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Le Libanais : bilan d’une obsession. Retour sur le trentenaire célibataire parisien

Lundi, octobre 16th, 2006

L’histoire du Blaireau marque une rupture dans mon aventure meeticienne. Dans mon esprit, il y a en effet une première période, fin 2005, où je me suis laissée porter par les événements parce que je ne maîtrisais pas tellement l’outil Meetic et que je n’avais pas une grande confiance en moi, et la seconde période, début 2006, où j’ai largement repris les choses en main.
Ce changement vient de plusieurs prises de conscience. Premièrement je pouvais plaire physiquement, et je n’avais plus besoin de coucher avec plein de monde pour m’en rendre compte. Deuxièmement l’histoire du Blaireau m’avait montré que les hommes ne sont pas toujours de grands esprits éclairés qui acceptent réellement la libération sexuelle des femmes. (Constat amplement confirmé à la lecture des commentaires de ce blog). J’ai compris alors qu’il me revenait de filtrer au préalable les mecs selon la façon dont ils envisagent la sexualité féminine. En aucun cas le « garçon formidable » ne devrait avoir à l’esprit des catégories telles que « fille bien » ou « salope», c’est-à-dire l’opposition séculaire entre la maman (ou « la mère de mes enfants ») et la putain, qui n’a pas encore volé en éclat, contrairement à ce que je pensais naïvement.
La dernière prise de conscience concerne le Libanais et l’emprise qu’il avait dans mon esprit.
Il est évident que parmi les hommes que j’ai rencontrés, c’est lui qui m’a le plus obsédée, au moins pendant un mois, décembre 2005. Je connaissais ses horaires et je me connectais au moment où il l’était aussi. S’il ne l’était pas, j’avais tendance à trouver Meetic sans saveur et ne pas y rester. A peu près dix jours après notre rencontre, nous ne nous contactions seulement pour chatter : je n’avais pas l’espoir de le revoir, je savais que je ne pouvais rien attendre de lui ou alors du cul plus qu’hypothétique. Un ami à qui j’avais lu des extraits de chat pendant les vacances de Noël m’avait dit « mais Saskia c’est un salaud ! » surtout à cause d’une horreur qu’il m’avait servie : « pas envie en fait /de te faire jouir » parce que selon lui j’en avais justement trop envie. Mais bizarrement je ne le prenais pas mal parce que je m’amusais. Je m’étais d’ailleurs inventé un personnage de libertine absolue, qui n’était pas moi. Or, ce personnage a fini par me lasser. Il ne m’amusait plus, surtout à cause du Blaireau qui l’avait interprété de travers. J’ai donc mis au point les choses avec le Libanais, lors de notre avant dernier chat.
Il venait de faire une rencontre et avait commencé une histoire (qui finalement n’a duré que deux semaines, je l’ai appris plus tard) et je lui ai reproché de papillonner parce qu’il était quand même connecté à Meetic. Il m’a demandé un petit update de mes rencontres, ce que l’on faisait régulièrement.

Ensuite je continue l’histoire… et je lui parle du Jeune, dont je reconterai l’histoire dans le prochain post.

Pourquoi est-ce que je dis au Libanais que je suis affolée par les trentenaires célibataires ? Voici ma dernière prise de conscience de la fin 2005. Vers janvier-février, j’ai commencé à écrire sur mes rencontres et en particulier sur le trentenaire célibataire parisien qui sévit sur Meetic. Je serais bien incapable d’écrire un tel texte aujourd’hui parce que je ne vois plus exactement les choses ainsi, mais je vous livre tout de même ce portrait robot, brut de décoffrage :

Le trentenaire célibataire passe beaucoup de temps au bureau. Donc il ne peut pas rencontrer de filles ailleurs que sur Meetic, où il recherche systématiquement des vingtenaires, parce que le trentenaire célibataire est persuadé que les filles vieillissent plus mal que les hommes et que celles de leur âge ne cherchent qu’à les piéger et à leur faire des enfants. Le trentenaire célibataire croit au départ chercher une relation sérieuse sur Meetic, en fait il multiplie les plans cul dès son inscription, puis, comme de tout, il se lasse. Il se lasse notamment de tomber sur des filles désespérées qui s’accrochent une fois qu’il les a sautées.
Le trentenaire célibataire a beaucoup baisé dans sa vie, donc il ne s’excite que pour du cul insolite (sodomie, plans à plusieurs, échangisme, voyeurisme, SM, etc.) sinon la baise classique ne l’intéresse plus. Il est parfois si peu motivé qu’il n’arrive pas à la lever. Le trentenaire célibataire n’est prêt à y retourner que s’il a des « sentiments » pour la fille avec laquelle il couche. La position préférée du trentenaire célibataire est la levrette. Il est rare que le trentenaire célibataire lèche, même si sa partenaire le suce, ce qu’il encourage évidemment, à moins d’avoir des « sentiments ». Sous aucun prétexte le trentenaire célibataire ne passe la nuit, ou alors seulement s’il a des « sentiments ». Faut pas déconner, il doit retourner au bureau le lendemain et c’est pas confortable de dormir à deux. Surtout c’est plus facile de sauter une fille que de dormir avec.
On l’aura compris, le trentenaire célibataire garde toute sa tendresse et son romantisme pour les filles pour qui il a des « sentiments ». Seulement voilà, le trentenaire célibataire a beaucoup de mal à rencontrer une fille pour qui il peut développer des « sentiments ». Le trentenaire célibataire a souvent eu une longue histoire avec quelqu’un pour qui il avait des « sentiments » et puis il s’est fait larguer et en garde un souvenir cuisant. Il le fait payer aux autres. Les autres sont des « plans » dont on peut disposer, qu’on peut ne jamais rappeler, qu’on traite avec une désinvolture caractérisée. Le trentenaire célibataire ne promet jamais rien. Il refuse de faire des projets plus de trois jours d’avance. Il refuse systématiquement de partir en week-end avec une meetic girl, c’est trop d’engagement. Quand il veut la larguer, il ne résiste pas à la tentation coucher avec elle une dernière fois juste avant.
Un jour le trentenaire célibataire retire sa fiche et disparaît dans la nature.