Le Libanais ou l’égoïsme à l’état sauvage (2)
Mardi, mai 30th, 2006Je ne me suis pas attardée avec le Geek. En rentrant, j’ai essayé de joindre le Libanais sans succès. Le lendemain, en début d’après-midi, je lui ai envoyé un SMS avec comme prétexte celui de le remercier pour l’« excellent dîner » et de m’excuser pour « le réglisse », c’est-à-dire le digestif qui m’avait fait basculer le soir où on s’était rencontré. Pas de réponse. Je pense que c’est mort. Mais je vois qu’il est online sur Meetic, donc je lui envoie un message. Commence alors un chat d’anthologie, que je n’ai hélas pas conservé mais dont je vais reconstituer le début.
Je lui écris d’abord que dans mon SMS, je voulais le remercier mais que je savais qu’il ne voulait pas me revoir vu ce qu’il m’avait dit… j’en suis donc déjà à anticiper un rejet de sa part. Voilà en gros la conversation qu’on a eue :
Lui : de rien j’ai passé une bonne soirée, mais qu’est-ce que j’ai dit ?
Moi : que je grimace, que j’ai de petits seins, que je parle fort.
Lui : grimace c’est sympathique et expressif, seins ils ne sont pas si énormes.
Pour expliquer ce qui s’était passé: au resto: il m’avait dit que je n’avais pas de gros seins, contrairement à ce qu’il avait cru comprendre lors de notre conversation téléphonique de la veille, tout ça parce que je lui avais raconté que mes élèves faisaient des remarques déplacées sur mes seins à l’époque où j’étais un petit peu plus ronde.
Notez qu’il ne se défend pas sur la dernière accusation (« je parle fort »), et c’est de bonne guerre, je suis la première à ne pas aimer quand les gens parlent fort, même si ça m’arrive de temps en temps.
Puis je lui ai raconté le Geek. Il avait oublié que je devais voir quelqu’un d’autre le lendemain de notre propre rencontre. Quand je pense qu’il avait fait une histoire à ce propos le mercredi de notre premier chat, c’est dire que sa motivation était bien retombée. Mais je décide d’en avoir le cœur net, en lui disant « tu m’as beaucoup plu, je préfère que tu le saches ».
Il m’a répondu en substance: « je pense que ça ne marcherait pas mais tu m’attires » et « je ne veux pas te faire le coup du dernier » (allusion au Faux Prince dont je lui avais parlé, c’était quand même seulement quatre jours après).
Je n’avais plus qu’à prendre une décision : arrêter là ou persévérer dans le plan cul. J’ai choisi le plan cul. Je sais qu’au fond de moi une petite voix que je n’arrivais pas à faire taire me disait d’espérer qu’en se revoyant, ça pourrait quand même marcher. Espoir vain et infondé, évidemment : il a été très clair à ce moment là.
Donc je poursuis par un truc du genre : « mais j’ai apprécié le coup du dernier » et j’ai ajouté que si l’attirance est réciproque c’est dommage de ne pas en profiter.
La conversation prend doucement une allure coquine. Il me semble qu’on s’est mis à comparer les mérites respectifs des hommes et des femmes au lit, lui disait (au second degré, quoique…) que c’est le type qui doit faire tout le boulot, assurer, se retenir, etc. et que la fille n’avait qu’à être souple (j’en ai profité pour préciser que je savais faire le grand écart).
Au bout d’un moment je lui glisse que je suis limite excitée par la tournure que prend cette conversation. Il répond qu’il est limite lui aussi. Je lui propose clairement qu’on se voie pour se soulager réciproquement. Je ne pensais pas forcément à l’après-midi même. Lui si. Pourtant il avait des choses à faire, donc il a tergiversé. Il m’a demandé ce que je portais. Je lui ai répondu la stricte vérité à savoir que je portais une nuisette noire avec rien en dessous (en plein après-midi, je sais, mais je faisais la sieste). Il mord à l’hameçon et me dit de rester comme ça. Il me demande ce que je ferai quand il arrivera chez moi. Je dis que je commencerai par l’embrasser, puis l’attirer vers moi, et je me souviens de cette phrase très maladroite parce que c’était quand même mon premier chat coquin : « je toucherai ton sexe il sera tout dur ». Je passe sur des détails plus explicites.
Je lui ai balancé l’adresse et une demi-heure plus tard il était chez moi.
Donc les trois leçons à retenir pour attirer un mec dans mon lit sont :
1. lui dire qu’il me plaît,
2. lui dire qu’il m’excite,
3. lui dire ce que je vais lui faire.
(A suivre)