Archive for juin, 2006

L’Impuissant ou la question incongrue

Lundi, juin 19th, 2006

Le lendemain après-midi de sa première annulation, soit samedi, la Crise cardiaque n’a pas encore appelé. Bon, je me doute qu’il a autre chose à penser, mais je ne suis pas ravie. Je retourne sur Meetic avec la vague idée de trouver quelqu’un d’autre au cas où la Crise ne me ferait aucun signe.
Je reçois le chat d’un mec qui ne correspond pas à mes critères habituels : trente-six ans (trop vieux), divorcé et sans photo. En général je ne réponds pas aux types sans photo. Le peu de fois où je l’ai fait, je me suis fait insulter parce que je suggérais que le physique avait tout de même de l’importance dans le cadre de rencontres amoureuses… je trouve assez terrible l’hypocrisie qui consiste à dire que cela ne compte pas : ce n’est pas un entretien d’embauche tout de même ! J’ai le droit de discriminer avant de faire venir des hommes dans mon lit ! Le pire, c’est que si les mecs me contactent, c’est précisément parce que j’ai mis une photo sur ma fiche, mais ils pensent certainement que pour les filles, c’est pas pareil…
En lisant le message du trente-six ans, je m’aperçois qu’il m’invite à aller voir sa page personnelle, où figurent des photos de lui. Je vais voir et j’approuve. Que me dit-il d’autre ? Ah oui, il veut me poser une « question incongrue ». Hé hé, je sens qu’il va me parler de cul. Je l’invite à poser sa question. Evidemment j’avais vu juste : il me demande ce que je pense de la sodomie. Décidément c’est une épidémie…
Un mois avant, je n’aurais pas répondu à une question pareille, qui implique que la rencontre éventuelle sera essentiellement orientée fesses, c’est le cas de le dire. Mais depuis lors, j’avais repris confiance en moi sur ma capacité à plaire physiquement, surtout j’avais repris goût au sexe et j’avais le sentiment de ne pas en avoir beaucoup profité.
Donc je réponds un truc comme « encore ! mais c’est une véritable épidémie, un type [le Libanais bien sûr] m’a proposé un plan sodomie hier ». Donc en parlant d’un autre, je me présente comme une adepte des plans cul sur Meetic. A vrai dire je ne me vois pas tellement avec un mec de son âge… donc je m’en fiche.
Je lui dis que je n’ai pas l’intention de le rencontrer parce qu’il ne correspond pas à mes critères et qu’un plan sodo ne me branche pas. Lui m’explique qu’il pose cette question pour voir si la nana est ouverte, pas trop coincée, et qu’il ne cherche pas particulièrement des plans sodo, plutôt des rencontres intéressantes. Bref, on se téléphone et il propose une rencontre le lendemain même. Comme il n’y a ni enjeu ni effort (on habite à deux rues l’un de l’autre), j’accepte. C’est la première fois que je rencontre quelqu’un qui ne correspond pas à mes critères… donc je nous sais condamnés à terme.

On se retrouve en fin de matinée le dimanche et on va dans un café que l’on connaît tous les deux (un café où j’ai emmené quatre plans cul différents en tout, je me demande ce que pensent les serveurs de moi). On parle de nos rencontres respectives. Lui a vu une autre Meeticienne la veille, il l’a embrassée mais n’avait pas envie d’elle, il pense qu’il ne la verra plus… je trouve que c’est un peu cavalier d’embrasser les gens et de ne pas les rappeler et je lui fais la remarque. Il m’explique qu’il en est arrivé à un point où coucher avec les filles ne l’excite plus autant, qu’il lui arrive de ne pas jouir…
En attendant, il me plaît. Il est très grand, mignon, il a un regard mélancolique, sa conversation ne me laisse pas indifférente. Il me cuisine et je le laisse faire, je réponds à toutes ses questions. Il a envie de me toucher les mains, les bras, les cheveux, le dos, et je le laisse faire. J’aime bien, tout simplement. Il me dit que je suis très « malléable » comme fille (je me demande encore si ça tombe dans la même catégorie que « fille facile »).

