Archive for mars, 2007

Le Réparateur de PC ou le plan cul évité (2)

Vendredi, mars 30th, 2007

C’est peut-être l’épisode meetic dont je suis la moins fière, ex-aequo avec le Blaireau diplômé. Alors je vais prendre quelques précautions: il est évident qu’il y a des choses à redire sur mon comportement, mais c’est inutile de me le rappeler dans vos commentaires, dans la mesure où j’en suis consciente et que cet épisode date d’il y a plus d’un an*.

Ceci étant dit, voici le récit d’un mauvais souvenir.
Inutile de rappeler qu’avec le Réparateur de PC, je pensais tomber sur un type gentil. Le problème, c’est qu’il n’était pas très fin.
Lundi 6 février on a chatté parce que je voulais savoir en gros ce qu’il avait dans la tête à propos des plans cul… et à propos de moi par la même occasion. Il m’a répondu que je lui avais plu avec cette fameuse phrase tellement élégante (« tu es une jolie perle que j’ai envie d’enfiler » !). Même si je me souviens qu’il ne m’avait pas fait un effet terrible, je me suis laissée tenter. Après tout, j’avais envisagé quelque chose le jour de la rencontre… Ce qui me motivait avec lui, c’est que je pensais qu’il ne me traiterait pas comme m’avait traitée le Jeune, dont je lui avais raconté l’histoire. « Pourquoi te traiter comme de la merde? je t’estime beaucoup », m’avait-il écrit ce soir-là.
Le lendemain il m’a contactée vers 23h00. J’avais avalé un somnifère qui était en train de me faire beaucoup d’effet. Comme j’avais du mal à taper, je lui ai demandé de me téléphoner. Là j’ai été évidemment particulièrement coquine. On s’est donné rendez-vous pour le jeudi suivant, avec du sexe au programme.

Jeudi arrive, et il téléphone vers 18h00 pour dire qu’il arrivera tard… 20h00. Je m’étonne, parce que pour moi 20h00 ce n’est pas tard. Et comme je pense être un peu à la bourre dans mes préparatifs, je reporte à 20h30, en précisant qu’il ne faudrait pas qu’il arrive en avance comme la dernière fois (je n’aime pas que les gens arrivent en avance, c’est la meilleure façon pour qu’ils me dérangent). Je ne suis pas très aimable, mais je ne m’en fais pas… Et puis je prononce la phrase qui tue : « tu as compris que j’étais sous influence l’autre soir… tu vois ce que ça veut dire ». Il dit oui, il a compris et il raccroche assez rapidement. Je suis un peu embêtée parce que je ne sais pas s’il a compris. Cela veut dire que je me réserve la possibilité de ne pas coucher (même si je pense qu’il y aura au moins des câlins) s’il ne me plaît pas assez finalement. Mais je suis quasi sûre qu’on va le faire.
L’heure arrive : personne. Une heure passe… je téléphone chez lui (je n’ai que son fixe) : répondeur. Je me dis qu’il a dû se tromper d’heure, qu’en disant qu’il viendrait tard il voulait peut-être dire 21h00 puis 21h30 avec mon report d’une demi-heure. 22h00 : je pense qu’il a eu un sacré empêchement. Puis, je le vois tranquillement en ligne sur MSN :

