une raison.
Donc la discussion se poursuit en mangeant les sushis, on parle notamment de son mode de vie malsain : il travaille trop (il termine systématiquement vers 20h30 tous les jours, travaille souvent le samedi), ne fait pas de sport, mange n’importe comment, s’essouffle rapidement, a déjà des kilos en trop à 30 ans. Il me dit qu’il a l’intention de reprendre le sport le week-end et de manger moins le soir. Cette discussion me gêne un peu parce qu’il y a un décalage entre nous donc j’oriente cette histoire de régime sur des questions de santé plutôt que sur le physique. Et je lui prédis une crise cardiaque à 40 ans.
C’est très sérieux. Si j’analyse son caractère, je pense qu’il est ou sera victime du burn-out syndrom. Cet avocat m’a parlé de la misère humaine qu’il côtoie quotidiennement : il rencontre des femmes battues ou qui ont été violées, des étrangers sur le point d’être expulsés, bref des situations dramatiques dont l’issue se résume parfois littéralement à une question de vie ou de mort. Il a donc besoin de se blinder… il en devient cynique et en tire un fort sentiment de supériorité : il parle beaucoup de son travail, il monologue presque, tout en se plaignant des gens qui font de même (mais ce type a le don de reprocher aux gens ses propres défauts). Les gens qui se plaignent d’être stressés le font doucement rigoler, lui sait ce qu’est que le vrai stress. Il a reconnu que j’ai un boulot stressant (les enseignants sont eux aussi victimes du burn-out), mais il m’a finalement reproché de l’être trop, j’y reviendrai.
Le burn-out syndrom conduit aussi à une mauvaise image de soi. Dans le cas de ce type, je pense qu’il y a un malaise à la base. Il cherche clairement à se valoriser par son métier mais aussi par son mode de vie et ses sorties. Et la mauvaise image qu’il a de lui-même ressort dans la volonté quasi-délibérée chez lui de se fritter avec les gens pour les pousser dans leurs retranchements, et voir s’ils auront envie de découvrir ce qui se cache derrière : c’est ainsi qu’il a justifié le ton de notre premier chat. Je trouve que c’est totalement immature. Je pense à mes élèves : l’agressivité est une façon pour eux de dire « accepte moi tel que je suis ». Il a besoin de se rassurer en s’imposant de cette manière aux autres. « Si tu m’acceptes comme je suis, alors peut-être que je m’accepterai aussi »… je sais ce que c’est parce que j’ai souvent dû faire le même raisonnement semi-inconsciemment.

Quand on a fini de manger, je lui dis que je le trouve plus distant que lors de la rencontre précédente. Il m’avoue que c’est parce qu’il ne veut pas s’exciter et m’exciter si j’ai mes règles ! Je me rappelle qu’au téléphone j’avais laissé planer le doute à ce sujet parce que je ne savais pas si j’aurais envie de coucher avec lui (such a bad kisser) et que les règles sont quand même l’excuse royale. Mais je ne les ai plus, et je le lui dis. Je trouve agréable l’idée qu’il vienne me voir sachant qu’on ne va pas baiser*.
Il est sur la même longueur d’ondes que l’autre soir, me dit-il, donc on se rapproche. On finit au lit. Il embrasse un peu mieux que l’autre soir mais je ne suis toujours pas emballée. Les préliminaires ne sont pas exceptionnels mais sans doute se croit-il doué parce qu’il me branle cinq minutes. Il me demande ce que j’aime, je ne lui réponds pas : je ne veux pas qu’il se force à faire quelque chose dont il n’a pas envie puisqu’apparemment monsieur n’aime pas quand les filles sont trop humides !!!! (Authentique : il m’avait parlé d’une de ses ex était obligée de s’essuyer avec un mouchoir, la pauvre !). Ensuite quand on fait l’amour il éjacule en moins de cinq minutes. Le peu qu’il y a eu était loin d’être désagréable, mais comment fait-il pour me demander si j’ai joui ? Tous les indices convergent : il n’est pas du tout expérimenté et manque cruellement de maturité sexuelle.
En attendant, il me dit qu’il a l’intention de poursuivre notre relation. Mais on n’a pas prévu de se revoir en tout cas pas le week-end suivant parce qu’il énumère toutes les soirées qu’il a prévues. Je trouve cela très désobligeant.
Il part vers deux heures du matin. En voilà un qui ne passe pas la nuit. Zut alors, ma bonne résolution pour l’année 2006, tenue jusqu’à présent, était de ne pas rester avec un mec qui ne passe pas la nuit. Mauvais présage.

*Oui, c’est très surprenant de ma part puisque je n’hésite pas à coucher dès le premier soir. Mais je ne suis plus à une contradiction près.

(A suivre)