Quand on sort du café il me fait une proposition incongrue : une « sieste » (ou était-ce un massage ? Je ne me souviens plus.) A noter qu’il ne me propose pas de baise.
On arrive chez moi et on se serre l’un contre l’autre. J’ai la nette impression que ce type a besoin d’être câliné, et c’est tant mieux. On se déshabille tout doucement, on s’embrasse, jusqu’ici tout va bien. Et puis je mets la main sur son sexe, et je m’aperçois qu’il ne bande pas. Là je suis tout de même étonnée à ce stade d’intimité… J’ai du mal à cacher ma déception. Il me fait remarquer qu’il n’a pas été question de faire l’amour mais d’une sieste, même si pas chaste du tout !
On est resté plusieurs heures au lit à se faire des câlins. Il n’est pas impuissant puisque je l’ai réveillé en le suçant un peu mais il a manifestement des gros problèmes professionnels qui le préoccupent beaucoup et qui l’empêchent de bander. D’autre part, il m’explique que dorénavant, avec les filles dont il n’est pas amoureux, il a du mal à s’exciter pour autre chose que des plans insolites, comme la sodomie justement.
Cet après-midi n’a rien de glauque puisque la tendresse remplace le sexe. La tendresse avec un parfait inconnu… eh oui c’est possible mais ça dépend avec qui. Là on a senti mutuellement que ça collait. Il me dit qu’il y a peu de filles avec lesquelles il pouvait faire ça. Il m’appelle « mon petit chat » ou « ma chérie », tout en précisant bien que cela ne veut rien dire, il devait sans doute se méfier des filles qui prennent ces petits noms comme des signes d’attachement. Moi ça m’a fait rire.
Sinon il m’a beaucoup flattée, sans doute pour compenser le fait que je ne le faisais pas bander. Il a le don de tout analyser (j’ai même dû le faire taire à certaines reprises parce que de mon côté j’apprécie les moments de silence au lit), et il a examiné mon corps centimètre carré par centimètre carré et il a tout commenté, par exemple il a remarqué que j’avais des articulations (cheville et poignées) très fines, ce que personne ne m’avait jamais dit. Moi je lui ai dit qu’il était beau. Lui aussi avait besoin d’être rassuré.
Il était clair que cette rencontre n’allait pas donner grand chose de plus. Je lui ai suggéré de m’appeler « quand il sera en forme », pas très élégant, je sais. A cette époque j’avais encore l’espoir de revoir la Crise cardiaque, je pensais que l’Impuissant ne serait qu’un intermède.
Le lendemain j’ai remarqué qu’il avait supprimé sa fiche de Meetic… bizarre, bizarre. Quand j’y repense, je ne l’ai pas trouvé très bien et j’espère sincèrement qu’il va mieux. Mais il n’a pas appelé, donc moi non plus. Peut-être que je le croiserai dans le quartier un de ces jours. J’aimerais vraiment savoir ce qu’il devient.

La Crise cardiaque ou l’espoir romantique déçu

Mardi, juin 13th, 2006

Compte tenu de la motivation fulgurante du Libanais à l’idée de me revoir, j’ai programmé non pas un mais deux rendez-vous pour le week-end suivant. Finalement un des deux s’est décommandé (j’ai su pourquoi deux mois plus tard, une histoire de famille).
Celui qui restait me paraissait peut-être un peu terne en chat, il ramait pour trouver un truc à dire… c’était du genre à me demander de lui conseiller un bouquin ou quel était le dernier film que j’avais vu… je n’attendais pas grand chose de notre rencontre prévue le samedi à 19h00 à République, surtout parce que je savais désormais qu’il ne faut jamais espérer quoi que ce soit avant de voir les gens en vrai. En tout cas on avait tous les deux quelque chose à faire après, donc pas de coucherie intempestive au programme.
Quand je l’ai aperçu, il y avait beaucoup de monde. Il me paraissait tellement grand et beau (mieux que sur sa photo !!) qu’au début je ne l’ai pas trop regardé en pensant que je rêvais si je croyais que c’était lui… quand j’y pense, un quasi coup de foudre.
Il m’emmène dans un café. Tout est un peu bancal. On nous met sur deux chaises côte à côte au bout d’une table, pas très intime tout ça, mais en même temps, on se retrouve assez proches et c’était pratique pour qu’il voie mes jambes ! Le type est très nerveux, fume cigarettes sur cigarettes… Pour augmenter un peu plus son malaise, il croise une fille et lui parle quelques minutes, et quand il se rassoit il m’apprend que c’est une ex ! Il est tellement nerveux qu’il bouge ses jambes frénétiquement : je lui pose la main sur le genou pour lui suggérer de se calmer, je le regarde dans les yeux et je lui souris pour bien lui montrer qu’il me plaît. Quand on sort du café au bout d’une heure environ on marche un peu vers le métro. Dans le fil de la conversation, il remarque que je ne donne pas mon numéro de téléphone. J’en profite pour lui répondre : « ah tu veux mon numéro ? » et il a l’air content que je le lui donne, ouf ! En se quittant, il me dit qu’il souhaite m’inviter dans un bon restaurant le vendredi suivant et il me fait la bise.
Il m’appelle le jeudi sur mon portable pour me donner un rendez-vous précis le lendemain. Il me donne le choix entre chez lui et le resto. Chez lui ? Alors il envisage peut-être un plan cul. Pourtant je n’en étais pas sûre parce qu’il avait l’air assez réservé, le genre de mecs à franchir les étapes pas à pas. Du coup je me suis posé la question de savoir si je n’avais pas intérêt à attendre avant de coucher avec lui pour me laisser désirer, même si j’en aurais certainement très envie. J’ai choisi le resto pour éviter de déraper (et puis qui peut résister à un bon resto ?)