Ce chat dure 1h50 en tout (j’ai supprimé la suite) les premiers échanges sont très lents, ce qui augmente ma détresse. Je m’en veux évidemment de manquer de prudence dans ce que je dis, de paraître froide au téléphone, mais je lui en veux encore plus de me traiter avec autant de désinvolture. Au début du chat je trouvais qu’il pouvait tenir la main du Jeune. En plus, je dois attendre ses réponses et à chaque fois je crains le pire. Je suis sur les nerfs.
Au bout d’une demi-heure de chat je me mets à pleurer. C’est la première fois pour un mec de Meetic, alors que c’est loin d’être celui qui m’a fait le plus d’effet. Je décide d’ailleurs qu’on ne se verra plus. Lui voulait me revoir une fois qu’il a compris son erreur, mais c’était trop tard. Tant mieux s’il s’est mordu les doigts d’avoir eu un tel comportement. Je ne regrette pas du tout cette décision. Ce type ne me plaisait pas énormément physiquement mais j’avais envie de tendresse et je pensais qu’il pouvait m’en offrir, avec un peu d’estime justement. Donc si lui aussi me traite mal que va-t-il m’apporter ?
Et puis cette façon de ne rien assumer… Il aurait pu ne serait-ce que téléphoner pour dire qu’il ne venait pas me voir parce que je n’avais pas l’air motivé. Au lieu de cela il a fait l’autruche… puis de l’humour déplacé. Non, vraiment, ce mec est un plouc. D’ailleurs il m’a ensuite proposé d’aller avec lui aux soirées Meetic live : il a vraiment une case en moins !

*Pour mémoire: je n’ai plus jamais proposé de sexe à un homme qui ne me plaît qu’à moitié, je n’ai jamais plus volontairement téléphoné à quelqu’un ayant consommé des somnifères, et d’ailleurs j’ai réduit ma consommation dédits somnifère à des dosages modiques.

L’Erotomane ou le plan cul refusé (2)

Dimanche, mars 18th, 2007

Le vendredi soir donc, on a rendez-vous à Pyramides, pas loin du restaurant. Je le trouve plutôt pas mal, mais il renifle toutes les quinze secondes et je n’aime pas ça. Au restaurant, je lui dis qu’il a l’air enrhumé et je fais semblant de chercher des mouchoirs dans mon sac sachant très bien que je n’en ai pas. Il me répond qu’il en a… alors pourquoi ne s’en sert-il pas ? Lorsqu’on commande, je me rends compte que le menu le moins cher est tout de même à 49 euros. Je suis extrêmement gênée et je le lui dis. Il me répond que ce n’est rien, qu’il invite souvent ses amis. Je ne savais pas qu’il gagnait bien sa vie, j’avais plutôt supposé le contraire.
Il me conseille de prendre le menu justement pour que je puisse goûter un peu de tout (il parle Japonais et s’y connaît bien). Lui commande une tête de poulpe !! Ca colle bien au personnage : expérimentateur, toujours à la recherche de nouvelles sensations.
Dès qu’il se met à manger, il me déçoit une fois de plus parce qu’il a un défaut rédhibitoire à mes yeux : il fait du bruit en mangeant ! Ca y est, je sais que ce ne pourra jamais être sérieux avec lui, c’est impossible, je ne supporte pas ça. Je me demande même si je n’ai pas esquissé un mouvement de recul quand je m’en suis aperçu.
D’ailleurs on rame pour trouver un truc à se dire, ce qui est tout de même très rare avec moi. Dans aucune des mes rencontres Meetic je n’ai eu de mal à parler. Là notre sujet principal est la nourriture, sinon pas grand chose. Il n’a aucune question à me poser sur mon métier parce qu’il connaît déjà des profs… c’est dommage, parce que c’est bien pratique quand je n’ai pas envie de flirter : j’ai toujours une anecdote toute fraîche à raconter. D’ailleurs son manque de curiosité à ce sujet m’étonne presque.
Résultat (provisoire) des courses : une addition à 116 euros (le record du Libanais est battu), une gêne persistante, la certitude que je ne pourrais jamais être en couple avec lui, un léger dégoût physique qui empêche un éventuel plan cul.