Dans la mesure où j’ai reçu des commentaires assez insultants de gens qui ne comprennent pas comment une fille peut coucher dès les premières rencontres, je vais essayer de faire un point là-dessus. Au moment de mes débuts sur Meetic, je sortais d’une période d’abstinence qui ne m’avait pas tellement gênée mais qui ne me permettait pas de me situer sur le plan de la séduction : je ne savais pas si j’étais désirable. Cela peut paraître idiot mais quand il ne se passe rien on a tendance à se croire transparent. Quand j’ai découvert que je plaisais vraiment physiquement, ça m’a pas mal grisée. D’autre part j’ai redécouvert les plaisirs de la chair. Donc mes rencontres meetic ont pris une tournure sexuelle parce que je n’ai pas refusé de faire l’amour avec des garçons même quand je savais qu’il n’y avait aucune chance que ça marche, que cette conviction vienne de moi ou de lui.
Je n’aime pas jouer les saintes nitouches puisque je n’en suis pas une. Je n’attache pas une énorme charge émotionnelle à faire l’amour avec un garçon, contrairement à beaucoup de filles apparemment. Il faut qu’il me plaise et que je me sente à l’aise avec lui, mais il n’est pas question d’attendre que je sois amoureuse pour y aller. J’ai bien conscience que le sexe est mille fois plus fort quand on est amoureux, mais s’il fallait que j’attende que les conditions soient réunies autant dire que je ne le ferais pas souvent.
Un autre facteur intervient, qui vient du manque de confiance en moi dans certains domaines. J’ai l’impression que si je fais trop attendre un garçon, il va se lasser, alors que logiquement c’est plutôt l’inverse qui devrait me faire peur, c’est une fois que le mec m’a sautée qu’il risque de partir. J’ai peur de me livrer, il est beaucoup plus aisé pour moi de ranger une relation dans la catégorie physique que dans la catégorie sentimentale. Autant je ne suis pas complexée, et cela aide évidemment pour le sexe, autant sur le plan des sentiments je n’ai aucune confiance en moi. Je suis incapable d’imaginer que l’on puisse réellement tomber amoureux de moi, et surtout que je puisse un jour réellement aimer quelqu’un qui m’aime : peu de mecs m’ont aimée, et j’ai eu la fâcheuse tendance à les fuir, alors que je tombe facilement dans le panneau si un homme est indifférent, schéma archi classique, je sais, mais c’est ainsi. Pour me protéger, surtout face aux indifférents, il est plus aisé de faire croire que je suis libertine plutôt qu’amoureuse.

De toute façon avec la Crise cardiaque la question ne s’est pas posée. Une heure et demi avant notre rendez-vous, je reçois ce SMS :

J’ai rarement été aussi déçue.
Humeur massacrante. Je me demande bien ce que je vais faire de ma soirée, alors qu’en plus je m’étais bichonnée. Au bout d’un moment j’envoie un SMS au Libanais et lui propose direct un plan baise.
Donc chat avec le Libanais : forcément avec lui il fallait d’abord scénariser le truc avant qu’il arrive. Monsieur se dit intéressé, mais pas très en forme, peu motivé par de la baise classique. Il a besoin de plus pour s’exciter. Il a bien envie de me sodomiser. Je ne suis pas emballée. Il insiste beaucoup…
Finalement il ne me laisse le choix qu’entre sodomie et fellation. Je lui réponds que dans ce cas ce n’est pas la peine qu’on se rencontre puisque je n’y trouverais sans doute pas mon compte. En même temps, je ne peux pas trop lui reprocher cela, puisqu’au départ c’est moi qui l’ai branché.
Résultat : double frustration ce vendredi-là : je n’ai eu droit ni à un plan romantique, ni à un plan cul, mais à de la lecture au lit.

En ce qui concerne la Crise cardiaque, c’est moi qui l’ai recontacté par chat pour avoir de ses nouvelles. Apparemment sa mère n’était pas dans une situation critique. Il m’a invitée de nouveau pour le mardi. Re SMS d’annulation dans l’après-midi :

Comme il visitait souvent ma page sur Meetic (pourquoi d’ailleurs ? Pour regarder combien de mecs avaient flashé ?) et qu’il était pas mal en ligne, je l’ai recontacté par mail pour avoir de ses nouvelles, le chat ne marchant pas. Et aux dernières nouvelles il compte toujours m’inviter au resto…

J’ai la nette impression que je me suis fait avoir par la concurrence.

Le Libanais ou l’égoïsme à l’état sauvage (3)

Jeudi, juin 1st, 2006

Même si je l’avais vu l’avant-veille, je n’ai pas exactement reconnu le garçon qui a sonné à ma porte. J’avais chatté avec sa photo en tête et en fantasmant sur le beau mec en costard. Là il était habillé décontracté, il n’avait pas l’air très à l’aise alors qu’il était très sûr de lui en chat.
Mais j’ai tenu parole : je n’ai presque pas parlé et j’ai directement attaqué comme c’était prévu.
La séance de sexe fut moyenne : je ne le trouvais pas très tendre, peu câlin. Après l’amour il s’est tout de suite rhabillé, ce que je n’apprécie pas tellement.
Je savais qu’il avait des choses à faire et donc qu’il allait partir bientôt. Mais ça le dérangeait tout de même d’avoir l’air d’être venu pour tirer son coup et filer. On a donc discuté.
Je lui ai montré la fiche du Faux Prince (qui n’avait pas mis les pieds sur le site depuis notre nuit torride) et d’autres meeticiens et lui des meeticiennes… on a bien rigolé. Je m’entendais très bien avec lui, j’aimais son esprit. J’ai aussi aimé qu’il me complimente sur mon corps et qu’il me masse un peu le dos. Je n’arrivais pas à chasser l’idée absurde que ça pourrait marcher entre nous. N’importe quoi.
En attendant, je l’ai sondé. Quand j’ai suggéré qu’on ne se reverrait sans doute pas (ET J’AVAIS BIEN VU) il m’a répondu un truc du genre : « mais non voyons, pourquoi tu dis ça ? ». Ah bon… j’étais contente sur le moment, pauvre de moi.

Le soir j’ai vu une amie et je me souviens avoir été très rieuse. Ce qui m’avait mis d’excellente humeur n’était pas tant le sexe que la façon dont j’avais attiré le Libanais chez moi et la réalisation de notre petit scénario. J’aimais bien chatter coquin en fait. C’était la première fois, et pas la dernière !
Le soir même le Libanais m’a recontactée et on a parlé de notre séance. Je ne lui ai jamais dit que j’avais trouvé ça moyen et lui avait l’air d’avoir apprécié (j’ai su bien après qu’il avait beaucoup joui). Je trouvais cette conversation rafraîchissante parce que j’ai souvent regretté de ne pas savoir ce qui se passe dans la tête de mes partenaires. Ce qui est drôle c’est que je n’ai jamais autant décortiqué des ébats alors qu’ils n’ont duré qu’au maximum une demi-heure.
Et on a rechatté le lendemain et encore le surlendemain. Les chats étaient uniquement orientés cul et on s’est mis à échafauder un nouveau scénario, pour la prochaine rencontre.
Ces extraits de chat montrent bien son état d’esprit : seul son propre plaisir était au programme…

Suit une description de la façon dont j’allais m’occuper de lui…

Autant les chats coquins étaient rigolos et assez excitants, autant je me rendais compte à quel point ce mec est un salaud. Par exemple, il ne terminait presque jamais ses chats, les réponses étaient de plus en plus lentes à venir (les miennes aussi du coup… j’ai fini par chatter avec d’autres en même temps pour passer le temps et d’ailleurs c’est ce qu’il faisait aussi) puis il n’y avait plus rien, puis il était déconnecté. Bref, les bonnes manières ne l’étouffaient pas. Pourtant il disait souvent qu’il tenait à ce que je le garde comme plan cul… évidemment c’était pratique pour lui. Il me proposait ses fantasmes au fur et à mesure, comme débarquer chez moi à l’improviste (je n’aimerais pas du tout) ou des plans à trois… J’avais la nette impression qu’il se contentait du virtuel. C’est ce que je lui ai dit le jeudi suivant, dans un chat où c’est moi qui parle longuement tandis qu’il se contente de quelques réponses hâtives, sans essayer de creuser ce que je dis. Mais c’est moi qui ai l’esprit analytique…

Et il n’est jamais venu. Au bout d’un moment, vers 9 h et demi du soir je lui ai envoyé un SMS pour savoir s’il venait (il est fort pour donner l’impression que c’est moi qui le harcèle alors que c’est lui qui est tout simplement très mal élevé). Réponse : « still @ work, sorry ». Très clair, comme message… il ne dit même pas s’il vient ou pas et moi je reste en plan. J’ai rarement vu plus désinvolte.