En même temps, je n’allais pas le planter là alors qu’il m’avait offert un tel resto. Je lui propose qu’on aille boire un verre ailleurs. On va dans un café à Palais Royal. Je paye les deux premières tournées de bière, lui la dernière. Là ça se passe beaucoup mieux, l’alcool aidant de mon côté. On parle quand même de choses et d’autres de mon métier, et son analyse est intéressante. Puis, évidemment, on passe à notre sujet favori à tous les deux, surtout une fois que je suis légèrement éméchée : le sexe. Il est d’ailleurs heureux que ma langue se délie et me le fait remarquer. Je lui raconte quelques plans cul de Meetic, du fait que ça s’était toujours passé chez moi. Je lui parle du problème de manque de respect entre les meeticiens. Je lui demande s’il est du genre à ne pas rappeler, et il me raconte qu’une fois il n’a pas rappelé parce que vraiment la fille l’avait horripilé. Qu’elle était montée chez lui et qu’elle lui avait imposé le fait de rester (alors qu’ils n’avaient rien fait). Moi je lui dis que dans ce genre de cas j’aurais dit « je pars » et j’aurais appelé un taxi. Il me touche la main en coup de vent et me dit qu’il m’aurait alors demandé de rester. Donc je lui plais un minimum. Je suis assez embêtée parce que du coup la balle est dans mon camp.
Plus tard, je me masse un peu le dos car il me tire, et je lui explique mon geste par le fait que j’ai les muscles noueux dans le dos. Evidemment, il propose de me masser, je dis « non ça va » de l’air le plus détaché possible. En même temps, je me pose déjà des questions. Il ne me dégoûte plus, il ne renifle plus. Il a l’air très expérimenté et je me demande si coucher avec lui ne serait pas une expérience intéressante.
En même temps, on parle de sexe et j’en apprends plus sur ses pratiques. Il a l’air de bien aimer le SM par exemple, mais le SM léger (je ne sais pas quelles sont ses limites d’ailleurs). Je lui demande s’il est du genre à aimer qu’on se pisse dessus, il me dit qu’il n’est pas branché là-dessus. Ca me rassure. Mais ensuite on parle de la sodomie et je lui demande sans y penser s’il s’est déjà fait enculer, il me répond oui. Tiens, je n’y avais pas pensé avant, mais cela ne m’étonne pas plus que cela qu’il soit bi ! Il me dit qu’il est hétéro à 90%, que les hommes ne l’intéressent pas en tant que tel mais que de temps en temps leur sexe oui. Bon, je prends cela à la rigolade mais je me dis que vraiment être avec lui ne serait pas possible après une telle révélation. Pour le plan cul je continue à m’interroger.

On finit par être chassé du café à minuit. Il propose d’aller ailleurs et même continuer comme ça jusqu’au bout de la nuit. Je lui dis que je vais rentrer parce que je bosse le lendemain. Il m’accompagne au métro et on prend ensemble la ligne 14 pour faire une station jusqu’à Châtelet, là où il habite. En même temps, il pouvait rentrer à pied chez lui, donc je commence à me demander jusqu’où il compte me raccompagner. Ca m’arrangerait bien qu’il parte, en fait. Je lui pose la question avant d’arriver sur mon quai. Il me dit qu’il ne prendra pas ma ligne à moins que je l’invite chez moi. Je ne sais pas quoi faire, je suis partagée entre l’envie de voir ce que c’est que de coucher avec un érotomane qui aime les plaisirs raffinés et l’envie de fuir pour exactement les mêmes raisons. Je lui dis que j’hésite. Juste avant que le métro n’arrive, il me dit « tu n’en as pas envie donc moi non plus ». Il avait sans doute raison, mais je pense qu’avec un peu d’insistance je risquais d’accepter.
En y repensant, je ne pense pas lui avoir fait un tel effet et je n’ai pas l’impression qu’il ait cherché à me séduire. D’ailleurs il n’avait rien du séducteur. Un truc m’a interpellée dans le chat qu’on a échangé le lendemain vers 19h30 : il se trouve « moche » et je n’ai pas eu le temps de rectifier.

Voici d’ailleurs le chat en question, version intégrale :

En y réfléchissant, je suis contente de ne pas avoir cédé à une tentation qui n’était somme toute qu’intellectuelle et pas étayée par une réelle attirance physique. Je me suis rendu compte que pour un plan cul, je préférais céder au Réparateur de PC, un type plus “classique” et donc plus rassurant dans ses désirs et sa sexualité, plutôt qu’à l’Erotomane, même si je me demanderai toujours si je ne suis pas passée à côté d’expériences nouvelles qui m’auraient peut-être plu.